A19 film

L’autoroute à remonter le temps, un film de 52 minutes produit par Marie Pierre Aulas et Stéphane Millière,

Gédéon Programmes.

Mai 2005. L’Etat et le conseil général du Loiret decide la construction d’une nouvelle autoroute. Elle devra relier Orléans à Montargis dans moins de quatre ans.

Pour les archéologues, de l’institut national de recherches archéologiques préventives qui doivent fouilller les 101 kilomètres du tracé, c’est une formidable opportunité:

La possibilité de découvrir, loin des chateaux et des lieux emblématiques de la région, le quotidien des hommes qui ont travaillé sur ces terres. Une archéologie rurale et paysanne, qu’ils ont rarement l’occasion d’étudier.

Pour eux, une incroyable course contre le temps démarre...

itv de Christine Guillemeau pour France 5:

Pendant près de deux ans, une équipe de tournage a suivi le travail des archéologues de l’Inrap sur un chantier de fouilles exceptionnel dans le Loiret. Entre Artenay et Courtenay, le long du tracé de la future autoroute A19, leurs découvertes offrent un témoignage précieux sur quatre mille ans d’histoire.

Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à ce chantier ?

Stéphane Bégoin : Passionné d’histoire, j’ai déjà réalisé plusieurs films d’archéologie. Quand j’ai entendu parler de ce chantier, j’ai été saisi par son gigantisme. Pendant deux ans, 250 archéologues allaient être mobilisés. Et sur les 100 kilomètres de tracé de cette future autoroute, 115 sites archéologiques avaient été détectés. Plus d’un par kilomètre!

Comment avez-vous sélectionné les lieux

de tournage ?

S. B. : Il m’était impossible de couvrir un tel chantier dans sa totalité. Je m’en suis donc remis, avant le démarrage des fouilles, à Thibaud Guiot, le coordinateur scientifique. Il m’a indiqué les dix sites les plus intéressants. J’ai travaillé ensuite avec les responsables des opérations de chaque site, qui m’ont averti au fur et à mesure de l’avancement des fouilles.

Qu’aviez-vous envie de raconter ?

S. B. : Grâce aux témoignages des archéologues, le film apporte un éclairage sur la vie quotidienne dans le Loiret, du néolithique au début du Moyen Age. Une archéologie rurale et paysanne rarement vue dans les médias. Il rend compte aussi des conditions de travail très pénibles des chercheurs, là encore loin de l’image que nous avons de ce métier. Et surtout de l’éprouvante pression que fait peser sur eux l’avancée des engins du chantier de l’autoroute.

Quelles sont les découvertes les plus marquantes que vous ayez suivies ?

S. B. : Les plus remarquables sont sept tumulus de l’âge de bronze, un enclos gaulois d’une importance exceptionnelle et une nécropole mérovingienne de 70 tombes. Il y a aussi la découverte d’une ancienne halte romaine pour les voyageurs, avec auberge, temple et atelier pour réparer les chars. Ces vestiges ont été découverts au bord d’une ancienne voie romaine de quelques kilomètres. Une sorte de station-service avant l’heure !

L’ autoroute à remonter le temps