La ministre britannique de l’Intérieur, Jacqui Smith, a confirmé sa démission à l’occasion du remaniement du gouvernement de Gordon Brown. Elle avait fait mention au Premier ministre de son intention de quitter son poste il y a deux mois.
Les récentes révélations sur les notes de frais des membres de la Chambre des Communes ont embarrassé de nombreux parlementaires britanniques. Mme Smith n’avait pas été épargnée, contrainte à rembourser 10 livres (11,5 euros) déduits en note de frais, pour deux films pornographiques loués par son mari. Depuis que l’affaire a éclaté le mois dernier, une dizaine de parlementaires ont annoncé qu’ils se retireraient aux prochaines élections.
De son côté, le Parti travailliste de Gordon Brown perd plus de dix points dans les sondages. Le remaniement du gouvernement semblait inévitable face aux pronostics de déroute électorale du Labour aux élections européennes et locales. Il devrait avoir lieu dès vendredi, ou en début de semaine prochaine, suite aux résultats des scrutins. Outre Jacqui Smith, le ministre des Finances Alistair Darling, également entaché par le scandale, pourrait être victime du remaniement ministériel. Selon les médias, il serait remplacé par Edward Balls, ministre de l’Enfance, de l’Education et de la Famille, et fidèle allié de Gordon Brown.
Le ministre du Commerce Peter Mandelson pourrait quant à lui être promu aux Affaires étrangères, en remplacement de David Milliband.
Bien que le Labour semble en mauvaise posture, un sondage publié dans The Independent tend à montrer que tous les grands partis ont été pénalisés par le scandale. Malgré les désaccords au sein de son parti, le premier ministre assure son intention de conserver ses fonctions au gouvernement. Il a également annoncé la mise en place d’un Conseil national pour le renouveau démocratique, qui se réunira deux fois par semaine et se penchera sur la réforme du système politique.
Selon un sondage réalisé par l’institut Ipsos Mori publié lundi par le Sun, le Labour a chuté de 10 points en un mois dans les intentions de vote. Avec une cote de 18% seulement, il se situe à 22 points derrière l’opposition conservatrice (40%) et exactement au même niveau que les libéraux-démocrates.
La BBC publie quand à elle un sondage où l’on découvre que près d’un électeur britannique sur deux estime que la plupart des parlementaires sont corrompus. Les citoyens font de moins en moins confiance aux hommes politiques.