Centre du patrimoine mondial - Quelques belles réussites

Quelques belles réussites

La Convention du patrimoine mondial est plus qu’un simple texte, c’est avant tout un instrument utile permettant une action concrète pour préserver les sites en péril et les espèces menacées. En reconnaissant la valeur universelle exceptionnelle d’un site, les Etats parties s’engagent à le préserver et à s’efforcer de trouver des solutions pour le protéger. Si un site est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril, le Comité du patrimoine mondial peut prendre des dispositions immédiates pour redresser la situation, ce qui a permis de nombreuses restaurations fort réussies. La Convention est également un outil très puissant pour attirer l’attention de la communauté internationale et l’inciter à agir au moyen de campagnes de sauvegarde internationales.

Trouver des solutions

Il arrive souvent que le Comité du patrimoine mondial et les Etats parties, avec l’aide d’experts de l’UNESCO et d’autres partenaires, trouvent des solutions avant que la situation ne se détériore au point d’endommager le site.

Les Pyramides de Guizeh, en Egypte Ces pyramides étaient, en 1995, menacées par un projet de construction d’autoroute à proximité du Caire qui aurait gravement porté atteinte aux valeurs du site archéologique. Les négociations engagées avec le gouvernement égyptien ont débouché sur des solutions de rechange au projet contesté.

Parc national de Royal Chitwan, au Népal Ce parc abrite environ 400 rhinocéros à une corne, caractéristiques de l’Asie du Sud. Au début des années 1990, le Comité du patrimoine mondial a remis en question les conclusions de l’évaluation d’impact sur l’environnement du projet de détournement des eaux de la rivière Rapti. La Banque asiatique de développement et le gouvernement népalais ont revu l’évaluation et se sont rendus compte que le projet constituerait une menace pour les habitats riverains, très importants pour le rhinocéros du parc de Royal Chitwan. Le projet a donc été abandonné et le site du patrimoine mondial a été sauvé pour le bénéfice des générations à venir.

Le site archéologique de Delphes, en Grèce Au moment où son inscription avait été proposée en 1987, il était question de construire une usine d’aluminium à proximité. Le gouvernement grec avait été invité à trouver un autre emplacement pour l’usine, ce qu’il a fait, et le site de Delphes a pu prendre la place qu’il méritait sur la Liste du patrimoine mondial.

 

Le sanctuaire de baleines d’El Vizcaino, au Mexique En 1999, la communauté du patrimoine mondial a fait campagne contre un projet d’agrandissement d’une usine de production de sel à Laguna San Ignacio, dans la baie d’El Vizcaino, dernier lagon intact où la baleine grise du Pacifique vient se reproduire. Le Comité du patrimoine mondial a mis en garde le gouvernement mexicain contre les menaces que ferait peser sur l’écologie marine et terrestre, sur les baleines grises et sur l’intégrité du site, l’établissement d’une usine de sel à l’intérieur du sanctuaire. En mars 2000, le gouvernement mexicain a décidé de refuser l’autorisation de construire l’usine.

Parc national du Mont Kenya/Forêt naturelle du Kenya La proposition d’inscription de ce site avait d’abord été renvoyée à l’Etat partie en raison de constats faits lors de l’évaluation qui indiquaient que plusieurs menaces graves pesaient sur le site, principalement l’exploitation illégale du bois et la culture de la marijuana à l’intérieur du parc. L’Etat partie a réagi en élaborant un plan d’action qui prévoyait notamment la fourniture de véhicules supplémentaires, l’augmentation des patrouilles, des projets de sensibilisation de la population locale, la formation des gardes forestiers et une révision de la politique concernant la réserve forestière adjacente. Fort de ces assurances, le Comité a inscrit le site en 1997. Aujourd’hui, si certaines menaces perdurent, des progrès considérables ont été faits sur le plan de la gestion du site.

