u moins quatre employés de la centrale nucléaire japonaise de Mihama, à quelque 350 km à l'ouest de Tokyo, ont trouvé la mort lundi après une fuite de vapeur non radioactive. La police avait auparavant fait état de cinq morts. L'accident est survenu vers 15h28 (06h28 GMT) dans un bâtiment abritant les turbines du réacteur n°3, dont le fonctionnement a été automatiquement interrompu. De la vapeur s'est alors échappée dans la salle des turbines, blessant les personnes qui s'y trouvaient, selon un communiqué de la Société électrique du Kansai (Kepco), qui gère la centrale. Un manque d'eau refroidissante aurait provoqué la fuite de vapeur brûlante dans la salle. La température atteignait 200 °C, selon l'agence de presse Jiji. Outre les quatre employés tués, sept personnes ont été grièvement brûlées. Un porte-parole des pompiers a précisé qu'un des blessés au moins avait subi un arrêt cardiaque, sans donner plus d'indications sur son état actuel.
La fuite n'est pas radioactive, a immédiatement assuré un responsable de l'Agence pour la sécurité nucléaire et industrielle. Les turbines utilisent de l'eau empruntant des canaux différents de ceux servant au refroidissement des réacteurs, a-t-il expliqué. «Il est impossible que l'eau contienne des substances radioactives», a-t-il insisté. «L'incident n'aura aucun effet radioactif sur l'environnement», a affirmé de son côté Kepco. Aucune évacuation n'a été demandée aux habitants proches des lieux.
«Il reste à éclaircir la cause de l'accident. Des efforts de prévention et des mesures de sécurité doivent être mis en place de manière effective», a déclaré le Premier ministre Junichiro Koizumi, exprimant ses condoléances aux familles des morts.
Cet accident n'est que le dernier en date d'une série de problèmes récemment rencontrés par les centrales nucléaires de l'archipel, minant la confiance des quelque 128 millions de Japonais dans une source qui représente plus du quart de l'énergie électrique. Mihama elle-même, qui abrite des réacteurs à eau pressurisée d'une capacité de 826.000 kilowatts chacun, avait déjà fait parler d'elle en 1991 après un problème de refroidissement dans le réacteur n°2. Le réacteur n°3 avait déjà été fermé en novembre 2002 en raison d'une fuite d'eau, radioactive cette fois, qui n'avait fait ni blessés ni émission dans l'environnement.
Plus tragique, une erreur humaine dans une unité de traitement d'uranium à Tokaimura, à 120 km au nord-est de Tokyo, avait causé la mort de deux employés le 30 septembre 1999. Plus de 600 personnes avaient alors été exposées à des radiations. Cet accident avait également fait environ 320.000 réfugiés. Le Japon est le troisième producteur mondial d'énergie nucléaire avec 51 réacteurs en activité.
La Société électrique du Kansai
Les centrales nucléaires au Japon
Le site de l'Agence internationale à l'énergie atomique IAEA
