Livre XVII, du corpus hermeticum : Hermès à Tat

Corpus Hermeticum, livre XVII : de la Vérité

Le Corpus Hermeticum d’Hermès Trismégiste

Hermès Trismégiste

Livre XVII, du corpus hermecticum. Hermés à Tat : de la vérité sur l’air, l’eau, le feu, la terre, les parents, les enfants, les hommes, le Soleil.
Il n’est pas possible qu’un homme, créature imparfaite, composé de membres imparfaits et dont l’enveloppe est formée de nombreux éléments hétérogènes, puisse se hasarder à parler de la Vérité.
Envoyer cette page
Actuellement 57 connectés
Ajouter à vos favoris
 

Commentaires sur Livre XVII, du corpus hermeticum : Hermès à Tat

17. Livre XVII, du corpus hermeticum : Hermès à Tat
Pour le moment, aucun commentaire sur "Livre XVII, du corpus hermeticum : Hermès à Tat ".
Soyez le premier à apporter votre pierre à l'édifice de la connaissance, en mettant en partage vos richesses !

Remerciements aux Editions du Septénaire et Editions Rozekruis Pers de nous permettre de proposer cette belle traduction aux visiteurs de notre site


L’Académie d’Hermès


Livre XVII, du corpus hermeticum d’Hermès Trismégiste : d’Hermès à Tat : de la vérité.

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 1 :

Hermès : Il n’est pas possible qu’un homme, créature imparfaite, composé de membres imparfaits et dont l’enveloppe est formée de nombreux éléments hétérogènes, puisse se hasarder à parler de la Vérité. Mais ce qui est possible et juste de dire , et que je dis, c’est que la Vérité réside seulement dans les corps éternels, dont tous les éléments sont vrais ; le feu qui, une fois pour toutes, est Feu et rien d’autre ; la terre qui, une fois pour toutes, est Terre et rien d’autre ; l’air qui, une fois pour toutes, est Air et rien d’autre ; l’eau qui, une fois pour toutes, est Eau et rien d’autre.

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 2 :

Par ailleurs, nos corps sont composés de tous ces éléments : ils renferment du feu, de la terre, de l’eau et de l’air, mais ils ne sont ni feu, ni terre, ni eau, ni air, ni quoi que ce soit de vrai.

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 3 :

Si donc, dès l’origine, notre constitution corporelle n’a pas reçu en elle la Vérité, comment donc pourrait-elle voir exprimer la Vérité ? Et elle ne la comprendra que si Dieu le veut.

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 4 :

Toutes les choses qui appartiennent à la terre, ô Tat, ne sont donc pas la Vérité, mais des imitation de la Vérité ; et même pas toutes, seulement un très petit nombre. Le reste est mensonge. Quand l’apparence reçoit l’effusion d’En Haut, elle est une imitation de la Vérité ; sans la force d’En Haut, elle reste mensonge, une non-vérité ? Il en est de même d’un tableau qui représente un corps : ce n’est pas le corps correspondant à la forme du sujet vu. On y voit des yeux, mais ils n’ont pas de regard ; des oreilles mais elles n’entendent rien. Tous les éléments que montre la peinture ne sont que des apparences destinées à tromper la Perception de l’observateur, qui croit voir la Vérité, alors que cette vérité n’est que mensonge.

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 5 :

Quand on voit quelque chose qui n’est pas un mensonge, on voit la Vérité  ? Si donc nous voyons ou comprenons ces choses, telles qu’elles sont en réalité, nous voyons et comprenons des choses vraies ; si elles sont autres qu’elles ne sont, nous ne saisissons et ne savons rien de vrai.

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 6 :

Tat : La vérité est-elle donc aussi sur terre, Père !

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 7 :

Hermès : Tu fais erreur, mon fils, incontestablement, il n’y a aucune Vérité sur terre, et celle-ci ne peut pas s’y manifester. Toutefois il est possible que quelques hommes, auxquels Dieu donne la puissance de La voir, contemplent la Vérité.

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 8 :

Tat : N’y-a-t’il donc rien de vrai sur terre ?

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 9 :

Hermès : Je pense et je dis : "Tout n’y est qu’apparence et illusion !" Voilà les choses vraies que je pense et dis.

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 10 :

Tat : Ne doit-on pas alors appeler Vérité le fait de penser et dire des choses vraies ?

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 11 :

Hermès : Comment est-ce possible ? Il faut penser et dire ce qui est : " Rien n’est vrai sur la terre". Ce qui est vrai, c’est qu’ici bas rien n’est vrai. Comment pourrait-il en être autrement, mon fils ? La Vérité est la Magnificence parfaite, le Bien absolu, ni souillé par la matière, ni revêtu d’un corps. La Vérité est le Bien, nu, rayonnant, inviolable, sublime, immuable.

