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Overijse: plus de 300 plaintes linguistiques

Rédaction en ligne
Le Soir jeudi 26 juin 2008, 22:35
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/overijse-300-plaintes-2008-06-26-610586.shtml

Le controversé bureau des plaintes linguistiques d’Overijse a enregistré plus de 300 plaintes depuis sa création. Ce jeudi, des élus francophones ont interpellé le collège des échevins de la commune à ce ce sujet. Les conseillers communaux francophones Hadelin Del Marmol (UF) et Olivier Cruysmans (CDoV-Blauw-Plus) ont interpellé jeudi soir, lors du conseil communal, le collège des échevins à propos du bureau controversé des plaintes linguistiques. En marge du conseil, quelque 25 militants des Vlaamse Volksbeweging, Taalactiecomité et Vlaamse Jongeren Overijse ont manifesté leur soutien au collège.

Hadelin Del Marmol a indiqué que son parti condamnait vigoureusement l’appel à la délation lancé dans le journal officiel de la commune sur l’usage d’une autre langue par les commerçants et a souligné que l’usage de la langue est libre selon la constitution. Olivier Cruysmans a également exigé, en se référant à la constitution, que ce bureau des plaintes disparaisse.

L’échevin Dirk Dewolf (OV 2002) a répondu qu’Overijse n’accusait aucunement les commerçants qui font de la publicité dans une autre langue de commettre une infraction. Mais il leur est gentiment demandé par écrit de respecter le fait qu’ils vivent en Flandre, a souligné l’échevin.

Dirk Dewolf a par ailleurs indiqué que le bureau des plaintes avait enregistré, depuis sa création au début de l’an dernier, plus de 300 plaintes.
(belga)



Keulen: discussion « constructive » avec Overijse
Rédaction en ligne
Le Soir mardi 24 juin 2008, 15:10
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/keulen-discussion-constructiv-2008-06-24-609572.shtml

Le ministre flamand des Affaires intérieures Marino Keulen s'est entretenu avec une délégation du collège d'Overijse à propos de l'initiative invitant les citoyens à dénoncer la présence, dans les commerces, d'affiches écrites dans une autre langue que le néerlandais.
D. Duchesnes – Le Soir (archives)
"Les deux parties veulent garantir et renforcer le caractère néerlandophone de la périphérie. Il y avait un différend sur la méthode. Overijse a promis de la corriger", a indiqué M. Dejaegher.

Via la lettre d'information communale, il était demandé à la population de dénoncer à un point de contact les commerçants qui faisaient de la publicité dans une autre langue que le néerlandais. L'opposition francophone d'Overijse avait qualifié cette pratique "d'appel à la délation".

M. Keulen lui-même avait parlé d'une approche "condamnable, moyenâgeuse et en dessous de tout". Il avait aussi insisté sur le fait que la Constitution consacre la liberté de l'emploi des langues pour les entreprises, les indépendants et tous les particuliers. La commune d'Overijse n'a donc pas le pouvoir d'interdire des affiches rédigées dans une autre langue que le néerlandais, avait souligné M. Keulen.

"Le ministre Marino Keulen va rechercher d'autres moyens, en collaboration avec les autres membres du gouvernement flamand, la province du Brabant flamand, l'asbl De Rand et le collège communal, afin de travailler de manière positive au maintien du caractère unilingue de la périphérie flamande autour de Bruxelles", a expliqué M. Dejaegher.

"Le ministre reconnaît d'ailleurs qu'Overijse fait beaucoup de choses positives et sensées, comme par exemple l'organisation de cours de langue pour le personnel Horeca. Le point de contact dont il est question est en outre une initiative privée et non communale", a-t-il ajouté.

Le bourgmestre d'Overijse, Dirk Brankaer, qui a présidé la délégation du collège, a également souligné le caractère constructif de cette réunion. "Quant au but, nous partageons la même opinion. Il existe des désaccords sur l'interprétation, mais celle-ci peut être affinée. Nous allons à présent y réfléchir à Overijse. Notre point de contact continuera quoi qu'il en soit à exister", a indiqué M. Brankaer après la rencontre sur les ondes de Radio 2 Brabant flamand.

