Livre I, du corpus hermeticum : Pymandre

Corpus Hermeticum, livre I, Pymandre

Le Corpus Hermeticum d’Hermès Trismégiste

Hermès Trismégiste

Le livre I du corpus hermeticum d’Hermès Trismégiste : Pymandre.Dieu, l’homme, l’amour.
Un jour que je réfléchissais aux choses essentielles et que mon coeur s’élevait dans les hauteurs, toutes mes sensations corporelles s’engourdirent complètement...
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L’Académie d’Hermès


Remerciements aux Editions du Septénaire et Editions Rozekruis Pers de nous permettre de proposer cette belle traduction aux visiteurs de notre site


Livre I du corpus hermeticum d’Hermès Trismégiste : PYMANDRE.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 1 :

Un jour que je réfléchissais aux choses essentielles et que mon coeur s’élevait dans les hauteurs, toutes mes sensations corporelles s’engourdirent complètement comme celui qui, après une nourriture exagérée ou à cause d’une grande fatigue physique, est surpris par un profond sommeil.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 2 :

Il me sembla alors voir un être immense, d’une ampleur indéterminée, qui m’appela par mon nom et me dit :

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 3 :

" Que veux-tu voir et entendre et que désires-tu apprendre et connaître en ton coeur ?"

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 4 :

"Qui es-tu" lui dis-je.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 5 :

"Je suis Pymandre," répondit-il, " le Noùs, l’être qui se suffit à lui-même. Je sais ce que tu désires et je suis partout avec toi."

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 6 :

Je lui dis : " Je désire être instruit des choses essentielles, saisir leur nature et connaître Dieu. Oh ! Comme je désire comprendre !"

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 7 :

Il répondit : " Garde bien dans ta conscience ce que tu veux apprendre et je t’instruirai."

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 8 :

À ces mots, il changea d’aspect et, à l’instant, tout me fut découvert ; j’eus une vision infinie ; tout devint une seule lumière, sereine et joyeuse, dont la contemplation me donna une félicité extrême.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 9 :

Peu de temps après, dans une partie de cette lumière, des ténèbres effrayantes et lugubres descendirent et tournoyèrent en spirales sinueuses semblables à un serpent, me sembla-t-il. Puis ces ténèbres se transformèrent en une nature humide et indiciblement trouble, d’où s’éleva une fumée comme un feu, tandis qu’elle faisait entendre un bruit pareil à un gémissement indescriptible.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 10 :

Enfin un cri fit écho, sortant de la nature humide, un appel inarticulé, que je comparai à la voix du feu, alors que de la lumière une parole sainte se répandait sur la nature humide et qu’en jaillissait un feu pur, subtil, véhément et puissant.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 11 :

L’air, par sa légèreté, suivait le souffle du feu ; de la terre et de l’eau, il s’élevait jusqu’au feu de sorte qu’il y paraissait suspendu.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 12 :

La terre et l’eau restaient où elles étaient, si étroitement mêlées qu’on ne pouvait les percevoir séparément, et continuellement mues par le souffle de la parole qui planait au-dessus d’elles.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 13 :

Pymandre me dit : " as-tu compris ce que signifie cette vision ?"

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 14 :

" Je vais l’apprendre," répondis-je.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 15 :

Alors il me dit : " Cette lumière, c’est moi, Noùs, ton Dieu, celui qui existait avant la nature humide issue des ténèbres. La Parole lumineuse qui émane du Noùs, c’est le Fils de Dieu."

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 16 :

" Que signifie cela ?" demandai-je.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 17 :

"Comprends-le. Ce qui en toi voit et entend, c’est la parole du Seigneur, et ton Noùs est Dieu le Père ; ils ne sont pas séparés l’un de l’autre, car leur unité est vie."

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 18 :

" Je te remercie," dis-je.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 19 :

" Élève ton coeur vers la lumière, et connais-la."

