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Premiership, morne plaine

04/10/2005 Par SYLVAIN LABBE
De Sports.fr
Considéré encore il y a peu comme l'un des championnats européens les plus passionnants, la Premiership anglaise donne cette saison, à mesure que Chelsea écrase chaque week-end un peu plus son sujet et la concurrence, l'image d'une compétition terne et sans âme. Suspense réduit à néant ou presque, moyenne de buts en chute libre, supporters désabusés et la dernière démonstration (4-1) des hommes de Mourinho aux dépens de Liverpool qui ne fait qu'attiser la rancœur de tout un pays ou presque contre des Blues désignés premiers boucs-émissaires.

Le but de Petr Cech reste désespérément vide et l'Angleterre s'ennuie... Le but de Petr Cech reste désespérément vide et l'Angleterre s'ennuie...
De quoi parle-t-on dans les journaux outre-Manche actuellement? Démobilisés par le spectacle d'une Premiership mise à la botte de José Mourinho et de ses joueurs, qui possèdent désormais neuf points d'avance sur Charlton, leur premier poursuivant au classement, les médias britanniques préfèrent évaluer que Roman Abramovitch, après la vente récente d'une de ses sociétés, serait en mesure d'acheter, s'il le voulait, chacun des vingt clubs qui composent l'élite anglaise. L'Angleterre en est là. A dire vrai, l'Angleterre s'ennuie...

Elle s'ennuie de voir son championnat, jugé encore il y a peu comme l'un des plus attractifs du continent européen, l'un des plus prolifiques et l'un des plus disputés aussi, donner, après huit journées écoulées cette saison, l'image d'une compétition sans âme, ni suspense où rien, ni personne n'aurait de toute façon les moyens d'entraver l'irrésistible marche en avant de Chelsea. Victorieux lors de chacune des huit journées disputées jusqu'alors pour un bilan de 24 points pris sur 24 possibles, le club londonien vise tous les records.

Chelsea, au comble de l'ennui?

Au point de laisser planer sur la Premiership un sentiment d'impuissance considérable. Ici et là, on évoque déjà justement une saison de tous les records, prévoyant déjà un écart final colossal entre Chelsea et son dauphin. Là, encore, la presse anglaise préférait il y a peu, alors que la défense du club londonien n'avait après sept journées toujours pas concédé le moindre but, promettre une prime de plusieurs milliers d'euros à celui qui réussirait le premier l'exploit de faire plier l'arrière-garde des Blues. Luke Moore, l'attaquant d'Aston Villa, buteur face à Chelsea lors de la 7e journée, pourrait donc rester dans l'histoire d'un exercice 2005-2006 appelé, si l'on en croit, tout ce que l'Angleterre compte de passionnés du ballon rond, à rester dans les annales mais pas pour les bonnes raisons.

A travers ce désenchantement général pointe évidemment une lassitude teintée de jalousie pour l'extraordinaire domination exercée par José Mourinho et ses joueurs. A en croire les détracteurs des Blues, la Premiership anglaise serait subitement devenue ennuyeuse parce que son leader pratiquerait un jeu sans âme et dépourvu de passion. En oubliant un peu vite que la moyenne de buts par rapport à la saison dernière, à la même période, est cette année en chute libre (1,9 but par match contre 2,5) et que Chelsea, meilleure attaque du Royaume avec 18 buts n'y est pour rien. Pourtant, il y a peu, un certain Johan Cruyff se faisait le porte-parole de ces déçus de tout poil, prêts à accuser Chelsea de tous les maux, en regrettant de voir Mourinho construire son équipe avant tout pour gagner sans penser au spectacle: "Mourinho est un bon technicien. Mais dans sa position, il devrait aussi penser à la qualité de jeu. Le résultat n'est pas la seule chose à laquelle une grande équipe doit penser."

Ennuyeux Chelsea? Pour les premiers concernés, à l'image d'un John Terry, défenseur emblématique du club, ces critiques sont totalement hors de propos: "Je ne crois pas que les meilleurs joueurs du monde auraient élu trois joueurs de Chelsea dans le meilleur onze Fifpro si nous étions ennuyeux. (...) Comment une équipe composée de Robben, Duff, Cole, Wright-Phillips, Drogba, Crespo, Lampard, Essien et Makelele dans ses rangs pourrait-elle être ennuyeuse?", s'interrogeait-il il y peu sur le site de la BBC.

Mourinho: "Le titre n'est pas encore joué"

Les supporters des Blues, rare public à s'enflammer cette saison. Les supporters des Blues, rare public à s'enflammer cette saison.
Quant à Mourinho lui-même, au lendemain de la claque (4-1) infligée à Anfield aux Reds champions d'Europe, qui ne faisait au passage qu'accentuer le sentiment de fatalité envers les Blues, il n'a pas tardé lundi à répondre à Cruyff: "Quel dommage que Johan Cruyff n'ait pas été là." Et de poursuivre: "Nous méritons plus de respect, pas uniquement de la part de Liverpool mais des gens en général. Nous sommes une bonne équipe. Nous avons joué huit matches et remporté huit victoires, avec 18 buts inscrits, mais on continue à dire que l'on ne joue pas, que nous sommes une équipe de clowns. Ce n'est pas vrai. (...) Je ne dis pas que nous sommes la meilleure équipe du monde, je dis que nous sommes une très bonne équipe, avec tout ce qu'une équipe de football doit posséder, une grosse ambition, de la qualité défensive, de la qualité offensive, des individualités et de la créativité. Mon équipe montre une grosse personnalité mais le titre n'est pas encore joué."

Pourtant, et ce n'est là certainement pas la faute de Chelsea, qui n'a après tout en huit journées affronté que Liverpool et Arsenal parmi ses rivaux pour le titre, Manchester United est aujourd'hui pointé respectivement à 10 et 11 points des Blues. Un gouffre pour lequel Chelsea, plutôt que d'être reconnu, n'a pas fini de porter le chapeau.

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