e vastes pans de couleurs vives signalent, de loin, le nouveau bâtiment de la Cité du train, à Mulhouse. Mais, une fois entré, le visiteur se trouve plongé dans la pénombre pour, peu à peu, découvrir les grandes pages de l'aventure ferroviaire. Il aura fallu dix ans pour élaborer ce projet de modernisation du Musée du chemin de fer, dont la fréquentation ne cessait de baisser, passant de 200 000 personnes par an dans les années 1980 à 64 000 en 2003. Ouverte depuis le 11 mars, la Cité du train, avec ses 6 000 m
2, vient renforcer les 7 000 m
2 d'exposition déjà existants du premier musée ferroviaire, inauguré en 1971.
Ces deux espaces révèlent des conceptions très différentes de la muséographie. A l'ancienne halle où sont exposés, dans un parfait ordre chronologique, wagons et locomotives, le nouvel espace oppose une histoire ferroviaire racontée autour de six grands thèmes : les vacances, la montagne, les trains officiels, la guerre, les cheminots, l'univers des voyages. Les techniques muséographiques les plus modernes, comme les images géantes ou les animations audiovisuelles, font participer le visiteur qui peut même s'installer dans certains wagons. L'architecte François Seigneur, qui est aussi scénographe, a même imaginé de présenter une locomotive renversée pour illustrer un épisode de la Résistance durant la seconde guerre mondiale.
La création de la Cité du train a été financée, à hauteur de 8,6 millions d'euros, par la communauté d'agglomération Mulhouse-Sud-Alsace (Camsa), le conseil général du Haut-Rhin, la région Alsace et l'Etat. Quant aux 103 pièces exposées, sur les 221 que possède le musée, elles appartiennent à la SNCF.
130 000 VISITEURS ESPÉRÉS LA PREMIÈRE ANNÉE
Cette nouvelle Cité du train symbolise la volonté du renouveau du pôle muséographique de Mulhouse."
Si l'on arrive à 130 000 visiteurs la première année,
ce sera une réussite", estime Emmanuel Bacquet, directeur de la Cité du train. Cette reconquête du public passe par une nouvelle organisation. Si l'association du Musée du chemin de fer continue de s'occuper de la conservation du patrimoine sous la houlette de son conservateur, Jean-Marc Combe, la gestion et la promotion de la Cité du train sont confiées à une société privée, Culture Espaces. Selon ses responsables, une fois achevée la rénovation du Musée de l'automobile en 2006, ces deux grands musées devraient connaître une fréquentation de 350 000 visiteurs.