M. Brankaer n'a pas souhaité pour l'heure s'exprimer sur ce que la commune compte modifier.
(belga)



Des élus francophones sortent l’étoile bleue…
Le Soir LAMENSCH,MICHELLE
Mardi 17 juin 2008
http://archives.lesoir.be/des-elus-francophones-sortent-l’-etoile-bleue̷_t-20080617-00GJDA.a.html?auth=15CE6F6D08FA90FE&v5;=1

La Région flamande veut rencontrer Overijse Pour les mêmes raisons que celles invoquées par le Premier ministre Yves Leterme (CD&V;/ N-VA) – c’est-à-dire violation de la Constitution –, le ministre flamand de l’Intérieur, Marino Keulen (VLD), a désapprouvé l’initiative de la commune d’Overijse d’installer un bureau des plaintes où la population est invitée à dénoncer les commerçants faisant usage d’autres langues que le néerlandais dans leurs devantures, panneaux et publicités. Keulen veut rencontrer les autorités communales. Son invitation est parvenue au collège qui s’est réuni, lundi soir, pour en discuter, mais sans prendre de décision à cet égard.

Au conseil communal du 26 juin, les élus francophones (8 sièges sur 27) comptent interpeller le collège. Ils sont répartis en deux groupes: le CDOV-Blauw-Plus (six élus dont cinq francophones) et l’Union francophone, comptant trois élus.

Pour Jean-Pierre Audag, chef de groupe CDOV-Blauw-Plus, « cette situation est illégale et donc inacceptable. Nous souhaitons consulter un avocat pour mettre au point des actions légales. Les gens sont choqués, surtout les plus âgés, qui ont peur de devoir déménager. Beaucoup de commerçants flamands, poursuit Jean-Pierre Audag, se rendent compte du potentiel économique que représentent les 30 % de francophones d’Overijse, auxquels s’ajoutent 12 % d’étrangers. Sans aller jusqu’à l’étoile jaune, nous envisageons de distribuer un signe distinctif francophone pour l’arborer en rue… »

Parmi les élus francophones, Hadelin de Marmol, chef de groupe UF, déplore l’attitude de « ceux qui ont quitté l’UF en 2006 pour rejoindre la liste bilingue CDOV-Blauw-Plus: en étant qualifiés de “modérés” par le collège – il leur arrive de s’abstenir sur des points défavorables aux francophones –, ils nous font apparaître comme des extrémistes et déforcent la cause francophone. »

Au prochain conseil communal, Hadelin del Marmol compte rappeler que « 45 % de la population d’Overijse n’est pas néerlandophone. Nous ne demandons que la ratification par la Belgique de la convention-cadre pour la protection des minorités. »

L’UF pourrait aussi envisager de recommander le port public de l’étoile… bleue par les non-néerlandophones et prôner le rattachement du quartier de Jezus-Eik « qui compte 80 % de francophones » à la Région bruxelloise.

Mais cela ne créerait pas un couloir entre Bruxelles et la Wallonie…



Overijse, in het Vlaams only
VANOVERBEKE,DIRK
Le Soir Lundi 16 juin 2008
http://archives.lesoir.be/overijse--in-het-vlaams-only_t-20080616-00GHUT.a.html?auth=E4C0D23A0860FB3F&v5;=1

Flandre Les autorités persistent et appellent au respect de l’unilinguisme flamand reportage