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 20 :

À ces mots, il me regarda quelque temps en face de façon si pénétrante que je tremblai à son aspect.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 21 :

Puis, quand il releva la tête, je vis dans mon Noùs la lumière, composée de forces innombrables, devenue un monde réellement illimité, tandis que le feu, investi et subjugué par une force toute puissante, était ainsi parvenu à l’équilibre.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 22 :

Je distinguai tout ceci dans ma vision, grâce à la Parole de Pymandre. Comme j’étais tout entier hors de moi, il me dit encore :

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 23 :

"Tu as vu dans le Noùs la belle forme originelle de l’homme, l’archétype, le principe originel antérieur au commencement sans fin." Ainsi me parla Pymandre.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 24 :

"D’où sont donc venus les éléments de la nature ?" demandai-je.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 25 :

Il me répondit : " De la volonté de Dieu qui, ayant reçu en elle la parole et contemplé l’archétype du monde dans sa beauté, façonna sur ce modèle un monde ordonné à partir des éléments propres à ce monde et des âmes nées de Dieu.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 26 :

Dieu, l’Esprit, en lui-même masculin et féminin, source de la lumière et de la vie, engendra d’une parole un second être spirituel, le Démiurge qui, en tant que Dieu du feu et du souffle, créa sept recteurs pour entourer de leurs cercles le monde sensible et le diriger par ce qu’on nomme le Destin.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 27 :

Sortant aussitôt des éléments agissant en bas, la parole de Dieu s’élança vers ce pur domaine de la nature fraîchement formée et s’unit au Démiurge auquel elle est identique.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 28 :

Ainsi les éléments inférieurs de la nature furent-ils abandonnés à eux-mêmes et privés de raison, n’étant plus par là que simple matière.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 28 :

Mais le Démiurge, uni à la parole, enserrant les cercles et leur imprimant une rotation rapide, mit en mouvement le cours cyclique des créatures, depuis un commencement indéterminé jusqu’à une fin sans fin, puisque la fin rejoint le commencement.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 30 :

Selon la volonté de l’Esprit, cette rotation des cercles engendra, à partir des éléments déchus, des animaux dénués de raison (car la parole n’était plus au milieu d’eux) ; l’air produisit les animaux ailés ; l’eau, les animaux aquatiques.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 31 :

Selon la volonté de l’Esprit, la terre et l’eau furent séparées et la terre fit sortir de son sein les animaux qu’elle renfermait : quadrupèdes, reptiles, animaux sauvages et domestiques.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 32 :

L’Esprit, Père de tous les êtres, qui est vie et lumière, engendra un homme semblable à lui, dont il s’éprit comme de son propre enfant car, à l’image de son Père, il était d’une grande beauté. Dieu s’éprit donc en réalité de sa propre forme et lui livra toutes ses ouvres.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 33 :

Mais quand l’homme eut observé la création formée dans le feu par le Démiurge, il voulut créer à son tour et le Père le lui permit. Alors, entrant dans le champ de création du Démiurge, où il devait avoir toute liberté de créer, il observa les ouvres de son frère, tandis que les Recteurs s’éprenaient de lui et que chacun d’eux l’associait à son propre rang dans la hiérarchie des sphères.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 34 :

Or dès qu’il connut leur essence et prit part à leur nature, il voulut franchir la limite des cercles et connaître la puissance de celui qui règne sur le feu.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 35 :

Alors, souverain du monde des êtres mortels et des animaux dénués de raison, l’homme se pencha, traversa la force de cohésion des sphères, dont il avait déchiré les voiles et se montra à la nature inférieure dans la belle forme de Dieu.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 36 :

Dès que la nature vit l’homme, qui unissait en lui l’inépuisable beauté et toutes les énergies des sept Recteurs sous l’aspect de Dieu, elle sourit d’amour en voyant se refléter dans l’eau les traits de cette forme merveilleusement belle et en apercevant son ombre sur la terre.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 37 :

Et lui, apercevant dans l’eau de la nature le reflet de cette forme si semblable à lui, s’éprit d’amour pour elle et voulut habiter là. Ce qu’il voulut, il le fit à l’instant et vint habiter la forme privée de raison. La nature, recevant en elle son amant, l’étreignit tout entier et ils ne firent plus qu’un car le feu de leur désir était grand.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 38 :

