Société

Les «Ders des ders»

Ils s'appellent Ferdinand, Jean, Lazare, Louis, Léon et Maurice: ils ont entre 107 et 110 ans et sont les six derniers poilus de la «Grande guerre».


LIBERATION.FR : jeudi 10 novembre 2005 - 13:24

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Ils s'appellent Ferdinand, Jean, Lazare, Louis, Léon et Maurice: ils ont entre 107 et 110 ans et sont les six derniers poilus de la «Grande guerre». L'an dernier, 15 anciens combattants français de la guerre de 14-18 étaient encore en vie. Ils étaient 142 en 2000.

Maurice, le doyen aura 111 ans le 25 décembre 1994. Incorporé dans l'infanterie le 4 septembre 1914, il a été grièvement blessé deux fois et fait partie des 15.000 gueules cassées. Il a subi différentes greffes, a été trépané deux fois et a perdu l'usage d'une oreille. Après la guerre, il crée une affaire artisanale de réparation agricole et automobile. Il vit aujourd'hui dans le Var et connaît la cinquième génération de sa descendance.

Léon, 109 ans, l'un des deux derniers poilus du Val-de-Marne, est né le 16 juillet 1896. Mobilisé à 20 ans, il est incorporé au 5e régiment de chasseurs alpins en Alsace et participe en 1917 à la bataille du chemin des Dames (plus de 150.000 morts). Pendant la Seconde guerre mondiale, il s'engage dans la Résistance, sous le pseudo de "Victor". Après la guerre, il est représentant dans la confection féminine. Passionné de théâtre et de boxe, il a parcouru à la nage des distances phénoménales, jusqu'à l'âge de 102 ans.

Louis, 108 ans, dernier poilu de Haute-Loire, est né le 16 octobre 1897. Engagé en 1916, il fait entre autres partie du 5e bataillon sénégalais de décembre 1916 à septembre 1917, mais son pire souvenir reste le chemin des Dames. Rendu à la vie civile en 1919, il devient cheminot. En 1936, il participe aux manifestations du Front populaire mais pas à la Seconde guerre mondiale. Très lucide, il lit toujours les journaux et profite de ses petits et arrière-petits enfants.

Lazare, 107 ans, l'autre poilu du Val-de-Marne, est né le 7 décembre 1897. Engagé au 1er régiment de marche de Sidi-Bel-Abbes, il est envoyé à Turin où il combat contre les Autrichiens. De retour en France en 1921, il fonde avec ses frères une société de chauffage qui devient une grande entreprise nationale. Il vit toujours dans son appartement du Kremlin-Bicêtre, est en bonne santé et très actif. «Libération l'a rencontré et a recueilli son [témoignage->

Jean, 107 ans, dernier poilu de Paris, est né le 26 octobre 1898. Mobilisé en 1917, il a fait partie du 31e puis du 131e régiment d'infanterie et a combattu dans l'Aisne. Fait prisonnier lors de la deuxième bataille de la Marne, il s'est évadé pour la Belgique. Il a également participé à la Seconde guerre mondiale mais a toujours refusé de témoigner, livrer des photos ou donner des indications sur sa vie depuis.

Ferdinand, le plus jeune. Dernier poilu du Loiret, il a 107 ans depuis le 20 octobre. Né à Champigny-sur-Marne, il a été incorporé en 1917 comme soldat 2e classe dans un régiment d'artillerie et a participé comme brigadier aux campagnes contre l'Allemagne jusqu'à l'armistice. Mécanicien après la guerre, il s'engage dans l'Armée secrète (Intelligence Service) lors de la Seconde guerre mondiale. Il vit aujourd'hui entouré de sa famille et «ne s'ennuie jamais».


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