Pour apprécier le revenu annuel d'une action, le rendement est un ratio indispensable. Mais il n'est pas suffisant pour indiquer si une valeur est sous-évaluée ou surévaluée. Une forte chute du cours de l'action pouvant accroître le rendement de façon trompeuse.
À SAVOIR
- Le rendement des actions s'apprécie par comparaison à celui des obligations. Or les rendements des obligations, très bas en ce moment, pourraient reprendre le chemin de la hausse en raison de la reprise économique mondiale et des craintes inflationnistes nées de l'envolée du prix du pétrole et des matières premières.
- Rendement net et rendement global (qui tient compte pour ce dernier de l'avoir fiscal) sont des notions qui ne se distingueront plus à partir de 2005 en raison de la suppression de l'avoir fiscal |
LEXIQUE
- Dividende : part du bénéfice distribuée aux actionnaires, sur décision de l'assemblée générale ordinaire |
REPÈRES
- En 2004, le taux de distribution des sociétés du CAC 40 a atteint 32,6 %.
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Le rendement d'une action est le rapport, exprimé en pourcentage, entre le dividende et le cours de Bourse. C'est donc le revenu annuel que procure, à un instant donné, une action à son détenteur, en supposant que le dividende soit maintenu. Le rendement net, exprimé en pourcentage, s'obtient en divisant le dividende net par le cours de la valeur. A dividende constant, plus les cours montent, plus le rendement diminue. A l'inverse, plus les cours baissent, plus le rendement augmente. Une société qui ne distribue pas de dividende a, bien entendu, un rendement nul. Enfin, si une société n'a pas payé de dividende pendant un ou plusieurs exercices, le calcul du rendement sur la base du dernier dividende n'a pas de signification.
Comment l'apprécier ?
Le rendement est un critère d'appréciation important. Il donne, en effet, une mesure de la rentabilité d'une valeur (le retour que peut attendre un actionnaire de son investissement, en faisant abstraction de la plus-value potentielle). Mais, si un rendement élevé (c'est-à-dire sensiblement supérieur à la moyenne du marché) constitue une protection pour l'actionnaire, notamment en cas de baisse du marché, il ne donne pas forcément un signal d'achat. Tout dépend en fait des perspectives de croissance de la société et de sa capacité à dégager chaque année un bénéfice par action en progression. D'autant qu'une société peut très bien puiser dans ses réserves ou distribuer un dividende exceptionnel qui ne sera pas reconduit l'année suivante, alors qu'une autre ne distribuera qu'un montant symbolique, privilégiant l'autofinancement de ses investissements. Le mieux, d'ailleurs, est de calculer le rendement sur la base du dividende prévisionnel, mais cela n'est pas toujours facile.
Qu'est-ce qu'une valeur de rendement ?
C'est une action dont le rendement est supérieur à la rémunération des emprunts d'Etat à dix ans. Le rendement de l'OAT à dix ans, baromètre du marché obligataire, s'établissait, mi-octobre, autour de 4 %. Une valeur dont le rendement est supérieur d'au moins 1 point à celui de l'OAT est donc considérée par le marché comme une valeur de rendement. Parmi ces valeurs de rendement, on trouve généralement les sociétés des secteurs de l'immobilier et de la bancassurance qui distribuent une part importante de leurs profits à leurs actionnaires, mais aussi certaines sociétés industrielles dont l'activité n'est pas très gourmande en capitaux. A noter que la suppression de l'avoir fiscal modifie sensiblement le calcul du rendement des valeurs, en particulier pour les détenteurs de PEA. Cette réforme va s'appliquer aux dividendes versés en 2005 au titre de l'exercice 2004. Pour les investisseurs intéressés par le rendement, il devient particulièrement important de sélectionner les actions susceptibles d'offrir un bon rendement non seulement grâce à une hausse des bénéfices, mais aussi grâce à une augmentation de la proportion des bénéfices distribués aux actionnaires, ratio appelé taux de distribution ou « pay-out » -
Les dividendes des valeurs technos
En plein coeur de la bulle Internet, les valeurs technologiques se dispensaient de verser des dividendes, préférant investir dans la recherche. Mais les temps ont changé et les attentes des investisseurs aussi. De nombreuses valeurs TMT s'efforcent de rémunérer leurs actionnaires quand elles le peuvent. Ainsi, l'américain Microsoft, numéro un mondial des logiciels, a décidé de distribuer un dividende exceptionnel de 3 dollars par action, soit un montant total de 32 milliards, en plus d'un dividende trimestriel de 8 cents. Le géant de l'informatique avait commencé à verser un dividende en mars 2003, se démarquant ainsi des autres sociétés du secteur technologique. |