Voilà pourquoi, seul de toutes les créatures de la nature, l’homme est double, à savoir mortel selon le corps, et immortel, selon l’homme fondamental.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 39 :

En effet, bien qu’immortel et souverain de toutes choses, l’homme subit néanmoins la condition des mortels, car il est soumis au destin. Donc, tout en provenant d’un domaine supérieur à la force de cohésion des sphères, cette force le tient en esclavage ; et tout en étant masculin-féminin parce qu’issu d’un Père masculin-féminin, et exempt de sommeil parce qu’issu d’un être exempt de sommeil, il est néanmoins vaincu par la convoitise des sens et le sommeil.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 40 :

Je lui dis : "O esprit qui est en moi, je suis moi aussi, épris de la Parole !"

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 41 :

Pymandre dit : " Ce que je vais te dire est le mystère resté caché jusqu’à ce jour. La nature, s’unissant à l’homme, procréa une merveille étonnante. L’homme avait en lui, je te l’ai dit, l’essence des sept Recteurs, à la fois masculins et féminins, à stature verticale."

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 42 :

Alors je m’écriai : " O Pymandre, je brûle maintenant d’un désir extraordinaire de t’entendre. Continue, je t’en prie !"

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 43 :

"Fais donc silence," dit Pymandre, " car je n’ai pas achevé mon premier discours !"

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 44 :

"Je me tais," répondis-je.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 45 :

"Eh bien ! La génération de ces sept premiers hommes eut lieu, je te le disais, de la manière suivante : la terre fut la matrice, l’eau, l’élément générateur, le feu porta à maturité le processus de formation, et de l’éther la nature reçut le souffle de vie et engendra les corps selon la forme de l’homme.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 46 :

Et l’homme issu de la vie et de la lumière, devint âme et esprit ; la vie devint âme, la lumière devint Noùs. Et tous les êtres du monde sensible demeurèrent ainsi jusqu’à la fin des cycles et jusqu’au commencement des espèces.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 47 :

Écoute maintenant ce que tu désirais entendre. Ce cycle ayant pris fin, le lien qui unissait toutes choses fut rompu par la volonté de Dieu. Car tous les animaux qui étaient jusqu’alors à la fois masculins et féminins furent, comme l’homme, divisés selon deux genres, certains devenant mâles et d’autres femelles. Aussitôt Dieu exprima la Parole sainte : " Croissez en accroissant et multipliez en multitude, vous tous qui avez été créés et faits. Et que celui qui possède le Noùs sache qu’il est immortel et que la cause de la mort est l’amour du corps et de ce qui est terrestre.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 48 :

Dieu ayant ainsi parlé, la providence unit les couples par le moyen du destin et de la force de cohésion des sphères, et établit la reproduction ; et tous les êtres se multiplièrent chacun selon son espèce ; et celui qui se reconnaît lui-même immortel est élu entre tous, tandis que celui qui aime le corps issu de l’erreur du désir, continu d"errer dans les ténèbres et doit souffrir l’expérience de la mort.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 49 :

"Qu’elle est donc," m’écriai-je, "la faute si grave de ceux qui sont dans l’ignorance pour qu’ils soient privés de l’immortalité ?"

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 50 :

"Je crois que tu n’as pas réfléchi à ce que tu as entendu. Ne t’ai-je pas dit d’être attentif ?"

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 51 :

"Je réfléchis," dis-je, " maintenant je me souviens et je te remercie."

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 52 :

"Si tu as réfléchi, dis-moi pourquoi ceux qui sont dans la mort méritent de mourir."

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 53 :

"Parce que la source d’où procède leur corps est l’obscurité lugubre qui a produit la nature humide, laquelle a constitué le corps dans le monde sensible, où la mort étanche sa soif."

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 54 :

"Tu as bien compris. Mais pourquoi celui qui s’est reconnu lui-même marche-t-il vers Dieu ? Comme le dit la parole divine."