Justus Lipsus, grande figure de l’humanisme et chantre de la tolérance, a donné son nom à la place centrale d’Overijse, où il naquit en 1547: son visage barbu de vieux sage semble veiller sur le parking, entre l’église et la maison communale. Et, malgré l’invitation des autorités à dénoncer toute utilisation d’une autre langue que le néerlandais sur son territoire, le grand érudit de la Renaissance a conservé son patronyme: la Justus Lipsusplein n’a pas été rebaptisée JoostLips Plein. « Ils exagèrent, soupire une des boulangères de la Stationstraat. Je suis limbourgeoise et, en m’établissant ici, j’ai découvert les crispations communautaires. Un jour, un homme m’a sèchement priée de remplacer mes emballages sous prétexte qu’ils mentionnaient “pain” et “brood”. Sa jeune serveuse surenchérit: « Il y a deux ans, lors d’une fête de l’école, le secrétariat a été invité à effacer les indications françaises figurant sur les sandwiches fourrés: il a fallu faire la chasse à la “salade de crabe” pour ne garder que “krabsla”. »

« Quand je me suis arrivée, on m’a d’emblée prévenue », explique cette autre commerçante venue d’un pays européen (« Ne dites pas d’où, je ne veux pas d’ennuis… »). « Pas question, m’ont conseillé mes voisins, de promouvoir mes produits dans d’autres langues que le néerlandais. J’ai appris la langue, je me suis intégrée mais je ne comprends pas cette volonté frénétique d’interdire d’autres langues. En utilisant la voie de la délation ! »

Dans une taverne de la Justus Lipsusplein, un jeune couple s’énerve. La jeune femme hausse le ton: « La presse francophone raconte n’importe quoi. Nous sommes en Flandre, ici, et j’approuve la décision des autorités communales. J’ai vécu et travaillé à Overijse. Il y a des francophones qui vivent ici depuis des années et sont incapables, ne fût-ce que de prononcer le mot “bonjour” dans notre langue. Et ils sont d’une arrogance! Essayez d’adopter une telle attitude à Wavre ou à La Hulpe, à quelques kilomètres d’ici. Essayez de commander en néerlandais. On vous rira au nez. Nous, Flamands, quand on réclame un supplément de pain, dans un restaurant d’Overijse ou de Notre-Dame au Bois, on se heurte à un serveur incapable de nous comprendre. Alors, oui, cette décision, c’est une manière de nous défendre, de protéger notre langue. »

Plus bas, vers la gare des bus, un francophone croise Dirk Dewolf, échevin de la politique flamande, et lui lance dans la langue de Vondel: « Je comprends votre volonté d’imposer le néerlandais mais sur la manière, cet appel à la délation me choque. »

L’échevin qui, avec le collège d’Overijse, maintient le cap confie : « Quand le FDF a débarqué ici, en 1976, il a provoqué un choc, avec son slogan: “Overijse, la 20e commune de Bruxelles”. Depuis plus de 30 ans, on entend cela : corridor, couloir, élargissement de Bruxelles. Cela empoisonne nos relations. Nous voulons nous différencier de Bruxelles. Et, pour cela, le mobilier urbain est important : il faut que les gens sachent qu’ils entrent, ici, en territoire flamand. »

En ouvrant la voie à la délation ? « On a été jusqu’à comparer nos méthodes avec celles de la Stasi. Il n’est pas question de dénonciation. Mais juste de demander aux gens de faire preuve de respect pour notre langue. »

Un discours qui ne convainc pas, pas même au Nord. Ainsi, Herman De Croo n’a pas hésité à parler dimanche de méthodes de « cafards », ajoutant que « si le ridicule tuait, on devrait agrandir les cimetières d’Overijse ».



Leterme condamne l’appel à la délation d’Overijsen
Le Soir Jeudi 12 juin 2008
http://archives.lesoir.be/leterme-condamne-l’-appel-a-la-delation-d’-ov_t-20080612-00GGAG.a.html?auth=77138111362AB01B&v5;=1

Le Premier ministre Yves Leterme a condamné à la Chambre l'initiative prise par la commune d'Overijse appelant les citoyens et commerçants à dénoncer la présence d'affiches écrites dans une autre langue que le néerlandais.

