Arménie mon amie

La culture arménienne

Relations franco-arméniennes à travers les âges

Les relations franco-arméniennes

Les relations franco-armĂ©niennes plongent leurs racines dans l’histoire. Avec la prise d’Antioche par les CroisĂ©s, la prĂ©sence franque au Levant Ă©tablit des relations avec le royaume armĂ©nien de Cilicie (sud anatolien, 1198-1375). Pendant cette pĂ©riode, des seigneurs francs entrent au service des rois de Cilicie, tandis que les princes armĂ©niens roubĂ©nides Ă©difient une monarchie calquĂ©e sur le fĂ©odalisme europĂ©en. Lorsque le royaume cilicien disparaĂ®t en 1375, son dernier souverain LĂ©on V de Lusignan est un prince français : accueilli ďż˝ la cour de France après avoir Ă©tĂ© emprisonnĂ© au Caire, il meurt ďż˝ Paris en 1393. Aujourd’hui, son cĂ©notaphe est ďż˝ la Basilique Saint Denis, aux cotĂ©s des rois de France.

Ces premiers contacts se sont par la suite approfondis sur le plan Ă©conomique et religieux, au XVIIe siècle en particulier, grâce Ă  l’action de Colbert. Le premier ministre de Louis XIV abaisse les obstacles au commerce - on trouve Ă  cette Ă©poque des marchands armĂ©niens Ă  Marseille, Montpellier et Paris – et fonde Ă  Constantinople en 1669 « l’Ecole des enfants de langues », destinĂ©e Ă  former des interprètes recrutĂ©s parmi les jeunes chrĂ©tiens d’Orient (surtout armĂ©niens), transfĂ©rĂ©e Ă  Paris en 1700 au Collège Louis-le-Grand. Le XIXe siècle verra la crĂ©ation d’une chaire d’armĂ©nien par NapolĂ©on 1er Ă  l’Ecole des langues orientales qui, en jetant les bases de l’armĂ©nologie moderne, contribue Ă  attirer des Ă©tudiants dès les annĂ©es 1810 : durant toute cette Ă©poque, la France joue un rĂ´le important dans la formation des Ă©lites armĂ©niennes, Ă  telle enseigne que ces Ă©tudiants, gagnĂ©s par l’esprit de la rĂ©volution de 1848, sèment Ă  leur retour les idĂ©es modernistes dans la rĂ©gion et y favorisent la francophilie. Cet intĂ©rĂŞt est rĂ©ciproque, en tous les cas partagĂ© par le mouvement armĂ©nophile, au sein duquel les intellectuels français sensibilisent l’opinion publique occidentale sur la question armĂ©nienne dans l’Empire Ottoman entre la fin du XIXe et la première dĂ©cennie du XXe siècle.

Les liens sĂ©culaires tissĂ©s entre les deux peuples se sont fortement exprimĂ©s en 1915 : c’est en apercevant un drapeau sur lequel est inscrit en grand le message rĂ©digĂ© en anglais « ChrĂ©tiens en pĂ©ril », qu’une escadre française vient au secours de 4.000 ArmĂ©niens assiĂ©gĂ©s par l’armĂ©e turque sur le Moussa Dagh, dans le Golfe d’Alexandrette près d’Antioche. Une grande partie des rescapĂ©s du gĂ©nocide sont arrivĂ©s en France. Aujourd’hui, la communautĂ© d’origine armĂ©nienne prĂ©sente en France est estimĂ©e Ă  500 000 personnes. La reconnaissance du gĂ©nocide par la loi du 29 janvier 2001 a Ă©tĂ© accueillie comme un tĂ©moignage de solidaritĂ© de la France envers le peuple armĂ©nien.

Les relations bilatérales entre les deux pays se sont consolidées avec le rétablissement de l’indépendance de l’Arménie. La France a été l’un des premiers Etats à reconnaître (le 26 décembre 1991) l’indépendance de l’Arménie. Deux mois plus tard, les deux Etats ont établi des relations diplomatiques. La constitution arménienne s’est largement inspirée de la loi constitutionnelle française. Un Traité d’Entente, d’Amitié et de Coopération a été signé dès 1993. Un grand nombre d’autres documents réglementant les relations bilatérales sont venus compléter ce Traité.

Sur le plan politique, le Président Kotcharian s’est rendu en France à plusieurs reprises depuis son arrivée au pouvoir (notamment lors de la visite d’Etat en 2001). Coprésident du groupe de Minsk de l’OSCE aux côtés des Russes et des Américains, la France joue également un rôle primordial dans les négociations en vue du règlement du conflit du Haut-Karabakh.

Une coopĂ©ration dĂ©centralisĂ©e très dynamique s’est Ă©galement Ă©tablie aux niveaux local et rĂ©gional. Des dizaines d’agglomĂ©rations françaises et armĂ©niennes sont impliquĂ©es dans des jumelages (au moins vingt) et rĂ©alisent tous les ans des projets de coopĂ©ration dans le domaine de la santĂ©, de l’éducation, de l’agriculture et de l’artisanat. Le 17 octobre 2006, le congrès des villes jumelĂ©es qui se tient Ă  Paris sous le haut patronage des prĂ©sident du SĂ©nat et de l’AssemblĂ©e Nationale, sera ainsi l’occasion de partager et de faire connaĂ®tre ces expĂ©riences originales. La dĂ©lĂ©gation qui arrivera en France Ă  cette occasion sera dirigĂ©e par le Premier Ministre armĂ©nien. Cette coopĂ©ration est soutenue et enrichie par des liens parlementaires Ă©galement très solides, comme en tĂ©moignent les visites rĂ©gulières des groupes d’amitiĂ© « France ArmĂ©nie », qui comptent parmi les plus nombreux Ă  l’AssemblĂ©e nationale et au SĂ©nat.

La France a joué un important rôle dans l’intégration de l’Arménie au sein du Conseil de l’Europe ainsi que dans le cadre de la politique du nouveau voisinage de l’Union européenne.

La France est l’un des premiers investisseurs en Arménie. De grandes entreprises françaises comme Pernod-Ricard, Castel, la SAUR, Véolia-Générale des Eaux, Alcatel, Crédit Agricole, Air France et bien d’autres se sont investies avec beaucoup de succès en Arménie. Leur nombre atteint déjà la centaine et elles renforcent leurs positions. De nouvelles entreprises françaises manifestent leur intérêt pour l’Arménie, et plusieurs d’entre elles, comme Sanofis – Aventis, y ont envoyé des missions en 2006.

Le domaine scolaire et universitaire est également riche de traditions de coopération qui trouve une excellente expression à travers le Lycée français à Erevan, et surtout l’Université française d’Arménie (fondés en 2000 et 2001), qui est la plus importante institution de ce genre hors de France, et est habilitée à délivrer des diplômes français de niveau master.

Les relations entre les peuples arméniens et français ont traversé des siècles tout en gardant cette chaleur et cette profondeur des liens qui, tissés à travers le temps, confirmés par les épreuves, sont aujourd’hui résolument tournés vers l’avenir. L’Année de l’Arménie en France en est justement la parfaite illustration.


Plan du site | Programme | | RSS 2.0 / Saisons culturelles : Nova Polska - BrĂ©sil, BrĂ©sils - Francofffonie - VoilĂ  ! une saison française en IsraĂ«l | 100% Finlande | © CULTURESFRANCE 2006 - tous droits rĂ©servĂ©s - RĂ©alisation : Blomki / Radiofonies Europe - Graphisme : Sevan Demirdjian