ne colonne compacte de véhicules, de cyclomoteurs et de piétons enchevêtrés s'avance dans la nuit. Les habitants de Banda Atjeh, en Indonésie, fuient leur ville, craignant une répétition du raz de marée du 26 décembre 2004. Des familles entières sont entassées dans des camionnettes, d'autres marchent à pied, une mère porte son fils dans ses bras. Les uns et les autres, de toute façon, progressent lentement en raison de la cohue. Ces images, diffusées sur CNN, ont été filmées peu après le séisme survenu lundi à 23 h 15, heure locale.
La province d'Atjeh avait été très durement touchée par le tsunami du 26 décembre, avec plus de 220 000 morts. Dès que la secousse a cessé, les gens se sont mis en marche pour s'éloigner de la côte et gagner les collines.
A la différence du 26 décembre, et peut-être pour faire oublier leur passivité ce jour-là, les autorités indonésiennes ont aussitôt alerté la population. Des sirènes se sont mises à hurler, des voitures munies de haut-parleurs ont circulé dans les rues, les chaînes de télévision ont donné des informations sur le séisme, mettant en garde contre le risque de raz de marée.
C'était le cas aussi en Thaïlande, en Inde et au Sri Lanka. Les écarts de développement entre ces pays apparaissaient de façon flagrante sur les images de cet exode forcé. Il s'agissait uniquement de voitures, pare-chocs contre pare-chocs, dans la station touristique de Phuket, en Thaïlande.
La fuite avait lieu essentiellement à pied, au Sri Lanka. Au lever du jour, mardi, la grande vague meurtrière ne s'était pas produite, et les alertes au tsunami étaient levées les unes après les autres. Le séisme a surtout frappé l'île indonésienne de Nias, faisant plusieurs centaines de victimes, mais ailleurs, pour les riverains de l'océan Indien, c'était plutôt le soulagement.
Une journaliste de CNN insistait cependant sur la réalité que révélait ce nouveau tremblement de terre. Certes, les autorités ont cette fois réagi rapidement et informé efficacement les populations. Mais dans les zones les plus touchées, notamment à Banda Atjeh, on ne voit guère l'effet de l'aide internationale qui a été apportée. Des sommes considérables ont pourtant été déversées. Au moment où s'est produit le séisme, le principal souci des autorités indonésiennes était de savoir quand les agences de l'ONU, dont le regard les gêne, allaient quitter la province d'Atjeh.