jeudi 24 Mars 2005
Recherchez

Accédez aux archives du Monde
depuis
 
A la Une
Le Desk
International
Europe
France
Société
Carnet
Régions
Entreprises
Finances
Médias
Horizons
Météo
Aujourd'hui
Sports
Sciences
Culture
* Roland-Garros 2005
* Constitution européenne
* Shoah : les derniers témoins
Opinions
Forums
Blogs
Chats
Sondages
Météo
Cinéma
Livres
Culture
Aujourd'hui
Examens 2005
Savoirs
Jeux / mots croisés
Aide
Emploi
Immobilier
Auto-moto
Nautisme
Le Desk
Les images
Les dépêches
Les vidéos
Les titres du Monde
La Une en 8 clics
Le Monde en PDF
Check-list
Que dit Le Monde ?
La 12:15
Les titres du jour
Multimédia
Dessins
Images du jour
Bande-son
Dossiers
Thématiques
Repères
Cyberadresses
Fiches pays
Annales du bac
Base élections
Jacques Chirac a lancé à Bruxelles sa campagne pour le oui
LE MONDE | 24.03.05 | 13h52  •  Mis à jour le 24.03.05 | 14h00
Bruxelles de notre bureau européen
Augmentez la taille du texte
Diminuez la taille du texte
Imprimez cet article
Envoyez cet article par e-mail
Recommandez cet article
Classez cet article
deux mois du référendum sur la Constitution européenne, Jacques Chirac est entré en campagne. Après avoir obtenu de ses pairs, à l'occasion du Conseil européen des 22 et 23 mars, une réforme du pacte de stabilité de la zone euro conforme à ses voeux, puis la promesse de réviser le projet de directive Bolkestein sur les services, qu'il juge inacceptable en l'état, le chef de l'Etat est reparti à l'attaque, à l'issue de la rencontre : il s'est, cette fois, donné pour cible le rabais accordé aux Britanniques depuis 1984 sur le budget européen.

Un groupe de travail pour évaluer la Croatie
A la demande de l'Autriche, l'un des plus actifs partisans de l'adhésion de la Croatie à l'Union européenne, le Conseil européen a décidé, mercredi 23 mars, de créer un groupe de travail chargé d'évaluer les progrès accomplis par Zagreb dans sa coopération avec le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). Les ministres européens des affaires étrangères ont jugé, le 16 mars, que cette coopération n'était pas suffisante pour autoriser l'ouverture de négociations d'adhésion. Ils ont reproché à la Croatie de n'avoir pas fait tous les efforts nécessaires pour arrêter le général Ante Gotovina, poursuivi pour crimes de guerre par le TPIY. La Grande-Bretagne, la plus sévère, a donné son accord au projet de task force. Ce groupe sera présidé par le ministre luxembourgeois des affaires étrangères. Il comprendra notamment des représentants de la Grande-Bretagne et de l'Autriche, qui exerceront les deux prochaines présidences de l'Union. Il consultera aussi bien les autorités croates que le TPIY avant de présenter un rapport aux ministres européens des affaires étrangères. ­ (Corresp.)
M. Wolfowitz à Bruxelles avant le 31 mars

Les perspectives financières de l'Union pour les années 2007/2013 sont le troisième gros dossier de la présidence luxembourgeoise, qui s'achève en juin, après la réforme du pacte de stabilité et la révision de la stratégie de Lisbonne, dont fait partie le projet de directive sur les services. Mercredi 23, le ministre britannique des affaires étrangères, Jack Straw, a affirmé au micro de la BBC que la Grande-Bretagne était prête à utiliser son droit de veto pour conserver son rabais. M. Chirac a choisi de se montrer offensif sur ces trois thèmes pour convaincre l'opinion que la voix de la France peut se faire entendre en Europe. "Ce sommet a prouvé que l'Europe n'avance pas tête baissée vers l'ultralibéralisme et qu'elle fonctionne avec des règles démocratiques", fait valoir l'entourage du chef de l'Etat. Les proches de M. Chirac estiment que l'Europe a démontré qu'elle peut être "un lieu de revendication pour le modèle social, tout en appuyant la croissance".

Ce combat était pour Jacques Chirac une manière de répondre à ceux qui, en France, lui reprochent de ne pas s'être encore engagé dans la bataille du référendum. Le président de la République s'est appuyé sur les résultats du Conseil européen pour affirmer son soutien au oui. Tout en indiquant que, "le moment venu", il s'adressera aux Français pour leur dire que "la France a tout à gagner et rien à perdre avec la Constitution européenne", il a exprimé sa conviction, lors de sa conférence de presse à la clôture du Conseil, que le traité constitutionnel sera "un progrès important"en matière sociale, économique et de politique étrangère. "Ce n'est pas l'alternance politique qui est en cause, ce n'est pas un plébiscite", a-t-il souligné, adressant une mise en garde aux partisans du non. "Si la France bloquait la construction européenne, a-t-il dit, les conséquences n'en seraient pas négligeables. Elle perdrait une grande part de son autorité."