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 55 :

"Parce que " répondis-je, " le Père de toutes choses, de qui procède l’Homme, est lumière et vie."

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 56 :

"Oui, lumière et vie, tel est Dieu le Père, de qui procède l’homme. Si donc tu sais que tu viens de la vie et de la lumière et que tu es constitué de ces éléments, tu retourneras à la vie." Telles furent les paroles de Pymandre.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 57 :

"Mais dis-moi encore ô mon Noùs, comment irai-je à la vie ? Car Dieu a dit : " Que l’homme qui possède le Noùs se reconnaisse lui-même." Les hommes n’ont-ils donc pas tous le Noùs ?"

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 58 :

"Veille à ce que tu dis ! Moi, Pymandre, Noùs, je ne vais que vers ceux qui sont saints, bons, purs et miséricordieux, vers ceux qui sont pieux ; ma présence leur est une aide afin qu’ils connaissent toutes choses à l’instant. Ils se rendent agréables au Père par leur amour, et le remercient par affection filiale et par les chants de louange qui lui sont dus. Avant qu’ils n’abandonnent leur corps à la mort, qui leur est inhérente, ils méprisent leurs sens parce qu’ils en connaissent trop bien les activités.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 59 :

Oui, moi, Noùs, je ne permettrai pas que les activités du corps, qui les harcèlent, exercent sur eux leurs influences ; comme gardien des portes, en effet, j’introduirai l’entrée aux actions mauvaises et honteuses et j’extirperai les impies.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 60 :

Je me tiens loin des insensés, des vicieux, des pervers, des envieux, des cupides, des meurtriers et des impies ; je les livre au démon vengeur qui les fustige avec l’aiguillon du feu, ce qui excite leurs sens et les arme ainsi davantage pour les actions impies en sorte d’aggraver encore leur châtiment. Aussi la convoitise de ces hommes cherche-t-elle sans cesse un plus grand assouvissement et les rend-elle furieux dans les ténèbres sans que rien ne puisse les rassasier ; c’est en cela que réside leur torture et c”est cela qui augmente toujours plus la flamme qui les roussit.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 61 :

“Tu m’as instruit sur toutes choses comme je le désirais, ô Noùs ! Mais apprends-moi encore de quelle manière évolue le chemin vers le haut.”

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 62 :

Pymandre répondit : “Lors du processus de dissolution du corps matériel, celui-ci est d’abord abandonné au changement et sa forme visible disparaît ; tu abandonnes au Démon ton moi ordinaire, qui désormais est hors d’action ; les sens corporels retournent à leurs origines, dont ils feront de nouveau partie et aux activités desquelles ils s’intégreront, tandis que les pulsions de la passion et du désir retourneront à la nature dénuée de raison.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 63 :

Ainsi l’homme s’élève à travers la force de cohésion des sphères ; au premier cercle, il abandonne la force de croître et de décroître ; au deuxième cercle, l’habilité dans le mal et la ruse devenue impuissante  ; au troisième cercle, l’illusion désormais sans force des désirs ; au quatrième cercle, la vanité de dominer, qui ne peut plus être satisfaite ; au cinquième cercle, l’audace impie et l’irréflexion insolente, au sixième cercle, l’attachement aux richesses ; au septième cercle, le mensonge et ses pièges.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 64 :

Ainsi dépouillé de tout ce qui provient de la force de cohésion des sphères, il entre, ne possédant plus que sa force propre, dans la huitième nature ; avec tous les êtres présents il chante des hymnes à la louange du Père, et tous se réjouissent avec lui de sa présence.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 65 :

Devenu semblable à eux, il entend aussi certaines puissances, au-dessus de la huitième nature, chanter ensemble des hymnes à la louange de Dieu. Alors ils montent tous en ordre précis vers le Père, s’abandonnent aux puissances et, devenues puissances à leur tour, ils entrent en Dieu. Telle est la bonne fin pour ceux qui possèdent la Gnose : devenir Dieu.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 66 :

Mais pourquoi tardes-tu maintenant ? Puisque tu as tout reçu de moi, n’iras-tu pas vers ceux qui en sont dignes pour leur servir de guide, afin que, par ta médiation, Dieu sauve le genre humain ?

