euf mois après la victoire de la coalition qu'il conduisait aux élections territoriales du 23 mai 2004, Oscar Temaru a été réélu, jeudi 3 mars, président de la Polynésie française. Il a obtenu 29 voix contre 26 à Gaston Tong Sang, candidat des amis du sénateur (UMP) Gaston Flosse, jugé plus consensuel que ce dernier. Deux élus centristes, en position d'arbitres dans la nouvelle Assemblée de Polynésie, ont voté blanc.
"Ia Orana" (bienvenue en reo maohi, une langue polynésienne), a dit le nouveau président en assurant que son ambition serait de bâtir une Polynésie
"prospère et fraternelle". "Au risque de me répéter, j'affirme que l'indépendance n'est pas à l'ordre du jour. Cette question ne pourra être débattue que si l'économie de notre pays le permet et si la population le souhaite", a affirmé le chef de file des indépendantistes de Polynésie.
Avant d'aller serrer la main de M. Flosse, son prédécesseur, M. Temaru a appelé celui-ci à accepter "le choix des électeurs" et à admettre que "le processus électoral est terminé". Ce dernier propos s'adressait aussi à la ministre de l'outre-mer, Brigitte Girardin, qui, au printemps, après la première élection de M. Temaru, avait précisément affirmé le contraire, ouvrant ainsi la voie aux différentes manœuvres à retardement engagées, tout au long de la crise politique locale, par M. Flosse. M. Temaru souhaite d'ailleurs rencontrer directement le premier ministre, voire le président de la République, ce qui ne lui avait pas été accordé entre juin et octobre 2004, lors de son premier passage à la tête du territoire.
A Papeete, peu après l'annonce de l'élection de M. Temaru, la centaine de ses partisans qui occupaient le palais présidentiel depuis la mi-octobre, ont commencé à évacuer les lieux.
Jean-Louis Saux (avec Olivier Gelin à Papeete)