Eglise de Coigny

L'église de Coigny

  Située dans le bourg, à quelques centaines de mètres du chemin départemental 903, l’église de Coigny ne présente pas de particularité si ce n’est la chapelle seigneuriale des ducs de Coigny où reposent quatre membres de la famille de Franquetot.


Extérieur :
  L’église de Coigny est en forme de croix latine, entourée de cimetière, clos de murs. Elle date probablement du XIVème siècle.
  La tour de forme carrée, peu élevée, assez fine, est placée au nord de la nef. Une chapelle occupe sa base. La tour ne doit pas être antérieure au XVIème siècle : elle est couronnée par un toit en bâtière.
  La sacristie est placée à l’extrémité est, datée de 1704.
  Le portrait est arrondi, surmonté d’un vitrail de forme ronde.


Intérieur :
  La nef est voûtée en plâtre en forme de « berceau surbaissé ». Jusqu’en 1891, semble-t-il, elle était en bois ainsi que le chœur. La nef est séparée du chœur par une arcade de pierre en ogive, qui repose sur deux piliers ronds renforcés à la base. Il n’y a pas de transept. La perque en bois est encore en place. Le chœur, également voûté en plâtre, est décoré de médaillons. Le chevet est droit, occupé par le maître-autel. Les vitraux du chœur, de la chapelle nord et du portail, ont été restaurés en 1952, par Maumejean. La chapelle nord nommée chapelle Saint Sébastien située sous la tour, est peu profonde. Elle date du XVème ou XVIème siècle. Le vitrail est très coloré et porte une inscription : « Ayde-toi Kergorlay et Dieu t’aydera ». Dans le haut de la nef, de chaque côté, on remarque une crédence (peut-être XIVème siècle) : autrefois, deux petits autels latéraux occupaient le haut de la nef. Ils ont été utilisés pour fabriquer l’autel central qui est utilisé pour les offices. Les deux contre-retables décorant ces autels avaient été offerts par la Comtesse de Coigny en 1680. La nef fut pavée en 1745. Les six vitraux viennent d’être restaurés par Maître Bourget de Saint Pierre Eglise en 1994. Le dernier vitrail à gauche (au sud) a été offert par Mme la Comtesse de Casteja, née de Claude de Kergorlay, alors propriétaire de Franquetot, décédée en 1975. Sur le dernier, à droite (au nord) figure une inscription en anglais, à la mémoire de Helen Caroll Robbins. Enfin, une sorte de tribune avec escalier est installée sous le porche. Les prêtres furent enterrés dans le chœur de l’église jusque vers 1773 et certains fidèles dans la nef jusqu’en 1776. Le chœur était presque fermé à cette époque.


  La chapelle seigneuriale ou Notre-Dame des Victoires date du XVème siècle. Elle se situe à droit soit au sud. Elle s’ouvre sur la nef par deux arcades en pierre qui reposent sur un pilier cylindrique. Les arcs croisés forment des clés de voûtes et reposent sur des chapiteaux décorés d’écussons qui représentaient les armoiries de la famille de Franquetot. Elle est éclairée au sud par deux fenêtres ogivales ornées de vitraux dûs à Bordereau (Angers 1948). Sous ces fenêtres, figures une plaque portant une longue inscription. Sur le mur, près de la porte d’entrée se trouvent deux plaques portant les noms de :
- Robert Jean Antoine de Franquetot, Comte de Coigny (1652-1704)
- François de Franquetot, duc et premier maréchal de Coigny (1670-1759)
  Lors de la restauration de la chapelle, en 1962, les maçons, en soulevant ces plaques, ont découvert les cœurs, enveloppés de feuilles de plomb, de ces deux personnages. En 1858, Renault avait retrouvé l’indication selon laquelle « le vingt-quatrième jour de septembre 1760 le cœur de ce personnage », avait été placé « proche le cœur de Monseigneur le comte de Coigny, son père, au côté droit et au bout de l’autel du chœur de l’église de Coigny ». Ces précieux organes ont été déposés dans cette chapelle par la suite tandis que leurs corps reposent au dessous dans une salle à laquelle on accède par une trappe scellée. Quatre corps s’y trouvent (les deux seigneurs et leurs épouses), enveloppés dans des feuilles de plomb qui épousent la forme du corps. L’un des corps a été profané avant 1858.

Histoire :
  L’église est sous le vocable de Saint Pierre et Saint Paul. L’abbaye de Lessay en avait le patronage. Le pape Urbain II en 1186 confirme à l’abbaye de Lessay, l’église de Coigny et ses dîmes. La famille de Franquetot de Coigny présente l’un des cas les plus spectaculaires d’ascension sociale de l’Ancien Régime. Un nommé Jean Guillotte, tabellion (sorte de notaire) de Vindefontaine, mort en 1542 est à l’origine de cette famille qui fut anoblie en 1543 par Henri II. Ses fils, et Thomas Guillotte de Franquetot, seigneur et patron de Cretteville, devinrent vicomtes de Franquetot. Louis Guillotte de Franquetot, fils de Robert put substituer le nom de Guillotte à celui de Franquetot, qui était le nom d’une terre noble et familiale achetée par son grand-père e 1528. Il fut Président au parlement de Rouen et reposait avec son épouse Diane de Montmorency dans l’église d’Auxais, aujourd’hui en ruines. Il mourut en 1604. En 1557, la famille Guillotte de Franquetot acquit le fief et la prévôté de Coigny. Jean-Antoine de Franquetot, comte de Coigny (1652-1704) enterré dans la chapelle, lieutenant général de Louis XIV, mourut au champ d’honneur en 1704. François de Franquetot, son fils devint Duc de Coigny en 1748 et maréchal de France. Marie-François Henri de Franquetotn duc de Coigny et pair de France obtint en 1785, la réputation de la baronnie de Prétôt à son duché de Coigny. Il fut député de la noblesse de Basse-Normandie aux Etats Généraux de 1789. Il mourut en 1821, maréchal de France. Sa fille Fanny épousa le Maréchal Sebastiani et son fils Gustave, dernier du nom, fut connu sous le nom de « L’homme au petit pot ». Une de ses filles du maréchal, épousa le duc de Choiseul-Praslin qui l’assassina : ce drame est évoqué par La Varende dans le livre L’homme aux gants de toile, dont l’action se déroule dans la région. On y trouve en particulier une belle description du château de Franquetot et de très belles écuries construites entre 1774 et 1778 par Marie-Francois-Henri, détruites par un incendie, il y a quelques années.

Commentaire (0)
Aucun commentaire
Ajouter un commentaire
Vous

Votre message

Plus de smileys

champ de sécurité

 



Dernière mise à jour de cette rubrique le 10/06/2008

Créer un site internet gratuit avec E-monsite.com - Signaler un contenu illicite - Voir d'autres sites dans la catégorie Sites municipaux / Collectivités
Videos Droles - Clips musique - Cours création de site web