Placements sécuritaires par excellence, les fonds monétaires ont la préférence de nombreux investisseurs institutionnels. Le rendement de ces produits est actuellement très faible.
À SAVOIR
- L'objectif des sicav monétaires est de dégager une performance proche du taux directeur de la Banque centrale européenne.
- La différence de rendement provient surtout de l'importance des frais. Soyez donc très vigilant au moment de la souscription.
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REPÈRES
Quelques chiffres
- Au 30 septembre 2004, l'encours des OPCVM monétaires totalisait 355 milliards d'euros, dont 354 milliards pour les monétaires euro, soit la plus grande masse de capitaux récoltés auprès des professionnels.
- A titre indicatif, à la même période, l'encours des pro-duits obligataires atteignait 183 milliards d'euros |
Quelle conduite tenir dans un marché déprimé quand on n'est pas convaincu que le moment soit venu de jouer la reprise des actions ? La meilleure stratégie consiste à patienter en faisant travailler ses liquidités sur un placement d'attente. Les sicav monétaires sont les vedettes de ce type de stratégie, surtout à l'heure où l'épargne réglementée ne présente plus beaucoup d'intérêt (le taux du Livret A est tombé à 2,25 % le 1er août 2003, contre 3 % précédemment).
En quoi consiste un OPCVM monétaire ?
C'est une sicav ou un FCP dont l'objectif est de réaliser une performance en liaison avec le taux directeur de la Banque centrale européenne. L'indice de référence, pour la plupart des fonds monétaires, est l'Eonia (Euro Overnight Index Average), qui représente la moyenne des taux pratiqués entre les banques de la zone euro, sur vingt-quatre heures. Pour obtenir ce niveau de rémunération, les gérants monétaires investissent dans trois types d'emprunts : les bons du Trésor, émis par l'Etat français ; les certificats de dépôt, émis par les banques ; et les billets de trésorerie, émis par les entreprises. Ils peuvent compléter leur portefeuille avec des obligations.
On peut séparer les OPCVM monétaires en deux groupes : les réguliers et les dynamiques. Les monétaires réguliers, comme les fonds Lion Harlay (Crédit lyonnais), Azur GMF Sécurité (Groupe Azur) ou Sinopia Digit Trésorerie (Sinopia AM), jouent la sécurité et la visibilité. Ils n'investissent que dans des titres dont l'échéance est proche (un mois et demi en moyenne) et qui servent le taux de l'Eonia. Le rendement est donc connu d'avance et la performance est régulière. Un produit monétaire régulier progresse chaque jour de l'Eonia moins les frais de gestion, divisé par 360. L'investisseur sait à quoi s'en tenir et la durée du placement peut se limiter à une journée. Dans le cas d'un investissement de plus de six mois, l'investisseur peut se laisser tenter par un monétaire dynamique, catégorie à laquelle appartiennent Remunis 2 (La Poste), Ecureuil Expansion Plus (Ecureuil Gestion) ou Ecofi Arbitrage (Ecofi). Ici, le gérant profite d'une durée d'investissement plus longue pour tenter de battre son indice de référence, en spéculant sur l'évolution des taux directeurs. L'objectif est de dépasser de 100 points de base l'indice, ce qui, lorsque le marché est à 3 %, donne une performance de 4 %. Le gérant a la liberté d'acquérir des titres d'une durée supérieure à trois mois. Ces produits sont mieux rémunérés que des titres à court terme, à condition d'être dans le bon sens et d'avoir anticipé le mouvement des taux d'intérêt.
De faibles risques
Le risque en capital est faible, l'objectif de ce type de placement étant de garantir une préservation du capital. Le risque est donc d'avoir une performance inférieure à celle du marché en cas de gestion malheureuse. C'est d'ailleurs ici que s'établit la différence entre une sicav monétaire dynamique et une sicav obligataire, cette dernière étant investie dans des obligations d'une durée plus longue, avec un risque de perte en capital si la conjoncture se révèle mauvaise.
Cela dit, les OPCVM monétaires sont également soumis à un risque de signature, lié à la solvabilité des émetteurs des titres de créance détenus en portefeuille. Si l'emprunteur ne peut rembourser sa dette, l'actif du fonds enregistrera, de fait, une perte. Un risque certes minime, les gérants évitant les entreprises en difficulté.
Comment choisir un fonds monétaire ?
Le choix entre monétaire régulier et monétaire dynamique doit s'effectuer en fonction de l'horizon du placement, mais les seuils d'accès et les frais de gestion restent déterminants dans la sélection, face à des performances assez proches d'un produit à l'autre.
Cela étant, si les frais de gestion ne sont pas négociables, il en va différemment pour les frais d'entrée ou de sortie, car les sicav monétaires prélèvent rarement les frais indiqués sur leur notice d'information. Il est donc prudent de se renseigner avant d'écarter un fonds apparemment trop cher. Enfin, la valeur liquidative est à prendre en compte, car la majorité des OPCVM monétaires, conçus pour une clientèle d'entreprises, mettent la part à plusieurs milliers, voire dizaines de milliers d'euros.