Pas un voyage pour rien

09/11/2005 Par MICHAEL BALCAEN
De Sports.fr L'équipe de France a longtemps souffert avant de battre le Costa Rica à Fort-de-France (3-2). Menés 2-0, les Tricolores, aux abonnés absents pendant la première période, ont su redresser la barre après la pause avec trois buts signés Nicolas Anelka, Djibril Cissé et Thierry Henry, l'idole de l'île, en toute fin de rencontre. Pour ce premier match aux Antilles, les Bleus ont assuré un succès en l'honneur des victimes de la catastrophe aérienne. Le stade du Dillon a dignement fêté son équipe de France.

"Je dois être franc, je n'ai pas voulu faire ça ! Je suis super content. De toute manière, on ne pouvait pas perdre ici." A l'image de l'équipe de France, Thierry Henry, auteur du but de la victoire, avait le sourire à l'issue de la rencontre, goûtant même un bain de foule véritablement impressionnant avant de filer au vestiaire. Idole des Antilles, l'attaquant des Gunners souhaitait ardemment participer à cette première, il n'a pas manqué le rendez-vous. Très disponible depuis son arrivée, il aura donc mis un point d'honneur à ajouter sa pierre l'édifice.

Pas vraiment dans le coup en première période, l'équipe dirigée par Raymond Domenech a eu le mérite de s'accrocher malgré un débours de deux buts à la pause. Au passage, le sélectionneur national a évidemment noté l'apathie de sa défense sur le premier but de Saborio, bien lancé en profondeur avant de tromper Barthez de près. Il aura également en tête une sortie pour le moins hasardeuse du portier marseillais sur le deuxième but du Costa Rica signé Fonseca à cinq minutes de la pause... Alors que tout le monde attendait une identification exacte de l'ordre des gardiens français pour la prochaine Coupe du monde, Raymond Domenech a peut-être bien fait de s'abstenir...

Anelka frappe le premier

La suite sera plus joyeuse car malgré un dispositif inchangé, les Bleus ont montré un tout autre visage. Bien sûr, Nicolas Anelka était sans doute hors-jeux sur le premier but français, Thierry Henry, passeur, l'était peut-être également. Difficile à dire... Validée, la 7e réalisation d'Anelka sous le maillot tricolore marque son retour au premier plan. Déjà, en première période, l'attaquant de Fenerbahçe avait trouvé le poteau de Porras, le portier du Costa Rica. Applaudi à tout rompre par le public du stade Dillon, Nicolas Anelka a remis son équipe sur les bons rails et sans doute marqué des points dans la course à la Coupe du monde.

Car en filigrane, il y avait aussi et surtout un des trois matches préparatoires avant l'événement planétaire à disputer et évidemment des places à prendre. "Nico" s'est montré à son avantage, mais ce n'est pas le seul. A peine entré en jeu, Djibril Cissé a lui aussi trouvé l'ouverture d'une frappe subtile en première intention sur un service de Dhorasoo. Un registre assez nouveau pour l'attaquant des Reds, fou de joie après une égalisation plutôt méritée pour l'équipe de France.

Henry, évidemment

Plus agressifs et volontaires, les Bleus ont même trouvé les ressources pour arracher la victoire dans les derniers instants. Alors qu'il ne restait qu'une poignée de secondes à jouer et que Govou à deux reprises avait buté sur un Porras à son avantage tout au long de la rencontre, c'est le zorro local qui a surgi. Sur un corner frappé par Jérôme Rothen, le Gunner voit le ballon au dernier moment, il mime la talonnade du gauche mais c'est du talon gauche qu'il trompe le portier adversaire. Les spectateurs, ravis par la tournure des événements peuvent exulter et fêter dignement leurs héros.

La première de l'équipe de France en Martinique se solde ainsi par une victoire. Un succès que toute l'équipe dédie aux victimes de la catastrophe aérienne qui avait coûté la vie à 152 personnes le 16 août dernier. Le chèque de 552 000 euros remis par Jean-Pierre Escalettes, le président de la Fédération Française, avant la rencontre était un autre geste fort. La Métropole n'a pas oublié son île...