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LE MONDE | 28.03.05 | 13h54  •  Mis à jour le 28.03.05 | 13h54
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- Vous étiez conseiller principal d'éducation au lycée agricole de Montagne-Saint-Emilion (Gironde). Comment êtes-vous devenu mandataire général de Lily Lacoste, le 12 janvier 2001 ?

Ma famille connaît Mme Lacoste depuis toujours. Nous sommes du même petit village, Saint-Médard-de-Guizières. Elle possédait notamment l'hôtel Loubayt, à Libourne, dont le gérant avait déposé le bilan. L'hôtel était vide et inoccupé. Elle m'a d'abord demandé, en 1996, de vérifier si l'hôtel était bien fermé et en sécurité. Puis je l'ai aidée à vendre l'hôtel et elle m'a progressivement chargé de certaines missions, de faire passer des courriers à ses notaires, à ses conseils.

J'étais une sorte de vaguemestre. En 1999, elle m'a confié qu'elle avait de grosses difficultés et m'a donné plusieurs mandats particuliers, jusqu'à ce mandat général. J'avais gardé mon emploi : je suis fonctionnaire, aujourd'hui chargé de mission au ministère de l'agriculture. J'ai rendu, je crois, de grands services à Mme Lacoste. Et j'ai fait tout cela à titre gracieux. Quand on est voisins, on se rend service.

2- Vous avez tout de même touché 7 millions de francs, vous êtes bénéficiaire de la moitié d'une assurance-vie de 5 millions d'euros et vous avez été accusé d'avoir déménagé clandestinement des centaines de bouteilles de vin...

Cette donation de 7 millions de francs a été faite par acte notarié, dans la plus grande clarté, en parfaite légalité, et la volonté de Mme Lacoste était très claire. Jusqu'au 8 août 2002 en tout cas, lorsqu'il a été mis fin à mon mandat, Lily Lacoste savait parfaitement ce qu'elle voulait. Elle aimait s'entourer de conseils, mais c'est elle qui décidait et elle était très têtue dans ses décisions, et en parfaite possession de ses moyens. Quant à l'assurance-vie, c'est plus compliqué que cela. Mme Lacoste voulait s'assurer une fin de vie tranquille et sereine. Ses nombreux conseils ont trouvé des solutions juridiques et fiscales.

Les accusations sur les déménagements de vins sont infondées, il ne manque pas une bouteille et je n'ai jamais été poursuivi pour cette affaire. Je peux dire que tout ce qui a été fait a été demandé par Mme Lacoste, pour des raisons justifiées, et en toute connaissance de cause.

3- Quel rôle avez-vous joué dans la donation, par Mme Lacoste, de Château Latour à Pomerol au Foyer de charité de Châteauneuf-de-Galaure (Drôme), en mars 2001 ?

Aucun. Je ne suis pas membre de l'association, on ne m'a jamais proposé de l'être. Ils ont souhaité que je puisse être conseil, ce que je n'ai pas accepté. Je ne mélange pas les genres : j'ai aidé Mme Lacoste pour des raisons de famille, ce n'est pas mon métier.

Propos recueillis par F. J.
Article paru dans l'édition du 29.03.05
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