Arrivés en France en 2001, les trackers sont des OPCVM reproduisant à l'identique des indices. Beaucoup moins chers que les fonds indiciels classiques, ils sont de plus en plus appréciés de la clientèle institutionnelle mais aussi des particuliers.
À SAVOIR
- Il peut paraître saugrenu de jouer les indices. Ceux qui souhaitent diversifier leurs investissements et parier sur un redressement des marchés à plus ou moins long terme ont pourtant ici des outils de premier ordre avec, à la clé, de très faibles frais pour une réactivité importante. Prudence, toutefois, dans ce type de stratégie, extrêmement spéculative ! |
REPÈRES
- Encours des trackers : 14,6 milliards d'euros à fin septembre 2004, en hausse de 30 % depuis le début de l'année.
- 38 % des échanges sont inférieurs à 5 000 euros, 37 % sont compris entre 5 000 et 50 000 euros ; la part des petits ordres a crû par rapport à l'an passé, preuve que ce produit se démocratise. |
Les trackers sont des OPCVM exclusivement constitués de valeurs composant différents indices français ou étrangers. Arrivés en France en janvier 2001, ils ont eu un assez vif succès avant de subir le ralentissement des transactions enregistrées sur tous les autres marchés. Ils ont d'ailleurs assez bien résisté à la crise boursière, avec des encours en croissance régulière depuis le début de l'année. L'un des deux plus gros trackers américains, le QQQ, indexé sur le Nasdaq 100, est ainsi la valeur la plus traitée outre-Atlantique (3,1 milliards de dollars par jour). De son côté, le Master CAC 40 (commercialisé exclusivement par Lyxor Asset Management (Société générale) s'inscrit comme la quarante-troisième action, en volume de négociations, à Paris.
Les « trackers », ou ETF
L'appétit des investisseurs pour ce type de produits est vif. Il faut dire que les trackers, ou ETF (Exchange Traded Funds) , ont su séduire une clientèle de professionnels soucieux de profiter de certaines aberrations de marchés ou de couvrir certaines positions, mais aussi des particuliers voulant profiter des fortes volatilités constatées sur les indices. Forts de ce constat, de nombreux établissements bancaires comme Axa, Crédit lyonnais, Dexia, Barclays ou UBS proposent ces produits.
Combien ça coûte ?
A objectifs de gestion similaires (stricte réplication d'un indice) et à fiscalités identiques (celle des OPCVM éligibles au PEA), les trackers affichent des coûts deux à trois fois moins élevés que les sicav. Pas de frais d'entrée ni de sortie, frais de gestion minorés (0,5 % en moyenne, contre 1,3 % pour les sicav).
Comment les utiliser ?
Négociable en Bourse comme une action, le tracker peut être acheté et vendu au prix du marché, tout au long de la journée de cotation, sans aucune échéance ni montant minimal. Il est simple, actif et aussi performant qu'une action ordinaire. De la sorte, il peut être souscrit sur un compte titres classique ou, dans certains cas, dans le cadre d'un PEA. De plus, sa visibilité (celle de l'indice qu'il réplique exactement) est évidente. Le détenteur d'un tracker bénéficie d'une diversification instantanée (géographique et sectorielle), puisqu'il investit simultanément dans plusieurs titres. Ainsi les Ishares Euro Stoxx et Stoxx 50 commercialisés par Barclays Global investors permettent-ils de souscrire 50 actions en une transaction, limitant le nombre de lignes dans le portefeuille de l'investisseur et le coût de celui-ci.
A la différence des sicav que l'on paie cash, tous les trackers sont éligibles au SRD (service de règlement différé) et susceptibles de devenir des outils de spéculation. L'investisseur peut ainsi acheter ou vendre à découvert un titre, sous réserve d'une immobilisation en liquide représentant 20 à 25 % de la somme totale engagée. L'effet de levier que permet le SRD peut aller jusqu'à cinq fois.
L'étendue de la gamme
Aujourd'hui, l'investisseur français peut disposer de près de 45 trackers . Le CAC 40 Unit (Société générale), reproduisant l'indice CAC 40, est de loin le plus actif. Il existe toutefois de nombreux vecteurs pour jouer d'autres indices. L'an passé, un nouveau tracker est apparu. Il reproduit le FTSEurofirst 80, l'un des deux indices européens lancés au printemps 2003 par Euronext et FTSE, la société de services boursiers britannique (le second est le FTSEurofirst 100, comprenant 100 titres de la Communauté européenne). La gamme des produits européens s'élargit ainsi en France. Plus récemment, des trackers obligataires ont également été lancés. Ils reproduisent les performances des indices obligataires EuroMTS et permettent ainsi aux investisseurs d'accéder à de nouveaux segments.