'équipe d'Israël aura-t-elle récupéré de ses efforts pour affronter la France, mercredi 30 mars, au stade Ramat-Gan, dans la banlieue de Tel-Aviv, en match de qualifications au Mondial 2006 de football ? Avant même la rencontre jouée samedi 26 mars à domicile contre l'Eire, l'entraîneur israélien, Avraham Grant, avait émis des doutes sur la capacité de ses joueurs à affronter coup sur coup les meilleurs équipes supposées du groupe 4.
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Violences au Mali, appels au calme en Grèce |
Quatre-vingt-une personnes ont été arrêtées, dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 mars, après de violentes manifestations au stade du 26-Mars, puis dans les rues de Bamako, à la suite de la défaite (1-2) du Mali face au Togo, dans le cadre des qualifications pour le Mondial 2006. "Il y a 81 casseurs arrêtés, plusieurs policiers et manifestants blessés, et les dégâts sont énormes", a déclaré à l'Agence France-Presse un responsable de la direction de la police nationale, sous couvert d'anonymat. En Grèce, des voix se sont élevées, lundi 28 mars, pour appeler au calme en prévision du match Grèce-Albanie, mercredi 30 mars. En septembre 2004, le match entre ces deux équipes à Tirana (victoire 2-1 de l'Albanie) avait donné lieu à de nombreux incidents. Un immigrant albanais de 20 ans avait notamment été poignardé sur l'île grecque de Zante. Le président albanais, Alfred Moisiu, a insisté sur "les très bonnes relations entre les deux pays", qui constituent "un message très fort pour les joueurs et les supporteurs".
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A peine remise du match nul arraché aux Irlandais dans les arrêts de jeu, la presse israélienne s'est aussi interrogée, lundi 28 mars, sur les facultés de récupération des joueurs de l'équipe nationale. Souvent écartés prématurément des Coupes d'Europe, ces footballeurs, qui jouent dans des clubs israéliens pour l'écrasante majorité d'entre eux, ne sont pas habitués aux cadences infernales ayant cours en Europe de l'Ouest.
Les spécialistes du quotidien Haaretz ont sorti leurs calculettes pour en conclure qu'au moins quinze internationaux français sont, eux, rompus aux matches à répétition, s'attardant sur les cas de Sylvain Wiltord, William Gallas et Thierry Henry, lequel, blessé, pourrait ne pas jouer face à Israël.
Depuis la retraite d'Haïm Revivo et d'Eyal Berkovic, seuls cinq Israéliens évoluent dans des clubs étrangers. En délicatesse avec un mollet, le jeune milieu de terrain Yossi Benayoun, l'Israélien le plus prometteur de sa génération, joue en Espagne, au Racing Santander, avec le gardien Doudou Aouate. Le défenseur Tal Ben-Haïm, lui aussi incertain, fait partie des Bolton Wanderers, en Angleterre, et les attaquants Omri Aflek et Pini Balili évoluent respectivement à Salamanque, en Espagne, et à Kayerispor, une équipe turque de seconde division. Ces différentes équipes ne jouent pas les premiers rôles dans leurs championnats respectifs. Les autres internationaux sont confinés à une modeste compétition nationale réduite à quatorze équipes.
Seul avantage pour la sélection israélienne : le match disputé face à l'Eire n'a pas été joué sur un rythme très soutenu. Cueillis à froid par un but inscrit dans les toutes premières minutes de la rencontre par Clinton Morisson, après un débordement de l'ailier de Chelsea Damian Duff, les Israéliens ont certes couru derrière le score pendant toute la durée de la rencontre, mais sans véritable débauche d'énergie.
Ils n'ont pu que se féliciter des choix tactiques opérés par leur entraîneur avec l'entrée du milieu de terrain du Betar Jérusalem, Avi Nimni, et surtout de l'attaquant Abbas Souan, du club Bnei Sakhnin, seule équipe arabe de la première division israélienne qui avait remporté à la surprise générale la Coupe d'Israël en mai 2004. C'est ce dernier qui a marqué dans la première minute du temps additionnel, permettant à Israël d'éviter une première défaite dans un groupe particulièrement disputé.
Entré à un quart d'heure de la fin du match, Abbas Souan aurait pu compter parmi les hommes frais de son équipe mercredi, face à la France. Mais un carton jaune, reçu quatre minutes après son entrée en jeu, l'a automatiquement écarté de la rencontre, car il avait déjà reçu un avertissement au cours d'un match précédent, face à Chypre. L'attaquant, plus rugueux que véloce, n'en est pas, il est vrai, à son premier carton. Yédioth Aharonoth en a comptabilisé récemment 17, qui font de lui, selon le grand journal populaire israélien, le recordman des suspensions au sein du championnat israélien.
Le joueur arabe israélien, encensé par tout un pays samedi soir, s'est accommodé de son succès avec philosophie. Copieusement insulté par le public de Jérusalem (les supporters du Bétar sont considérés comme les plus racistes d'Israël) au cours d'un match amical disputé il y a deux mois contre la Croatie, il ne pouvait imaginer plus douce revanche.