a France, et avec elle l'Europe, souhaite la participation du Japon au programme de coopération internationale Iter", a déclaré, lundi 28 mars, M. Chirac lors d'un symposium organisé par le groupe de presse économique Nikkei sur le développement durable.
"Je ne doute pas qu'un accord sur ce point puisse être trouvé rapidement entre l'Union européenne et le Japon", a-t-il assuré.
Dans un entretien publié lundi par le
Chunichi Shimbun, le quotidien de Nagoya, Jacques Chirac salue les
"propositions constructives" du Japon sur un
"partage des responsabilités" entre les pays qui abriteront le réacteur et les autres. Ces propositions
"permettent de fixer le cadre d'un accord équilibré", estime le chef de l'Etat qui souhaite
"prioritairement" une solution entre les six partenaires d'Iter (UE, Chine, Etats-Unis, Russie, Corée du Sud et Japon).
L'UE et le Japon s'opposent depuis des mois sur le choix stratégique du site d'Iter, un projet lancé par l'UE, le Japon, les Etats-Unis, la Russie, la Chine et la Corée du Sud.
L'UE se bat, avec le soutien des Russes et des Chinois, pour le site de Cadarache, dans le sud de la France. Les Japonais, qui bénéficient de l'appui des Américains et des Sud-Coréens, défendent chez eux celui de Rokkasho-Mura (nord du pays).
DOSSIER BLOQUÉ
A l'issue d'un long entretien avec le président Chirac, le premier ministre japonais Junichiro Koizumi a déclaré dimanche soir que le Japon n'avait "nullement l'intention de renoncer" à accueillir Iter à Rokkasho-Mura.
"Nous sommes convenus de poursuivre nos pourparlers en la matière pour parvenir à une solution qui soit acceptable pour nos deux parties", a précisé M. Koizumi.
Les dirigeants de l'UE ont décidé le 23 mars à Bruxelles de commencer la construction d'Iter sur le site de Cadarache d'ici à la fin 2005 et ont donné jusqu'au mois de juillet au Japon pour trouver un compromis.
Dans la perspective d'un début des travaux avant la fin de l'année, une importante réunion des ministres européens chargés des questions de compétitivité est prévue le 18 avril à Bruxelles.
M. Chirac a suggéré dimanche qu'une délégation européenne se rende à Tokyo avant la réunion bruxelloise, une proposition accueillie favorablement par M. Koizumi, selon une source diplomatique japonaise.
"Le Japon et la France ont une coopération fructueuse depuis plus d'un quart de siècle pour l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire. Nous souhaitons que cette coopération se poursuive, y compris dans le cadre du programme Iter", a par ailleurs plaidé M. Chirac dans une interview au quotidien Tokyo Shimbun publiée lundi.
M. Chirac a évoqué, sans les détailler, des "propositions constructives" de Tokyo qui "permettent de fixer le cadre d'un accord équilibré autour d'un partage des responsabilités entre 'pays hôte' et pays 'non hôte'.
"Nous espérons qu'un consensus pourra être trouvé rapidement autour de ces idées. Nous souhaitons prioritairement une solution entre les six initiateurs du projet", a ajouté le président français.
Le projet Iter est estimé à 10 milliards d'euros sur 30 ans, dont 4,57 milliards d'euros pour la seule construction du réacteur qui doit durer dix ans.