Régionales 2004

L'UMP rate sa première bataille électorale

Le parti du Président, du Premier ministre et d'Alain Juppé a subi un revers cuisant et appelle au «vote utile» dimanche prochain.

par Antoine GUIRAL et Vanesse SCHNEIDER
LIBERATION.FR :  21 mars 2004 - 22:06

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La claque. Vingt-deux mois après la réélection de Jacques Chirac, la majorité essuie un revers cuisant. Elle est en passe de perdre de nombreuses régions. Et a peu de chances d'en gagner une seule. Consolation néanmoins : Bernadette Chirac a été réélue au premier tour dans son canton de Corrèze ! Dimanche soir les ténors de l'UMP expliquaient leur échec par «l'impatience des Français».

Le vote-sanction que redoutait Raffarin a joué à plein. Critiqué sur sa politique économique et sociale, il s'est mis de nombreuses catégories à dos. Aux intermittents du spectacle ou aux magistrats et avocats en colère contre les lois Perben, se sont ajoutés les chercheurs. La rigidité avec laquelle le gouvernement a traité ces derniers, a tranché avec les cadeaux offerts aux restaurateurs, aux buralistes ou aux chefs d'entreprises, ses clientèles traditionnelles.

Affaibli dans les sondages, le Premier ministre avait tenté de convaincre qu'aucune leçon nationale ne pourrait être tirée de ces scrutins locaux. Malgré tout, sentant le vent tourner en sa défaveur, il s'était fortement impliqué dans les derniers jours de campagne, multipliant meetings et déplacements. En vain. Il subit en plus une défaite personnelle dans son fief de Poitou-Charentes où sa candidate, Elisabeth Morin, est très largement devancée par la socialiste Ségolène Royal. Avec lui, c'est tout son gouvernement qui trébuche : la grande majorité des 19 ministres candidats est d'ores et déjà battue.

Alors que sa politique est rejetée par près de deux tiers des Français, Raffarin risque désormais son fauteuil de chef du gouvernement. Jacques Chirac est également atteint par les résultats de dimanche. Réélu avec 82 % des voix le 5 mai 2002, il se retrouve à la tête d'un camp fragilisé. Ces derniers jours, il n'envisageait pas de remplacer Raffarin mais, si la débâcle de l'UMP se confirme dimanche prochain, il pourrait être contraint de réviser ses plans. En janvier, il avait lancé la campagne de la droite en fixant sa feuille de route avec un unique thème : l'emploi. La majorité promettait un retour rapide de la croissance ; les Français, eux, ont vu venir les plans sociaux et la hausse du chômage.

L'UMP rate son baptême des urnes. Crée en novembre 2002, le parti chiraquien n'a pas réussi à s'imposer comme une force hégémonique à droite. Il va devoir composer avec l'UDF. L'UMP n'a pas réussi à jouer son rôle de parti de la majorité. Handicapée depuis le 30 janvier par la condamnation à dix ans d'inéligibilité d'Alain Juppé, elle a mené une campagne au rabais sans véritable chef de file. Elle a, en outre, essuyé les coups de boutoir quotidiens de François Bayrou. Dimanche soir, pour tenter de limiter la casse, son secrétaire général Philippe Douste-Blazy en était réduit à faire un clin d'œil aux électeurs du FN en prônant le vote utile en faveur des listes UMP arrivées en tête. Pas glorieux.


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