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 67 :

Pymandre, ayant ainsi parlé, se mêla sous mes yeux aux puissances. Et moi, dès lors revêtu de force et instruit de la nature de l’univers et de la vision sublime, je remerciai et louai le Père de toutes choses. Puis je commençai à prêcher aux hommes la beauté de la Gnose et de la vie tournée vers Dieu.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 68 :

“O peuples, hommes nés de la terre, qui vous êtes abandonnés à l’ivresse, au sommeil et à l’ignorance de Dieu, devenez sobres, cessez de vous vautrer dans la débauche, ensorcelés que vous êtes par un sommeil animal.”

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 69 :

Quand ils m’entendirent, ils se joignirent à moi. Et je poursuivis : “ O vous, nés de la terre, pourquoi vous livrer à la mort alors que vous avez le pouvoir de participer à l’immortalité ? Repentez-vous, vous qui marchez dans l’erreur et acceptez l’ignorance pour guide. Libérez-vous de la lumière des ténèbres et prenez part à l’immortalité en renonçant pour toujours à la corruption.”

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 70 :

Quelques-uns se moquèrent de moi et s’en allèrent, car ils se trouvaient sur le chemin de la mort. Mais d’autres, s’agenouillant devant moi, me suppliaient de les instruire. Je les relevai et me fis le guide du genre humain en leur apprenant de quelle manière ils seraient sauvés. Je semai en eux les paroles de la sagesse et ils furent abreuvés de l’eau de l’immortalité.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 71 :

Le soir venu et la lumière du soleil presque disparue, je les invitai à remercier Dieu. Et, après avoir accompli cette action de grâce, tous s’en retournèrent dans leurs foyers.

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 72 :

Quant à moi, j’inscrivis en moi-même les bienfaits de Pymandre et, en étant comblé, une joie suprême descendit sur moi. Car le sommeil du corps était devenu lucidité de l’âme ; l’occlusion des yeux, la contemplation véritable ; le silence, une gestation du bien, l’énoncé de la Parole, l’oeuvre fructueuse du salut. Tout ceci m’est advenu parce que j’ai reçu de Pymandre, mon Noùs, l’Être qui se suffit à lui-même, la parole du commencement. C’est ainsi que je suis maintenant rempli du souffle divin de la vérité. Aussi adressai-je, de toutes mes forces et de toute mon âme, cet hymne de louange à Dieu le Père :

Livre I d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 73 :

Saint est Dieu, le Père de toutes choses.
Saint est Dieu, dont la volonté s’accomplit par ses propres puissances.
Saint est Dieu qui veut être connu, et qui est connu de ceux qui lui appartiennent.
Tu es Saint, toi qui, par la Parole as créé tout ce qui existe.
Tu es Saint, toi à l’image de qui la nature universelle a été créée.
Tu es Saint, toi que la nature n’a point formé.
Tu es Saint, toi qui es plus puissant que toutes les puissances.
Tu es Saint, toi qui es supérieur à tout ce qui est.
Tu es Saint, toi qui t’élèves au-dessus de toute louange.
Accepte les pures offrandes que la Parole a suscitées en mon âme et en mon coeur tourné vers toi, ô Inexprimable, ô Indicible, dont le silence, seul, peut exprimer le nom.
Prête l’oreille à ma prière de ne jamais être séparé de la Gnose, la vraie Connaissance propre à mon être fondamental.
Penche-toi sur moi et remplis-moi de ta force ; par cette grâce, j’apporterai la lumière à ceux de ma race qui sont dans l’ignorance, mes frères, tes fils. Oui, je crois et témoigne par mon sang : je vais vers la Vie et la Lumière.
Sois loué, ô Père, l’homme qui est tien veut se sanctifier avec toi : tu lui en as transmis la puissance.