« Je peux comprendre que la commune d’Overijse soit soucieuse de son statut culturel et linguistique. Cependant, l’utilisation d’un tel procédé n’est pas acceptable », a dit le premier ministre Yves Leterme jeudi à la Chambre.

Il répondait ainsi à des questions de Clotilde Nyssens (CDH) et Olivier Maingain (MR-FDF) qui l’interrogeait sur l’initiative prise par la commune d’Overijse appelant les citoyens et commerçants à dénoncer la présence d’affiches écrites dans une autre langue que le néerlandais.

Comme l’avait fait Olivier Maingain, le premier ministre a rappelé l’article 30 de la Constitution qui précise que l’emploi des langues usitées en Belgique est facultatif et ne peut être réglé par la loi qu’en ce qui concerne les actes de l’autorité publique et pour les affaires judiciaires. Autrement dit, a-t-il ajouté, l’emploi des langues dans les relations commerciales et privées n’est pas sujet à une réglementation spécifique.

Le premier ministre a ajouté que la commune d’Overijse est située en Flandre et est donc sous la tutelle du ministre flamand des Affaires intérieures, Marino Keulen. Il a souligné que ce dernier avait d’ailleurs déjà condamné fermement la méthode utilisée par cette commune.

« Je peux comprendre que la commune d’Overijse soit soucieuse de son statut culturel et linguistique. Cependant, l’utilisation d’un tel procédé n’est pas acceptable. Il vaudrait mieux l’éviter », a-t-il conclu à la satisfaction des francophones de l’assemblée qui l’ont applaudi.

Par ailleurs, le président du MR, Didier Reynders, a publié un communiqué jeudi après-midi dans lequel il condamne ce qu’il appelle « la pratique d’un autre temps et totalement incivique de délation que les autorités communales d’Overijse ont initiée ».

« Je m’inquiète de plus en plus du manque de tolérance de certains en Flandre qui se ferment peu à peu à la diversité et à la richesse culturelle. Je note avec satisfaction la réaction du ministre flamand des Affaires intérieures qui a condamné fermement et sans ambiguïté cette initiative », ajoute M. Reynders.

(D’après Belga)



Overijse, la commune où il fait bon dénoncer
VANOVERBEKE,DIRK
Le Soir Vendredi 13 juin 2008
http://archives.lesoir.be/overijse--la-commune-où-il-fait-bon-denoncer_t-20080613-00GGLD.a.html?auth=FB91EEE5908AF998&v5;=1

Flandre Au nom du sacro-saint unilinguisme
Des volontaires recueillent les plaintes de la population pour toute utilisation d’une autre langue que le néerlandais.

Les autorités d’Overijse, commune flamande de la périphérie bruxelloise et son bourgmestre Dirk Brankaer (CD&V;/ N-VA), ont encore frappé fort. Déjà réputées pour leurs outrances communautaires, elles viennent, cette fois, de franchir un nouveau sommet dans l’intolérance linguistique. Elles invitent la population (qui compte 30 % de francophones), dans leur dernier magasine d’informations générales, De Overijsenaar, à participer à une campagne de délation. Au nom du respect du sacro-saint statut unilingue de la commune, les habitants sont priés de dénoncer auprès d’un centre de plaintes, mis en place par des volontaires (sic) tous ceux qui se permettraient d’utiliser, dans leur communication (dépliants ou affiches) une autre langue que celle de Vondel.

Les commerçants non flamingants d’Overijse étaient régulièrement rappelés à l’ordre lorsqu’ils faisaient fi de la primauté de la langue flamande. Ainsi cette entreprise qui, à peine installée, a été priée par le maïeur, l’automne dernier, de supprimer le mot « déménagement » affiché à l’entrée pour garder l’unique dénomination « verhuizingen » acceptable sur le sol flamand. Ou, voici quelques jours, cette agence immobilière locale découvrant une lettre de l’organisation « Taal Respect », la félicitant pour avoir mentionné dans la langue idoine ses heures d’ouverture et l’éventail de ses offres… mais lui demandant de retirer de ses présentoirs les magazines francophones mis à disposition de ses clients. Et, en mars dernier, ces mêmes autorités décidaient, en dépit des protestations de l’Union nationale des évadés de guerre, de flamandiser la stèle commémorant un des exploits de héros de la RAF. Le collège d’Overijse vient donc de pousser le bouchon un peu plus loin encore, en appelant à des pratiques que l’on croyait révolues.