PACTE"DE CROISSANCE"

Les résultats du Conseil lui permettent de répondre à ceux qui affirment que l'Europe est"incontrôlable", que tout se décide à Bruxelles. Le rejet de la directive Bolkestein a établi, estiment les collaborateurs de M. Chirac, que "ce n'est pas la Commission qui gouverne l'Europe" et que les politiques ont leur rôle à jouer." L'Europe est ce que l'on veut en faire : les politiques peuvent prendre des décisions et la Constitution renforcera leur pouvoir", explique-t-on à l'Elysée.

Les conseillers du chef de l'Etat ne sont pas non plus mécontents de "remettre à sa place" le président de la Commission, José Manuel Barroso, auquel le président du groupe UMP de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, avait reproché de vouloir "dicter ce qui doit se passer dans notre pays".

M. Chirac est revenu longuement sur la réforme du pacte de stabilité qui, a-t-il dit, sera désormais "moins mécanique" et "plus économique". Il a rappelé qu'en 1997, à Amsterdam, il s'était battu, aux côtés de Lionel Jospin, son premier ministre d'alors, pour que le pacte soit aussi un pacte "de croissance". "Nous avions obtenu satisfaction sur la forme. Sur le fond, nous n'avions pas réellement convaincu. L'impératif de croissance était passé un peu par pertes et profits". Il en était résulté, selon M. Chirac, "des conséquences fâcheuses pour l'emploi". Il fallait donc "réintégrer cette exigence de croissance".

Le président s'est félicité que le Conseil ait adopté un texte permettant la "remise à plat complète"de la directive Bolkestein, dont le "caractère outrancier", a-t-il dit, a suscité les critiques du Parlement européen et de "la totalité des organisations syndicales des Vingt-Cinq". M. Chirac a estimé que, si le projet n'était pas formellement retiré, sa révision en profondeur conduisait à élaborer "une nouvelle directive". Il a affirmé que "le principe du pays d'origine tel qu'il a été arrêté par la directive n'est pas acceptable par la France". "Nous sommes prêts, a-t-il dit, à étudier les modalités d'une ouverture du marché des services à condition que ce soit un marché qui permette de tirer tout le monde vers le haut et non vers le bas."

Le président s'en est pris au rabais britannique en réponse à une question sur le budget européen, que la France, avec cinq autres pays, dont l'Allemagne et la Grande-Bretagne, veut limiter à 1 % du PIB."Le budget, ce n'est pas extensif, a-t-il dit. Le sentiment d'un certain nombre de pays, c'est que, dans la limite du 1 %, on doit pouvoir assumer les exigences du futur budget européen. On n'arrivera à un équilibre convenable que si on remet en cause le chèque britannique, qui ne se justifie plus".

On estime chez les Français qu'il existe une "fenêtre de tir" pour parvenir à un compromis, après les élections britanniques de mai et avant que la Grande-Bretagne ne prenne la présidence tournante de l'Union le 1er juillet puis ne s'engage dans sa campagne du référendum. La bataille sera rude. Elle sera l'occasion, a souligné M. Barroso, de "tester l'engagement réel"de ceux "qui aujourd'hui, au moins en paroles, sont en première ligne dans la défense du modèle social européen".

Thomas Ferenczi (avec Béatrice Gurrey à Paris)
Article paru dans l'édition du 25.03.05
Classez cet article
Recommandez cet article
Imprimez cet article
Envoyez cet article par e-mail
Cliquez pour agrandir l'image
Pour Jacques Chirac, "la France a tout à gagner et rien à perdre avec la Constitution européenne" | AP/MICHEL EULER
AP/MICHEL EULER
Pour Jacques Chirac, "la France a tout à gagner et rien à perdre avec la Constitution européenne"

Voir
Le Français Jean-Claude Trichet plaisante avec le ministre italien de l'économie et des finances Domenico Siniscalco à Bruxelles, le 20 mars 2005.  | Gérard Cerles/AFPRepère
La réforme du pacte de stabilité
Les ministres des finances de l'Union européenne ont trouvé un compromis qui assouplit le pacte de stabilité.
Graphique décrivant l'évolution trimestrielle du chômage en Europe entre 2001 et 2005 | Le Monde (Eurostat)Infographie
Chômage : la zone euro en difficulté
Graphique décrivant l'évolution trimestrielle du chômage en Europe entre 2001 et 2005
Parmi les articles précédents
Edito du Monde Deux discours 22.03.05
Sites utiles
Conseil européen
A Bruxelles, les 22 et 23 mars
Marché du travail
Les données d'Eurostat sur l'emploi et le chômage
UE - Emploi et politique sociale
Les activités de l'Union européenne dans ce domaine
Questions européennes
Rubrique du site de l'Institut français des relations internationales (Ifri)
 
    
» Abonnez-vous 15€ par mois
» Déjà abonné au journal
» Découvrez "Le Musée du Monde"
» A la une
» Le Desk
» Opinions
» Archives
» Forums
» Blogs
» Examens
» Culture
» Finances
» Météo
» Carnet
» Immobilier
» Emploi
» Shopping
» Nautisme
» Aide
» Newsletters
» RSS
 © Le Monde.fr | Conditions générales de vente | Qui sommes-nous ? | Aide