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La parano de Ferguson

14/12/2005 Par SYLVAIN LABBE
De Sports.fr
Alors que Manchester United jouait forcément très gros lors de son match en retard de la 3e journée de la Premiership face au promu Wigan (4-0), Sir Alex Ferguson, sur la sellette, semble pris d'une paranoïa soudaine. Affaibli par la mauvaise passe de sa formation et conscient des rumeurs de plus en plus insistantes qui le poussent vers la sortie avant même la fin de la saison, le technicien écossais paraît plus que jamais isolé et surtout déconnecté d'une réalité de plus en plus délicate à assumer.

Ferguson plus isolé que jamais à la tête de MU... Ferguson plus isolé que jamais à la tête de MU...
Ils en veulent à Manchester United... C'est là le nouveau credo de Sir Alex Ferguson qui a laissé son auditoire plus que perplexe en ce début de semaine, lors de la conférence de presse précédant le match en retard de MU mercredi, à Old-Trafford, face au promu Wigan (4-0). L'entraîneur écossais croit deviner que son club est aujourd'hui victime d'une véritable persécution de la part des médias. Eliminé de la Ligue des Champions dès la phase de poules, pour la première fois depuis dix ans, éclipsé par Chelsea en championnat, le club mancunien devrait donc une bonne partie de ses déboires actuels à l'acharnement médiatique.

"Ils ont une haine de United. Cela a toujours été ainsi. C'est géographique, j'imagine, a déclaré Fergie devant un parterre de journalistes médusés. Je le comprends d'une certaine façon, mais ils vont trop loin. Ils essaient de diviser le club. Je pense toutefois que nos supporters ne sont pas dupes et qu'ils ne tomberont pas dans le panneau." Un appel au peuple discutable au moment où le mythique entraîneur écossais est pourtant de plus en plus contesté par le public d'Old-Trafford...

Isolé comme jamais...

Rarement en presque vingt ans de présence à la tête de Manchester United, Ferguson aura semblé aussi isolé qu'à la veille de cette réception de Wigan pour un match en retard qui, en cas de victoire, pourrait ramener les Mancuniens à... neuf points du leader Chelsea. Trois jours après un nouveau faux-pas (1-1) à Old-Trafford face à une équipe d'Everton pourtant moribonde, la tension est totale autour des Red Devils. Une nouvelle contre-performance pourrait même, dit-on, signer le départ de Sir Alex lors du prochain mercato...

Donnant de plus en plus l'impression d'être retranché au sein de son propre club, avec un groupe dont on ne sait s'il conserve véritablement le soutien, Ferguson tombe dans une paranoïa inattendue, entêté qu'il est à poursuivre sa tâche à la tête de son club de toujours.

Les loups peuvent bien hurler à la mort sportive du vieux sorcier, l'appui des fans de MU serait, selon lui, sa plus sûre garantie à l'heure actuelle: "Quand nous sommes à notre meilleur, les supporters sont derrière nous, et c'est bien là la seule chose qui compte encore aujourd'hui." Seulement, même deuxième de la Premiership, Manchester United ne donne plus sur le terrain les gages d'un grand d'Angleterre. Une déchéance qui tiendrait avant tout à la domination sans partage des Blues de Mourinho, dont Ferguson avoue à demi-mots qu'ils sont intouchables ou presque: "Nous avons tous des problèmes parce que la consistance de Chelsea rend très difficile de gagner le championnat. (...) Si vous regardez notre total de points aujourd'hui, il est meilleur que quatre des six dernières saisons à même époque." A écouter Sir Alex, les malheurs de MU seraient donc à mettre sur le compte de Chelsea et des médias. Drôle d'autocritique...

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