luxation du carpe (luxation poignet) on line
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Luxation du carpe
Lésion rare, souvent méconnue, la luxation du semi-lunaire menace la vitalité des os et la mobilité du poignet.
1. LA LUXATION ANTERIEURE DU SEMI-LUNAIRE (ou périlunaire antérieure)
Le semi-lunaire est expulsé en avant dans la gouttière carpienne, le nerf médian est refoulé en avant. Tous les autres os restent en place.
1.1 ETIOLOGIE
Elle succède à une hyperflexion palmaire du poignet (nécessite un traumatisme violent)
1.2 SYMPTOMATOLOGIE
S.F. : douleur du poignet, oedème. Le carpe est raccourci ; la main est plus courte, rigide, en « main de justice ».
S.P. : les doigts en semi-flexion avec blocage antalgique des mouvements passifs et actifs du poignet. C’est l’aspect de la main clouée, avec prosupination impossible. On note l’existence de paresthésie voire hypoesthésie ou anesthésie dans le territoire du médian.
X.R. : cliché de face : peu de signes car le semi-lunaire peut se projeter sur son emplacement normal. L’attention doit être attirée par le fait qu’il a perdu son contour carré pour revêtir l’aspect d’un triangle à point inférieure. Sur le cliché de profil, le semi-lunaire apparaît en avant des autres os du carpe, sa face concave regardant vers l’avant.
1.3 EVOLUTION ET TRAITEMENT
La réduction est généralement possible sous A.G. par traction sur les doigts pendant parfois 10 mn. La contention est assurée par un plâtre pendant 6 semaines. Le traitement permet la récupération progressive d’un poignet fonctionnellement presque normal : celui-ci est un peu raide et non douloureux sauf au cours d’efforts.
1.3.1 Complications immédiates :
La réduction sanglante est nécessaire en cas d’irréductibilité, de diagnostic retardé ou de fracture du scaphoïde.
1.3.2 Complications secondaires :
Algoneurodystrophie.
1.3.3 Complications tardives :
le risque évolutif à terme de la survenue d’une nécrose ischémique du semi-lunaire, puis d’arthrose radio-carpienne. La raideur douloureuse du poignet est plus fréquente en cas de diagnostic méconnu ou de réduction tardive.
2. LA LUXATION RETRO-LUNAIRE DU CARPE (ou périlunaire postérieure)
2.1 ETIOLOGIE
Elle succède à un choc violent sur la main en hyperextension et inclinaison cubitale.
Le semi-lunaire reste dans la glène radiale et le bloc osseux se luxe en arrière. Une fois sur deux, le scaphoïde est fracturé simultanément ; son fragment supérieur reste solidaire du semi-lunaire, son fragment inférieur se luxe avec le carpe : c’est la luxation trans-scapho-périlunaire.
2.2 SYMPTOMATOLOGIE
S.F., S.P. : idem, avec aspect en dos de fourchette, l’avant-bras est situé à la saillie postérieure du carpe luxé.
X.R. : face : la désorganisation est patente, l’interligne radiocarpien normal ne peut plus être suivi.
profil : permet le diagnostic de luxation, la deuxième rangée du carpe identifiable grâce à la tête du grand os se projette en arrière du semi-lunaire en place dans la glène radiale.
2.3 EVOLUTION ET TRAITEMENT
Le traitement est plus souvent chirurgical du fait des :
1) Complications immédiates : plus fréquentes :
- difficulté de réduction
- instabilité après réduction
- fréquence (50%) des fractures du scaphoïde associées, on parle de fracture trans-scapho-périlunaire, sur la radio on a l’impression s’un os supplémentaire.
2) Complications secondaires et tardives : idem.
3. ENTORSE DU CARPE
Les entorses sont un diagnostic d’élimination.
1) Entorses bénignes : caractérisées par des distorsions ligamentaires sans rupture entraînant des douleurs à la mobilisation ; il n’y a aucune instabilité.
2) Entorses graves : caractérisées par des ruptures ligamentaires s’accompagnant d’un baillement, des interlignes articulaires au cours de mouvements forcés. Les clichés dynamiques réalisés sous anesthésie permettent de mieux les objectiver.
3) L’instabilité chronique du carpe : survient en l’absence d’immobilisation après luxation ou entrose. Le patient perçoit un déclic douloureux lors de certains mouvements forcés, toujours les mêmes ; c’est le poignet à ressaut.
Seuls les clichés dynamiques permettent de faire le diagnostic car les clichés standards sont normaux (sauf parfois image d’arrachement d’une insertion osseuse ligamentaire). Son traitement soit être réservé à des spécialistes.