Rappel à l’ordre

Après les épisodes de Liedekerke et ses plaines de jeux interdites aux petits francophones ou de Merchtem, dont les maraîchers étaient priés d’afficher leur produit dans la seule longue de Vondel, Marino Keulen (VLD), ministre flamand des Affaires intérieures, doit à nouveau rappeler ses ouailles locales à l’ordre: le ministre condamne l’initiative et pourfend toute idée de délation.

Interrogé par Olivier Maingain, président du FDF et Clotilde Nyssens (CDH) à la Chambre, le Premier ministre a lui aussi jugé le procédé inacceptable. Il s’est référé à l’article 30 de la Constitution qui précise que l’emploi des langues est facultatif et ne peut être réglé par la loi qu’en ce qui concerne les actes de l’autorité publique et pour les affaires judiciaires. Une bonne nouvelle pour ce restaurateur chinois de la commune qui, selon les déclarations du président du FDF, jeudi à la Chambre, venait de recevoir un courrier l’invitant à remplacer son enseigne « Thai Take Away » par « Thai meeneemrestaurant »…



Les intimidations d’Overijse sont hors la loi
LAMENSCH,MICHELLE
Le Soir Mercredi 5 mars 2008
http://archives.lesoir.be/les-intimidations-d’-overijse-sont-hors-la-loi_t-20080305-00F4RD.a.html?auth=8C11A3FB006FFE12&v5;=1

A Hoeilaart, c’est un théâtre francophone de Watermael-Boitsfort qui ne peut vanter en français ses spectacles en langue française auprès de ses spectateurs (potentiels). À Overijse, c’est une agence immobilière qui ne peut planter de panneaux de mise en vente en anglais, à côté de ceux en néerlandais. Les autorités de ces deux communes ont mis les « fautifs » en garde: le sol sur lequel sont diffusés ces messages est flamand. L’usage exclusif du néerlandais est « recommandé » car il est « essentiel » de préserver le caractère flamand de la commune.

Ces « rappels à l’ordre » se multiplient. À la longue, on pourrait croire qu’ils sont légaux. Répétons-le: « L’emploi des langues usitées en Belgique est facultatif; il ne peut être réglé que par la loi, et seulement pour les actes de l’autorité publique et pour les affaires judiciaires » (Art. 30 de la Constitution).

Autrement dit, toute contrainte ou pression sur les relations privées est de l’intimidation. L’agence immobilière ne s’est d’ailleurs pas laissé impressionner. Elle a répondu à la commune d’Overijse: « Le monde bouge, il est ouvert et communique. (…) Le multilinguisme arrive chez nous par le satellite, le sac de croquettes pour chiens, les agences immobilières et les visiteurs de tous horizons. (…) Vos préoccupations de pureté linguistique reflètent la peur des autres et la croyance absurde que le renfermement sur soi apporte quelque chose de bon. (…) Dans 50 ans, les enfants de votre commune vous reprocheront que la préservation du caractère flamand d’Overijse aura conduit leur commune à devenir “Bokrijk en Brabant” » : un village touristique artificiel du Limbourg, fait de bâtiments anciens, témoins de l’architecture flamande.

À Hoeilaart, l’auteur de l’admonestation est l’échevine de l’identité flamande et de l’intégration, Sylvie Gahy, élue Groen. Un parti qui se prévaut pourtant de tempérance communautaire, au point de former avec Écolo un groupe parlementaire mixte à la Chambre des représentants.

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