Les fonds indiciels reproduisent quasiment à l'identique les principaux indices mondiaux. Un temps très appréciés des souscripteurs, ils ont subi de plein fouet le marasme boursier de ces dernières années, ainsi que la concurrence des trackers.
À SAVOIR
- Selon des statistiques régulièrement mises en avant, rares sont les gérants qui réussissent à battre leur indice de référence à long terme. Cela pousse certains professionnels à favoriser les fonds indiciels, tout comme les particuliers qui voient là l'occasion de se positionner sur les marchés sans trop s'interroger sur l'évolution des valeurs.
- Les fonds indiciels sont, à l'heure actuelle plus nombreux que les trackers puisque, pour un peu plus de 200 OPCVM de la sorte, ne sont commercialisés que 50 trackers à la Bourse de Paris. |
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Comme leur nom l'indique, les fonds indiciels reproduisent à l'identique des indices nationaux ou internationaux. Qu'ils représentent le CAC 40, le FTSE 100, l'EuroStoxx 50, le MSCI World ou le Nasdaq, ils assurent au souscripteur de détenir au sein d'une seule sicav ou FCP entre 30 et 500 valeurs, qui suivent l'indicateur de tendance retenu. Les performances de ces fonds ne sont toutefois pas en adéquation parfaite avec celles des indices. D'abord, parce que les performances nettes des OPCVM indiciels intègrent les frais de gestion. Ensuite, parce que pour des raisons propres à chaque société de gestion, les gérants veulent intégrer une part plus ou moins importante de gestion active. Celle-ci étant toutefois très limitée et se bornant à la gestion de liquidités.
Un produit largement diffusé
Il existe aujourd'hui sur la place de Paris plus de 200 fonds actions indiciels, si l'on se réfère aux statistiques de Standard & Poor's Investment Services. De la même manière que pour un fonds classique, ces OPCVM sont dotés de droits d'entrée et de frais de gestion annuels (environ 1 % en moyenne), rarement de frais de sortie. Ils sont commercialisés par l'ensemble des établissements financiers. Lors de la bulle technologique, ces produits ont connu un vif engouement, les souscripteurs voyant là le meilleur moyen de profiter de la hausse de la Bourse tout en mutualisant leurs risques. De fait, collant aux tendances du moment, ces OPCVM ont connu leur heure de gloire. Avec la baisse des marchés, leurs performances ont logiquement piqué du nez, tout comme le volume de leurs encours, les clients préférant se reporter sur des produits moins risqués du type produits garantis.
Que deviennent les fonds indiciels ?
La reprise des places internationales constatée depuis deux ans a incontestablement permis de reprendre du poil de la bête. Et les professionnels ont noté une reprise des souscriptions nettes de ces outils. Surtout, ils constatent un appétit certain de la clientèle vers des indices moins connus mais susceptibles de réserver de bonnes surprises par rapport aux grands classiques du type CAC 40 ou Dow Jones. Notamment des indices des pays émergents, aux performances plus qu'honorables depuis deux ans. Attention, toutefois : miser sur un indice « exotique » peut réserver de mauvaises surprises. Certains établissements financiers préfèrent d'ailleurs proposer à leurs clients une offre de multigestion géographique, regroupant différents fonds (actions classiques, indicielles, obligataires) sur une même zone, par exemple asiatique, afin d'atténuer la prise de risques.
Quelle différence avec les trackers ?
Les fonds indiciels sont des OPCVM classiques et, comme tels, dotés de droits d'entrée et de frais de gestion dévolus à leurs gérants. Les trackers ont le statut d'OPCVM aussi, mais se négocient comme des actions. En tant que tels, ils supportent des frais de courtage et des frais de gestion, en général deux fois moins élevés que ceux des sicav (leurs promoteurs se contentant de n'introduire que les valeurs composant l'indice retenu). Les trackers sont surtout d'un maniement plus aisé et rapide qu'une sicav indicielle. Comme les actions, ils peuvent être achetés et revendus dans la journée. Comme les actions éligibles au SRD, ils peuvent bénéficier d'un effet de levier. Toutefois, l'encours des trackers est bien moins élevé que celui des fonds indiciels. Raison principale : les banques, grands promoteurs des OPCVM auprès de leur clientèle captive, réussissent à mettre en avant la pertinence de leurs produits au détriment des trackers, qui leur rapportent moins. |