Arménie mon amie
Accueil du site > La culture arménienne > Géographie, économie

La culture arménienne

Histoire, géographie et économie de l’Arménie

Géographie, économie

« En Arménie, peut-être plus qu’ailleurs, la géographie a déterminé l’histoire et a façonné la personnalité nationale » estime Claire Mouradian dans le « Que sais-je ? » qu’elle a récemment publié sur ce pays. Pour la chercheuse du CNRS, « l’identité et le caractère arméniens] se sont forgés dans la ténacité à apprivoiser une nature austère et surtout à survivre dans un espace conflictuel, aujourd’hui encore, sur une triple frontière Est/Ouest et Nord/Sud, islam/chrétienté ».

Un temps au sein d’un Etat qui a été le premier à embrasser le christianisme en 301 (l’Eglise apostolique, dite « grégorienne » rassemble encore 94 % des Arméniens), «  la civilisation arménienne s’est épanouie au gré des vicissitudes de l’histoire pendant près de trois millénaires sur un pays montagneux d’environ 300 000 km 2, à la fois massif et plateau, situé à l’Est de l’Asie mineure, entre la mer Noire et la mer Caspienne, le Caucase et la Mésopotamie  » note Jean-Pierre Mahé. Pas moins de sept fleuves, dont le Tigre et l’Euphrate, berceaux des civilisations de l’Orient antique, et l’Araxe (qui arrose la plaine de l’Ararat) prennent leur source dans cette forteresse montagneuse. Les mouvements tectoniques ont soulevé et plissé son relief, tout en y maintenant une forte sismicité. Compartimenté par des chaînes montagneuses transversales, le plateau arménien, d’une altitude moyenne de 1700 mètres, est parsemé de cônes volcaniques et de lacs de montagnes.

Les frontières de l’Arménie actuelle correspondent aux anciennes circonscriptions russes d’Erevan et d’Alexandropol (aujourd’hui Gumri) rattachées à la Russie dans le premier tiers du XIXe siècle. Elle est désormais située au nord-est du « plateau ». Avec 29 800 km 2, elle représente désormais à peine un dixième des terres historiquement occupées par les Arméniens. C’est par ailleurs un espace enclavé : seules les frontières avec l’Iran et la Géorgie sont ouvertes, celles qu’elle partage avec l’Azerbaïdjan et la Turquie étant fermées depuis le débutdu conflit sur le Haut-Karabagh.
Aux contraintes géopolitiques s’ajoutent les servitudes d’un milieu naturel plutôt rude (climat continental extrême). La capitale et ses alentours, sis dans la vallée de l’Ararat, concentrent, sur 10 % du territoire, plus de la moitié des 3,2 millions d’Arméniens que compte le pays, de même que l’essentiel de la production énergétique, des industries et de l’agriculture. Celle-ci représente plus du quart du PIB (contre 33 % pour l’industrie et 40 % pour les services). Elle se partage entre élevage de transhumance dans les collines, céréales, légumes, vignobles et vergers dans les plaines irriguées. Cependant, moins de la moitié des terres arméniennes sont arables, pâturages inclus. L’Arménie n’est pas très riche en matières premières et en combustibles, malgré une exploration en cours de gisements de lignite, de charbon, de gaz et de pétrole. Des métaux non ferreux tels que le cuivre, le zinc ou le plomb, des pierres semi-précieuses, des pierres de construction (marbres, basaltes, tufs volcaniques) et des sources minérales constituent ses principales richesses.
Le deuxième pôle économique du pays, où sont installées des industries textiles, agroalimentaires et des carrières, est situé au Nord Est du pays dans la région de Chirak. Celle-ci a été ravagée par le séisme de 1988, qui a également détruit aux deux tiers la capitale régionale Gumri – 250 000 habitants à l’époque.
Au Nord, le Lori boisé et verdoyant est le domaine des hauts pâturages et de l’élevage bovin, mais aussi des industries polluantes du cuivre, des fibres synthétiques et des engrais, notamment à Vanadzor (troisième ville du pays avec 160 000 habitants). La région du lac Sévan, à l’ouest, zone touristique et agricole, est également un territoire central pour le système de production d’énergie et d’irrigation. Au sud, le contrefort montagneux du Zanguézour renferme des gisements de molybdène et d’or ainsi que des sources minérales. On y pratique aussi la sériciculture.
Traditionnellement, l’Arménie a toujours été réputée par une forte concentration d’Instituts et Centres de recherches scientifiques et de haute technologie. Aujourd’hui encore, elle garde ces traditions en la matière, qui seront mises en valeur à travers un colloque prévu à Issy-les-Moulineaux en mars 2007 consacré à la coopération dans le domaine des hautes technologies. Depuis le début des années 2000, l’Arménie suit « une voie prometteuse » selon les termes du vice-directeur du Fonds monétaire international Agustin Carstens. Les indicateurs économiques progressent : la République affichait pour 2005 un taux de croissance de 11,5 %. Cette croissance repose en partie sur l’augmentation significative des exportations (en particulier de diamants, le pays étant réputé au niveau mondial pour la taille de ceux-ci ) et la mise en place d’une politique monétaire rigoureuse qui contient l’inflation à 3 %. L’économie arménienne apparaît aussi comme l’une des plus libérales de la région : un rapport de la Banque mondiale daté de cette année range l’Arménie parmi les pays dont l’environnement juridique est le plus favorable à la création d’entreprises. Aujourd’hui, le nombre des entreprises à capital français dépasse la centaine. Cette bonne image internationale est renforcée par l’amélioration des indicateurs sociaux : le taux d’alphabétisation reste à un niveau exceptionnel de 99,4 %, alors que le pourcentage de la population arménienne qui vit en dessous du seuil de pauvreté est passé de 55 à 34 % entre 2001 et 2006. Ce dynamisme encourage les investissements étrangers, en hausse de 4,5 % (2004-2005), notamment dans les secteurs des communications et l’industrie agro-alimentaire. Ils ont représenté plus de 1,5 milliard d’euros entre 2000 et 2005. La diaspora joue également un rôle important dans la vie économique du pays : d’après la Banque centrale arménienne, plus de 850 millions d’euros ont ainsi été transférés de l’étranger vers l’Arménie par des particuliers en 2005.


Plan du site | Programme | | RSS 2.0 / Saisons culturelles : Nova Polska - Brésil, Brésils - Francofffonie - Voilà ! une saison française en Israël | 100% Finlande | © CULTURESFRANCE 2006 - tous droits réservés - Réalisation : Blomki / Radiofonies Europe - Graphisme : Sevan Demirdjian