Restaurations réussies

Angkor, au Cambodge Le parc archéologique d’Angkor, qui est l’un des sites archéologiques les plus importants de l’Asie du Sud-Est, contient les magnifiques vestiges des différentes capitales de l’Empire khmer (IXe - XVe siècle). En 1993, l’UNESCO s’est lancée dans un programme ambitieux de sauvegarde et de mise en valeur de ce site historique, programme exécuté par la Division du patrimoine culturel en étroite coopération avec le Centre du patrimoine mondial. Fouilles illicites, pillage de sites archéologiques et mines antipersonnel étaient les principales menaces pesant sur le site. En 2004, ayant constaté que ces problèmes n’existaient plus et que de nombreuses activités de conservation et de restauration coordonnées par l’UNESCO étaient entreprises avec succès, le Comité du patrimoine mondial a retiré le site de la Liste du patrimoine mondial en péril. 

La vieille ville de Dubrovnik, en Croatie Celle que l’on appelle la « perle de l’Adriatique », avec ses magnifiques bâtiments gothiques, Renaissance et baroques, avait traversé les siècles et survécu à plusieurs tremblements de terre. En novembre et décembre 1991, sérieusement endommagée par des tirs d’artillerie, la ville a été immédiatement inscrite sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Avec les conseils techniques et l’aide financière de l’UNESCO, le gouvernement croate a restauré les façades des cloîtres franciscains et dominicains, réparé des toitures et reconstruit des palais. C’est ainsi que la ville a pu être retirée de la Liste du patrimoine mondial en péril en décembre 1998.

Les Mines de sel de Wieliczka, près de Cracovie, en Pologne Ce bien faisait partie des douze premiers sites inscrits au patrimoine mondial en 1978. Cette immense mine est en activité depuis le XIIIe siècle. Ses 300 kilomètres de galeries contiennent de célèbres œuvres d’art, dont des autels et des statues sculptés dans le sel. L’ensemble était gravement menacé par l’humidité due à la ventilation artificielle mise en place à la fin du XIXe siècle. Le site a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 1989. Neuf ans d’efforts communs de la Pologne et de la communauté internationale ont permis d’installer un système efficace de déshumidification et le Comité, à sa session de décembre 1998, a eu la satisfaction de retirer le site de la Liste du patrimoine mondial en péril.

La Zone de conservation de Ngorongoro, en République-Unie de Tanzanie Cet immense cratère où l’on trouve la plus forte concentration d’animaux sauvages au monde, a été classé patrimoine en péril en 1984 car il y avait une détérioration globale du site à cause de l’absence de gestion de celui-ci. Dès 1989, grâce à un suivi permanent et à des projets de coopération technique, la situation s’est sensiblement améliorée et le site a pu être retiré de la Liste du patrimoine mondial en péril.

Campagnes de sauvegarde internationales

Les sites pour lesquels des campagnes internationales ont été lancées dans les années 1960 sont presque tous devenus des sites du patrimoine mondial. Le concept même de patrimoine mondial est issu de ces premières campagnes lancées par l’UNESCO. 

Cependant, les campagnes internationales ont une portée beaucoup plus grande et font intervenir des technologies plus complexes qui exigent des millions de dollars EU. Par exemple, le projet en faveur d’Abou Simbel, en Egypte, a coûté plus de 80 millions de dollars EU.

Au total, 26 campagnes internationales ont été organisées, pour un coût de près de 1 milliard de dollars EU.

Venise, en Italie La campagne de sauvegarde internationale la plus longue de l’histoire dure depuis 1966 quand l’UNESCO a décidé de lancer une campagne pour sauver la ville suite à l’inondation catastrophique de 1965 ; la tâche exige du temps, des compétences techniques extrêmement pointues et, surtout de l’argent. La synergie internationale suscitée par ce projet a été une source d’inspiration importante lors de la création de la Convention.

Le Temple de Borobudur, en Indonésie Une campagne internationale de sauvegarde a été lancée en 1972 par l’UNESCO pour restaurer ce célèbre temple bouddhique qui date des VIIIe et IXe siècles. Abandonné en l’an 1000, il avait été progressivement envahi par la végétation et ne fut redécouvert qu’au XIXe siècle. Avec la participation active du Japan Trust Fund for the Preservation of World Cultural Heritage et d’autres partenaires, la restauration de Borobudur a été achevée en 1983.