M I N O R I T É S . O R G
INDEX
ARTICLES
ENTRETIENS
ANALYSES
DOCUMENTS
HUMEURS
CONTACT
RECHERCHE
NEWSLETTER
AUTEURS
PUBLICATIONS
Arabie Saoudite Pour la première fois, un rabbin invité à une conférence sur le dialogue inter-confessionnel par l'Arabie séoudite
Amériques Ingrid Betancourt voit dans sa libération un "miracle" après une prière à Jésus
Suisse Plus de 100.000 Suisses exigent un vote contre la construction de minarets
Belgique Le voile islamique toléré à l'audience en Cassation
Belgique Des bourgmestres francophones empêchés d'exercer boycottent une course cycliste flamande
Belgique Les Wallons veulent toujours plus de Belgique
Belgique Stefan Brijs: « En Flandre, il est très difficile d'avoir un discours posé »
Belgique Dave Sinardet: « On réduit l’image de la Flandre à une partie de la Flandre, une minorité »
Belgique Paul de Grauwe: « Il règne en Flandre une mystique: il faut dépasser notre traumatisme, notre phobie »
Belgique Achats de logements en Flandre: non-néerlandophones s'abstenir
Belgique De Gucht invoque la loi du nombre à l'encontre des francophones
Belgique Overijse: plus de 300 plaintes linguistiques
Belgique Néerlandophones & francophones: La peur de l’autre en partage
Belgique Belgique: Le pays qui ne s'aimait plus, par Pierre Mertens
Belgique Périphérie: Keulen doute base juridique de l'obligation linguistique
Palestine Taybeh, dernier bastion chrétien de Terre Sainte
Turquie Les plages pour femmes voilées connaissent un boum en Turquie
Royaume-Uni The enemy within? Fear of Islam: Britain's new disease
Belgique Vilvorde la Flamande refuse les francophones
Royaume-Uni Le plus haut juge anglais accepte la loi islamique
France Islam: quand les tribunaux doivent trancher
Canada Au Québec, Fillon réveille les susceptibilités
France L'«affaire des sanctuaires» divise Lourdes
Italie Italie: controverse sur le recensement des Roms
France Paris XIXe, une tradition de bandes, aujourd’hui plus communautaires
LES 100 DERNIERS ARTICLES
Belgique Lundi 07 Juillet 2008 mis en ligne par Abu Dabi
Version imprimable de l'article
Envoyer cet article à un ami
Vilvorde la Flamande refuse les francophones

Pierre Avril, correspondant à Bruxelles
Le Figaro 27/06/2008

En imposant un test linguistique à ceux qui veulent bénéficier de logements bon marché, une commune de Flandre franchit une étape dans la guérilla communautaire.
Un joli petit pavillon rénové pour 65 000 euros, soit la moitié du prix du marché : voici l'offre alléchante que propose la commune flamande de Vilvorde, près de Bruxelles, à ses administrés, mais à une condition : que ces derniers réussissent un test de néerlandais. Ce nouveau règlement, qui vient d'être édicté par les édiles locaux, fait bondir les élus francophones de Belgique.

«Il est normal que nos citoyens souhaitant s'établir à Vilvorde aient une connaissance au moins passive et élémentaire du néerlandais», explique le bourgmestre de la commune, Marc Van Asch, un chrétien-démocrate flamand. Cette cité industrielle et cosmopolite, qui a longtemps abrité une usine automobile Renault, est située à la périphérie de la capitale belge, en territoire néerlandophone. Les francophones qui y vivent n'y disposent d'aucune «facilité», comme la possibilité d'être jugés en français. À l'hôtel de Ville, les employés ont pour consigne jusqu'à l'absurde de parler la seule langue de Vondel, dramaturge hollandais du XVIIe siècle.

Pour le maire, le test linguistique n'est qu'une contrepartie au «cadeau» financier consenti par la commune : la mise en vente de quinze maisons à un prix s'échelonnant de 65 000 à 120 000 euros. Outre leur maîtrise du néerlandais, contrôlée par des collaborateurs municipaux, les candidats seront sélectionnés sur la base de leurs revenus (plafonnés à 50 000 euros par an) et de leur antériorité dans la commune. «Le critère linguistique est essentiel, mais il n'y aura pas de sélection entre ceux qui parlent couramment le néerlandais et les autres», affirme Marc Van Asch. Les administrés, ajoute l'élu, doivent notamment «comprendre où ils doivent déposer leurs ordures ménagères».

«Ce discours rassurant n'est qu'un leurre. L'objectif de la commune de Vilvorde est d'attirer des néerlandophones pur jus», rétorque Christophe Verbist, dirigeant du Front démocratique des Francophones (FDF). Avec l'introduction du test linguistique, disent les partis politiques «sudistes», la Flandre franchit une étape dans la guérilla communautaire.

«Une discrimination»

Instauré en 2006, le code du logement flamand exige simplement des candidats à l'habitat qu'ils manifestent une «disponibilité à l'apprentissage de la langue». Cette disposition fait l'objet d'un recours devant la Cour constitutionnelle, l'équivalent du Conseil d'État français. Plus récemment, la commune de Zaventem, proche de Vilvorde, a réservé la vente de terrains municipaux à des acheteurs parlant néerlandais.

Méfiant à l'égard de la justice belge qu'il juge aux mains des Flamands, le FDF introduira également un recours le 4 juillet devant la Commission européenne. «Il s'agit d'un cas de discrimination évident», répond à l'avance un expert de l'institution communautaire.

Les dispositions flamandes contreviendraient aussi à la règle de libre circulation des personnes au sein de l'Union européenne. Marc Van Asch dément et assure, selon une formule désormais rituelle dans les communes flamandes, que «tout le monde est le bienvenu à Vilvorde»…

Sources:
http://www.lefigaro.fr/international/2008/06/27/01003-20080627ARTFIG00011-vilvorde-la-flamande-refuse-les-francophones.php
Index - Contact - Recherche
.