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 12 :

Mais vois, mon fils, combien les choses d’ici-bas sont impuissantes à recevoir ce Bien, car elles sont toutes périssables, sujettes à la souffrance, dissolubles, mouvantes, toujours changeantes et passant d’une forme à l’autre. Comment ces choses qui en elles mêmes ne sont pas vraies pourraient-elles être la Vérité ? Tout ce qui change est mensonge, parce que ne demeurant pas dans son essence, passant d’une forme à l’autre et nous présentant toujours de nouvelles apparences.

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 13 :

Tat : L’Homme lui-même n’est-il pas vrai, Père ?

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 14 :

Hermès : Pas en tant qu’homme, mon fils. Car, est vrai ce qui ne consiste qu’en soi-même et demeure soi-même tel qu’il est ; l’homme cependant est composé d’éléments multiples et ne demeure pas ce qu’il est. Au contraire, il change et se transforme d’un âge à l’autre et d’une forme à l’autre, aussi longtemps qu’il est dans son enveloppe. En très peu de temps, beaucoup de parents ne reconnaissent plus leurs enfants, ni les enfants, leurs parents.

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 15 :

Est-ce qu’un être qui change à tel point qu’il n’est plus reconnaissable peut être vrai, Tat ? N’est-il pas plutôt non-vrai puisque, au cours de ses changements, il passe par tant d’apparences différentes ? Comprends que seul est vrai ce qui est permanent et éternel. L’homme n’est pas éternel. Donc il n’est pas vrai non plus. L’homme est une forme apparente et, comme telles, tout à fait non-vrai.

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 16 :

Tat : Mais, Père, les corps éternels qui changent ne sont-ils pas vrais non plus ?

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 17 :

Hermès : Rien de ce qui est engendré est soumis au changement n’est vrai. Mais puisque ces corps ont été créés par le Premier Père, il est possible que la matière dont ils sont composés soit vraie. Ces corps n’ont pas de Vérité du fait de leurs changements : car il n’y a de vrai que ce qui reste identique à soi-même.

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 18 :

Tat : Mais Père, que peut-on alors qualifier de vrai ?

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 19 :

Hermès : Seul le Soleil (vulcain), peut être dit vrai ! Car tandis que tout le reste change, le Soleil ne change pas est reste identique à lui-même. Aussi Lui seul est-il chargé de donner forme à tout dans le monde, de régner sur tout et de tout générer : c’est Lui que je révère, la Vérité de Son Être que j’honore ; après l’Unique et Premier, je Le reconnais comme le Démiurge, le Constructeur du monde.

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 20 :

Tat : Et qui est la Vérité Première, Père ?

Livre XVII d’Hermès Trismégiste, Pymandre, verset  : 21 :

Hermès : Le Seul et Unique, ô Tat, Celui qui n’est pas constitué de matière, Qui n’est pas dans un corps, Qui n’a ni couleur ni forme, Qui ne change pas, Qui n’est pas changé, Qui est toujours. Par contre, tout ce qui est non-vrai est périssable. La providence de la Vérité maintient la décomposition de tout ce qui est sur la terre, elle l’y renferme et le fera éternellement. Car sans décomposition, pas de génération. À chaque génération succède la décomposition, afin que de nouvelles créatures viennent à naître. Tout ce qui naît doit nécessairement naître de ce qui se décompose ; et ce qui naît doit nécessairement se décomposer afin que la génération des êtres ne connaisse aucun arrêt. Reconnais cela comme la Cause première et active de la génération des êtres.

C’est la raison pour laquelle ceux qui naissent de la décomposition ne peuvent être que non-vrai, car ils naissent une fois d’une sorte, et une fois d’une autre. Il est en effet impossible qu’ils renaissent exactement les mêmes. Comment donc ce qui ne renaît pas identique pourrait-il être vrai ?

On doit donc le qualifier d’apparence pour le désigner de la juste manière : l’homme, une apparence d’homme, l’enfant, une apparence d’enfant, le jeune homme, une apparence de jeune homme, l’adulte, une apparence d’adulte, le vieillard, une apparence de vieillard ; car l’homme n’est pas un homme vrai, l’enfant, un enfant vrai, l’adulte, un adulte vrai, le vieillard, un vieillard vrai. Dès que les choses changent, en effet, elles mentent, aussi bien les choses passées que présentes.

Pourtant, mon fils, comprend bien cela : même les phénomènes non-vrais d’ici-bas dépendent d’en haut, de la Vérité même. Et puisqu’il en est ainsi, je déclare que l’apparence est l’ouvrage de la Vérité.