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Néerlandophones & francophones: La peur de l’autre en partage

MARTINE DUBUISSON
Le Soir dimanche 06 juillet 2008, 22:42
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/la-peur-de-l-autre-en-partage-2008-07-06-613873.shtml

Le constat est là : Nord et Sud se divisent toujours davantage. Ils n’ont plus la même conception de l’Etat. Du fédéralisme. Du droit. Du financement. De la justice. De l’immigration. De la liberté linguistique. De la responsabilité fiscale… Deux logiques s’affrontent inlassablement.

Il est pourtant une chose que francophones et néerlandophones partagent encore : la peur. La peur de l’autre. Vous pouvez aussi appeler ça la méfiance.

Outre la question de principe, c’est la raison principale pour laquelle les partis francophones tentent, autant que faire se peut, de freiner les transferts de compétences de l’Etat fédéral vers les Régions et Communautés, réclamés à cor et à cris par les partis flamands. Par crainte de l’avenir, du pas suivant. De ce que les partis flamands réclameront demain, après avoir engrangé ces avancées-ci. Que ce soit en matière de fiscalité, de Sécurité sociale, d’autonomie judiciaire, de régionalisation du rail, de responsabilité financière…

Cette méfiance francophone est connue. Mais ce que l’on sait moins, de ce côté-ci de la frontière linguistique, c’est que la même appréhension de l’avenir, fondée sur les pseudo-intentions de l’autre, sous-tend le discours flamand en matière institutionnelle. Dans le dossier Bruxelles-Hal-Vilvorde singulièrement.

La preuve par cet argumentaire d’un parlementaire CD&V;, auquel nous demandions si, au-delà des symboles et de l’émotionnel, une solution rationnelle ne consisterait pas à scinder BHV et à élargir parallèlement Bruxelles aux six communes à facilités de sa périphérie.

Réponse de notre CD&V; – que l’on pourrait prêter à bien des élus flamands ? « Elargir Bruxelles est impossible. A première vue, cela paraît rationnel. Mais ce ne serait pas une solution définitive, car on sait qu’avec ce qui se passe à Bruxelles, des dizaines de milliers de francophones vont encore déménager vers le Brabant flamand, jusqu’à Louvain, voire Malines. Toucher aux limites de Bruxelles, c’est encourager la politique de Maingain, qui veut augmenter le nombre de francophones dans les communes flamandes, puis demander pour ces communes la même chose que pour les six à facilités. Cela peut être une menace pour tout le Brabant flamand, jusqu’à Gooik. Maingain n’a-t-il pas déjà parlé de nouveaux droits pour les francophones à Vilvorde par exemple ? La Flandre n’est pas grande. Il faut une solution stable, pas une solution qui menace les Flamands. »

Quand les Belges ont la peur de l’autre en partage…




POLITIQUE / En guise de corridor, une route, à la double propriété wallo-flamande
Bruxelles cogérée par ses voisines?
VERONIQUE LAMQUIN
Le Soir mardi 08 juillet 2008, 08:25
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/politique-en-guise-de-2008-07-08-614296.shtml

UNE NOTE de Leterme suscite la colère francophone. Le texte fait de Bruxelles une Région pas comme les autres. Cette note prévoyait un renforcement de la capitale par le fonds Beliris, qui devrait être cogéré par la Wallonie et par la Flandre. Et un transfert de compétences des communes bruxelloises à la Région.
Résumer l’élargissement non plus à un corridor de 2,5 km de large mais à une simple route, qui serait cogérée par les Régions flamande et wallonne? L’idée est sur la table. On ignore encore combien de buis
Pas de réunion, ce lundi, sur le front communautaire, faute de temps. Yves Leterme a en effet enchaîné un bureau de parti, une audience au Palais, une rencontre avec les syndicats et un kern. Rien de grave, aux yeux du Premier, qui se dit optimiste, fort des « propositions concrètes » qu'il a mises sur la table. Pourtant, sur BHV et Bruxelles, sa « note personnelle », déposée la semaine dernière, n'a pas récolté un franc succès.

