mercredi 31 aout 2005, 17h44
http://fr.news.yahoo.com/050831/5/4k8no.html
PARIS (AP) - Un an après la mise en oeuvre de la loi interdisant le port de signes religieux à l'école, le ministre de l'Education nationale Gilles de Robien a estimé mercredi que "la plupart des familles se sont conformées à cette loi qui a été votée et appliquée par la République".
Il a rappelé que 639 jeunes filles s'étaient présentées avec un voile à la rentrée 2004, contre 1.465 l'année précédente. Au final, les problèmes qui n'ont pu être résolus par le dialogue ont été réglés dans le cadre de 48 conseils de disciplines qui ont conduit à 47 exclusions. Sur les 28 recours contentieux déposés, certains ont donné lieu à des décisions de rejet, alors que les autres sont encore en instance.
"Il y avait 4.000 à 5.000" cas problématiques de signes ostentatoires "il y a 5 ou 6 ans", a ajouté le ministre, en estimant que "la mise en oeuvre de la loi a entraîné une prise de conscience, une mise en conformité" et qu'"il y a eu "un effet loi".
Dans chaque académie, une cellule locale se consacre désormais spécifiquement à ce genre de problème, ainsi qu'une cellule de veille nationale dont l'objectif est de surveiller l'évolution de la situation au niveau du pays. Il a annoncé pour 2005 le maintien d'un dispositif similaire "capable de répondre à un éventuel questionnement".
Dans un communiqué, le ministère de l'Education nationale précise qu'"il s'agit de soutenir et, si nécessaire, de renforcer la mobilisation des équipes de direction pour que le dialogue puisse être mené avec fermeté, dans la perspective de convaincre les élèves et leurs familles".
L'UNSA Education, l'un des principaux syndicats d'enseignants, a estimé qu'il s'agissait d'"une loi d'apaisement" qui "ne porte aucunement atteinte à la liberté de conscience". "Dans une application sans concession de la loi, le dialogue, sur des bases claires, s'est instauré entre les élèves, leurs parents et les personnels d'éducation et de direction", affirme le syndicat mercredi dans un communiqué.
La loi du 15 mars 2004 sur la laïcité interdit le port de "signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse" dans les écoles, collèges et lycées publics. Sont ainsi proscrits "le voile islamique, quel que soit le nom qu'on lui donne, la kippa ou une croix de dimension manifestement excessive".
La loi autorise en revanche les accessoires et tenues "portés communément par des élèves en dehors de toute signification religieuse". Si l'élève porte un bandana à la place de son voile islamique, pour des motifs religieux, il peut lui être demandé de le retirer. AP
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