Les sicav et fonds définis selon un profil de risque ont connu un grand essor depuis dix ans. Prudent, équilibré ou dynamique, le fonds profilé peut satisfaire l'épargnant qui veut être déchargé de tout souci de gestion.
À SAVOIR
- Le risque de perte existe. Les fonds profilés prudents, contrairement à des sicav monétaires ou à des fonds garantis, peuvent entraîner des pertes en capital. Avec un profil équilibré, le risque de perte existe une année sur dix. Mais cela pourra être le cas une fois tous les quatre ou cinq ans pour un profil dynamique, voire plus si l'on se réfère au récent krach boursier, franchement catastrophique pour les profils les plus risqués. Ces chiffres sont d'ailleurs théoriques : ils sont fondés sur le comportement qu'auraient eu ces fonds s'ils avaient existé ces dix dernières années. La volatilité est un critère qui peut donner des indications complémentaires sur le risque - quand elle figure dans les notices. |
REPÈRES
- Pour juger de la qualité de leur gestion, il existe un critère simple : comparer la performance de chaque fonds à celle de son indice de référence. Celui-ci est composé de différents indices boursiers servant de modèles à dépasser. Chaque gérant dispose évidemment de la comparaison entre sa performance et l'indice modèle. Certains établissements jouent la transparence : ils fournissent le graphique présentant ces données. Mais pas tous, car la confrontation est parfois cruelle. |
Ce sont des sicav ou des fonds diversifiés, gérés en fonction du niveau de risque accepté par les investisseurs. Les établissements proposent trois profils : prudent, équilibré ou dynamique. Le premier comprend une part prépondérante de placements monétaires ; le deuxième comporte surtout des obligations et fait une petite part aux actions ; le troisième fonds profilé est à dominante actions. Tous les grands gestionnaires ont lancé leur gamme. Les réseaux disposent ainsi d'un éventail de produits adaptés au profil de leurs clients.
A qui s'adressent-ils ?
En priorité aux épargnants qui veulent être déchargés de tout souci de gestion. Avec les sicav et les FCP traditionnels, l'intervention du gérant consiste la plupart du temps à choisir les titres (actions ou obligations de tel ou tel pays, par exemple). Et parfois (mais pas pour toutes les sicav) à faire varier le pourcentage investi dans ces titres en fonction de l'idée qu'il se fait du marché. Le « contrat » du gérant reste donc assez limité. Avec les fonds profilés, le souscripteur n'a plus à se poser la question de savoir si le moment est venu de passer des obligations aux actions, ou l'inverse. Ou encore s'il doit acquérir plus d'actions européennes et moins d'actions américaines, par exemple. Les gérants utilisent la répartition des investissements définie par les stratèges de la banque. Et ils l'adapteront pour tenir compte du degré de risque fixé pour chaque fonds. Les fonds profilés ne sont donc pas conçus pour les épargnants qui souhaitent arbitrer entre les différents marchés.
Les inconvénients
Présentés par les banques comme la solution idéale pour les particuliers non avertis, les fonds profilés présentent pourtant certains désavantages. Ils sont difficiles à comparer : les notions de prudence, d'équilibre et de dynamisme varient d'un établissement à l'autre. Les profils de risque sont en effet définis en fonction de l'idée que se font les établissements de l'aversion au risque de leur clientèle. C'est pourquoi le profil dynamique de tel établissement pourra correspondre au profil équilibré d'un autre. Par ailleurs, les frais peuvent être dans certains cas très élevés. Notamment pour certains fonds prudents, gérés comme des sicav monétaires, avec une petite dose d'obligations ou d'actions destinée à doper la performance. Compte tenu du faible rendement possible (2,5 à 4 %), cette gestion ne justifie pas des droits d'entrée supérieurs à 1 %. Pour les profils équilibrés, les droits d'entrée ne doivent pas dépasser 2 %. Et 2,5 % semblent un maximum pour les « dynamiques ». L'épargnant a toujours la possibilité de négocier le montant de ces droits. Ce qui n'est pas le cas pour les frais de gestion. En revanche, la plupart des gestionnaires ne prélèvent pas de frais d'entrée sur les sicav et les FCP où sont investis les fonds profilés. Ces derniers sont très utilisés par les compagnies d'assurances qui proposent des contrats assurance vie multisupports. Ces compagnies proposent les trois types de profil, déjà mentionnés, avec la possibilité d'arbitrer pour l'un ou l'autre en fonction de la conjoncture. Arbitrages qui induisent cependant des frais supplémentaires.
Comment déterminer son profil
Bien que les définitions des profils de risque varient d'une banque à l'autre, les gestionnaires commencent à se discipliner pour éviter des approches trop fantaisistes. Le critère de la volatilité permet ainsi de savoir si les définitions de profil sont bien appliquées. Les fonds réellement prudents présentent une volatilité annuelle inférieure à 5. Elle est comprise entre 5 et 8,5 pour les fonds équilibrés. Au-delà, le profil devient dynamique. Mais attention : une volatilité importante traduit généralement une forte exposition au risque actions. Cela permet d'afficher des gains élevés en période haussière. Revers de la médaille, le risque de perte est alors plus grand en cas de retournement des marchés |