Les gérants s'émancipent de tout style de gestion. Ils n'hésitent pas à adapter le portefeuille en fonction des éléments macro et micro-économiques de leur univers d'investissement. C'est tout le contraire de la gestion indicielle.
À SAVOIR
- Si votre société de gestion ne commercialise pas ce type de fonds, demandez-lui si elle dispose d'OPCVM privilégiant le stock-picking. Là encore, le gérant sélectionne les valeurs en fonction de leurs fondamentaux, sans se fixer un benchmark . Ces produits ont assez fréquemment remplacé les fonds value ou growth dont la notion est devenue assez floue depuis la crise boursière de ces dernières années.
- Pour ceux qui veulent s'émanciper de tout benchmark, il existe une autre solution : la gestion alternative. Les choix du gérant sont ici primordiaux et toute exposition au risque sera automatiquement couverte. La gestion alternative est toutefois très technique et repose moins sur la notion de stock-picking. En outre, elle est surtout présente via des fonds de fonds, aux frais très spécifiques (voir fiche sur la gestion alternative)
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Faire confiance : si c'est ainsi que vous imaginez vos relations avec votre banquier ou conseiller en gestion de patrimoine, les fonds « flexibles » ou « réactifs » sont faits pour vous. Certes, acheter un OPCVM, c'est déléguer à un spécialiste la sélection de titres, mais en lui fixant des objectifs précis (sécurité ou performance, court terme ou long terme...) ou un univers d'investissement défini (actions des pays émergents, obligations internationales, convertibles de la zone euro, actions technologiques, etc.). C'est alors à vous que revient la lourde tâche de choisir ce qui correspond le mieux à vos aspirations ou à vos convictions sur l'évolution des marchés, et c'est à vous de définir votre degré de risque une fois pour toute (par exemple votre exposition en actions).
Le gérant s'occupe de tout
Avec les fonds réactifs, c'est le gérant qui s'occupe de tout : stratégie, choix des zones géographiques, répartition entre actions, obligations, monétaires ou autres... S'adapter le mieux possible aux configurations du marché, réduire la voilure quand le vent est défavorable et être offensif sur le marché des actions quand cela redevient opportun : telle pourrait être la définition de ce type de gestion.
Rien à voir avec les fonds profilés qui se refusent à faire varier leur allocation d'actifs de plus de 10 % par rapport à leur benchmark, et ce, quelle que soit leur anticipation des marchés.
Composés de valeurs décotées, d'actions aux fondamentaux irréprochables ou d'obligations convertibles, ces fonds permettent de profiter des périodes haussières tout en amortissant les baisses de marché. Le secret ? Une gestion plutôt value, qui tient davantage compte de la valorisation des titres que des perspectives économiques et a recours aux obligations convertibles. Cette classe d'actifs particulière est plus sensible aux hausses des marchés d'actions qu'à leurs baisses, ce qui permet de s'abriter des chutes des cours sans rater totalement les rebonds. Rien n'empêche d'ailleurs une vaste diversité, certains fonds flexibles étant constitués de mines d'or ou de valeurs russes.
Quelques exemples
Souvent supervisés par des adeptes de la gestion libre, les fonds flexibles ont un profil lié à la personnalité et aux spécialités de leur gérant. Choisir un fonds de ce type revient avant tout à sélectionner un gérant et à lui laisser carte blanche. Une définition qui correspond à RP Sélection Spéculative, géré par Roger Polani, de SPGP. Mais attention : plus question de proposer une gestion patrimoniale équilibrée qui s'adapte aux tendances des marchés. RP Sélection Spéculative, c'est une part de risque avec des règles : réagir vite, saisir les opportunités qui présentent un intérêt à court terme et ne pas craindre les virages à 180 degrés. Le fonds a affiché une progression de 66 % au cours des cinq dernières années. Succession de bons choix et liberté totale expliquent ce résultat.
Même flexibilité pour Richelieu Evolution, même indépendance, mais objectif opposé : lisser les performances et obtenir un rendement régulier d'environ 10 % par an. Gestion value, actions décotées de filiales de grands groupes, valeurs faisant l'objet d'opérations financières... la prudence est de mise.
L'étiquette « fonds flexibles » recouvre les exemples les plus variés. Pourtant, si la catégorie paraît d'une grande diversité, les stratégies de chaque fonds se distinguent clairement et peuvent permettre à chaque investisseur de faire ses emplettes selon ses besoins.
Une notion qui fait des émules
Il n'existe pas de catégorie en tant que telle, certaines sociétés de gestion préférant parler de fonds réactifs ou simplement spéculatifs. Pour investir sur ce type de produit, parlez-en longuement avec votre chargé de clientèle ou votre gestionnaire attitré. Comme toutes les maisons ne commercialisent pas ce genre d'outil, ils feront peut-être appel à des fonds extérieurs, dans le cadre d'une offre de multigestion. |