A mi-chemin entre OPCVM profilés et évolutifs, les fonds à horizon permettent de moduler la prise de risque en fonction de l'âge du souscripteur. Cette gamme de produits rencontre un vif succès.
À SAVOIR
Exemple de répartition prudente des avoirs
- A 35 ans 100 % d'actions.
- A 40 ans : 80 % d'actions, 15 % d'obligations, 5 % de sicav monétaires.
- A 45 ans : 60 % d'actions, 30 % d'obligations, 10 % de sicav monétaires.
- A 50 ans : 40 % d'actions, 45 % d'obligations, 15 % de sicav monétaires.
- A 55 ans : 20 % d'actions, 60 % d'obligations, 20 % de sicav monétaires.
- A 60 ans : 75 % d'obligations, 25 % de produits monétaires |
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Pour les investisseurs qui veulent gérer sur le long terme leur exposition au risque, il existe une gamme spécifique de produits : les fonds à horizon. Surtout utilisés pour alimenter les contrats d'assurance vie multisupports, ces fonds ont la particularité d'avoir un portefeuille évolutif, l'exposition au risque s'amenuisant au fil des ans, pour tendre vers zéro à échéance. Ainsi ces fonds comporteront-ils une très forte proportion d'actions au départ (ils ont généralement une durée de vie de quatre, huit, voire dix ans), pour ne plus contenir que des produits obligataires ou monétaires à la fin, conformément à la répartition théorique établie par les banques et les compagnies d'assurances (voir encadré) , grille couramment utilisée par les promoteurs de ces OPCVM. Les fonds à horizon ne sont pas pour autant cantonnés dans un processus figé d'allocation d'actifs. Leur portefeuille est, par définition, diversifié, et leurs gérants peuvent adapter leur stratégie (sectorielle et géographique) selon leurs anticipations.
L'objectif de ces produits est de préserver le capital investi à l'horizon considéré, la recherche de sécurité étant privilégiée par rapport à la performance. C'est pourquoi ils constituent une solution adaptée pour ceux qui souhaitent préparer leur retraite à une échéance déterminée. L'approche sera optimisée si les fonds investis sont régulièrement alimentés - dans le cadre d'un plan à versements programmés, par exemple -, permettant ainsi au souscripteur de se constituer une épargne dans une optique à long terme.
Une large gamme
De nombreux établissements proposent aujourd'hui de tels fonds, d'autant qu'ils peuvent s'intégrer à tous les placements à fiscalité avantageuse, du PEA au plan Madelin, en passant par l'épargne salariale. A La Française des placements, on a pris le sujet autrement. Il n'existe pas de gestion à horizon à proprement parler, mais des produits à échéance spécifique, avec différents degrés de risque, assurant un rendement appréciable. Ces fonds sont surtout composés d'obligations convertibles.
Les fonds à horizon ne sont pas garantis et peuvent afficher des rendements négatifs. Ils offrent toutefois l'avan- tage d'être transparents (à la différence des fonds garantis, dont la performance est plus qu'aléatoire) et peu volatils. En outre, ils sont parfaitement adaptés à ceux qui souhaitent investir leur argent sur une période assez longue et moduler leur exposition au risque en fonction de leur âge. A mi-chemin entre fonds profilés et fonds évolutifs, cette nouvelle gamme de produits est parfaitement adaptée à la demande du moment : des rendements légèrement plus élevés que ceux qui sont offerts par les produits monétaires, avec de très faibles prises de risques.
Attention aux frais
Les frais de souscription des fonds à horizon sont plutôt élevés et peuvent atteindre jusqu'à 5 %. Dans certains établissements, l'estampille produit sécurisé pour la retraite a un coût. Au Crédit lyonnais, par exemple, les fonds Lignes de vie affichent un droit d'entrée supérieur aux classiques OPCVM de l'établissement avec le même profil d'allocation d'actifs. Plus importants encore que les droits d'entrée, ce sont les frais de gestion qu'il faut surveiller. A long terme, ils sont en effet plus pénalisants que les frais sur versements. D'autant que, dans leur grande majorité, les fonds à horizon sont composés de parts d'autres OPCVM. C'est ce que l'on appelle des fonds de fonds, qui génèrent des coûts en cascade. La gamme Clic Horizons, de Sinopia, est ainsi commercialisée avec des frais de gestion directs d'un montant maximal de 1 % par an, auxquels peuvent s'ajouter des frais de gestion indirects d'un montant maximal de 2 % pour les OPCVM dans lesquels les « Clic Horizons » investissent. L'empilement de ces frais réduit évidemment la rentabilité des placements. Et la note risque d'être salée. Ces frais indirects, ou sous-jacents, figurent dans les notices d'information visées par l'AMF, qu'il est indispensable de lire attentivement. |