Cette offre permet d'avoir accès normalement aux meilleurs FCP et sicav, et ce dans n'importe quel domaine. Presque tous les établissements, des plus petits aux plus grands, proposent aujourd'hui une telle sélection.
À SAVOIR
- Quelle différence avec les fonds de fonds ? Les fonds de fonds sont, comme leur nom l'indique, un empilement de fonds différents au sein d'un même produit. Les OPCVM retenus sont d'ailleurs souvent issus de la même maison, et votre fonds de fonds n'est qu'un florilège de sicav de la même banque, qui, grâce à ce stratagème, rémunère grassement les gérants de son propre établissement. La multigestion se fait fort, au contraire, de ne proposer que des OPCVM extérieurs. Vous faites vous-même votre marché ou le professionnel le fait pour vous, selon vos desiderata, à partir des produits qu'il aura sélectionnés. Les frais des fonds de fonds sont, d'une manière générale, assez importants, la sicav supportant l'accumulation des droits de chaque fonds incorporé. La Commission des opérations de Bourse (COB), avant sa fusion avec le CMF, s'était déjà penchée sur ce problème, estimant en effet que ce produit était onéreux. Elle a imposé aux promoteurs de ces OPCVM de se montrer extrêmement transparents pour que les souscripteurs sachent exactement ce qu'ils paient et à qui. |
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A ne pas confondre avec les fonds de fonds, la multigestion offre aux souscripteurs une série d'OPCVM distincts et qui proviennent d'établissements extérieurs à la société de gestion commercialisant ce produit. Cette offre peut être réalisée au cas par cas en fonction des souhaits du client (s'il veut s'orienter sur la zone nord-américaine, par exemple, le gérant sélectionnera les meilleurs fonds spécialisés sur ce secteur et les lui proposera) ou standardisée (la société de gestion peut faire une présélection de sicav et FCP, et le client choisira celui ou ceux qui lui conviennent le mieux).
Une offre de plus en plus répandue
Au début, les établissements financiers étaient plutôt réticents vis-à-vis de cette manière de procéder. Ils préféraient constituer une équipe de gérants et créer des fonds maison rémunérés avec des frais de gestion. Mais, de plus en plus, cette formule a fait des émules. D'abord parce qu'elle permettait à des petites et moyennes sociétés de gestion d'aborder tous les styles et toutes les zones géographiques sans avoir de spécialistes en interne. Ensuite parce que sélectionner des fonds qui ont fait leurs preuves sur le long terme, et pas forcément ouverts au public permet d'attirer plus facilement les capitaux. Des banques moyennes comme la Banque du Louvre (aujourd'hui détenue majoritairement par HSBC) se sont fait une spécialité de la multigestion. Des mastodontes comme BNP Paribas y viennent aussi et proposent maintenant à leur clientèle une offre de la sorte.
Quel intérêt pour le souscripteur ?
L'offre de multigestion est, sur le papier, une bonne solution pour accéder à des fonds performants et surtout, à des produits non disponibles au public. C'est aussi un excellent moyen de diversifier ses actifs et d'investir sur des créneaux sortant des sentiers battus. Cela étant, la multigestion est le fruit d'une sélection réalisée par un gérant ou une équipe de gérants. Vous êtes ainsi tributaire d'une ou plusieurs personnes qui ne feront pas forcément les bons choix ou qui auront une vision déformée (le gérant de tel fonds est un ami, etc.). Par ailleurs, les produits retenus auront peut-être une politique tarifaire onéreuse, et vous serez contraint de la subir.
Combien ça coûte ?
Contrairement à la gestion classique, il n'existe pas de norme dans le domaine de la multigestion. Et pour cause, les frais dépendent des fonds sélectionnés. S'il faut compter environ 1 % de frais de gestion annuels pour les produits français, les OPCVM de droits étrangers peuvent demander plus. Outre les frais annuels déduits en général de la performance du fonds, il vous faudra d'ailleurs compter avec des frais propres à la société de gestion qui vous fournit l'offre de multigestion (en moyenne, 1 % supplémentaire). Certaines maisons réclament même des commissions lorsque les fonds réalisent de belles performances. Commissions qui peuvent représenter jusqu'à 20 % de plus. Un appât parfois efficace puisque si le gérant se débrouille pour sélectionner les meilleurs prestataires et que cela réussit, vous êtes gagnant. En revanche, si les rendements promis par le gérant ne sont pas atteints, il n'aura pas droit à cette commission.