Ce qu'elle prévoyait ? Pour BHV, la création de deux arrondissements électoraux. L'un regroupant le Brabant flamand et la Région bruxelloise ; l'autre, le Brabant wallon, Bruxelles et les six communes à facilités. En vertu de ce schéma, les habitants des six communes à facilités et les Bruxellois choisiraient leur collège électoral (francophone ou néerlandophone). Une idée accueillie de manière diverse dans les rangs francophones. C'est que la formule préserve les droits électoraux des francophones dans six communes seulement… Elle renforce par ailleurs l'idée que Bruxelles n'est qu'un appendice des deux Communautés, ses habitants étant électeurs soit en Communauté française, soit en Région flamande. Certains négociateurs bruxellois y ont vu la preuve que le Nord nie leur Région.

L'idée rend-elle moins impératives, pour le Sud, les exigences d'élargissement de Bruxelles ? Le front francophone aurait marqué quelques hésitations… Yves Leterme a du reste évoqué l'idée en la réduisant à portion congrue : on ne parle plus d'un corridor de 2,5 km mais… d'une route (la chaussée de Waterloo ?), qui serait cogérée par les Régions wallonne et flamande. Pas sûr que ce pur produit d'absurdie institutionnelle suffise à arracher l'accord sur BHV.

D'autant que, dans la foulée, le Premier s'est fendu d'une note tout aussi personnelle sur Bruxelles. Et là, après lecture du deuxième paragraphe, Philippe Moureaux, négociateur PS, a crié au scandale, les documents à peine distribués ont été repris par leur auteur, et l'on en est resté là.

Que prévoyait cette note ? Un refinancement de la capitale par le fonds Beliris – actuellement cogéré par le fédéral et la Région bruxelloise et affecté au financement de grandes infrastuctures ou d'investissements en matière de mobilité. Seul hic: pour Yves Leterme, ce fonds devrait être cogéré par la Wallonie et la Flandre. Nouvelle attaque frontale contre Bruxelles, « et nouvelle preuve que, pour les Flamands en général, le Premier ministre en particulier, ce n'est pas une Région à part entière », s'énerve un négociateur. Autre paragraphe ayant suscité l'ire francophone : Yves Leterme propose (comme le réclament les partis flamands) de transférer des compétences des communes bruxelloises (niveau de pouvoir où la représentation flamande n'est pas garantie) à la Région (où la minorité flamande bénéficie de la parité au gouvernement et de mécanismes de blocage au parlement).

La suite de la note ? On ne la connaît pas, Philippe Moureaux n'ayant pas voulu prolonger une lecture qu'il jugeait inutile tant l'introduction était à elle seule « onbespreekbaar ».



Pour Maingain, Leterme fait l’autiste
Rédaction en ligne
Le Soir dimanche 29 juin 2008, 15:21
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/pour-maingain-leterme-fait-l-2008-06-29-611300.shtml

La nouvelle proposition du premier ministre dans le dossier BHV n’a pas l’heur de plaire au président du FDF, Olivier Maingain. Lequel estime n’avoir d’Yves Leterme qu’une réponse « un peu d’autiste » sur la question de la nomination des bourgmestres francophones dans la périphérie. Eric Van Rompuy, de son côté, prédit un clash faute d’accord communautaire, le 15 juillet.

Le président du FDF Olivier Maingain a qualifié de « plutôt insignifiante » une nouvelle proposition énoncée samedi par le premier ministre Yves Leterme dans le dossier BHV. M. Maingain a rappelé que dans le chef des francophones reste posée la question de la nomination des bourgmestres. « Je n’ai qu’une réponse un peu d’autiste à cette question », a-t-il indiqué dimanche sur la RTBF.

« Le premier ministre n’a pas encore compris grand-chose », a indiqué dimanche Olivier Maingain qui a rappelé que les francophones avaient accepté de s’engager dans des négociations malgré de nombreux signaux contraires, que ce soit la non-nomination de bourgmestres, le vote unilatéral de la scission de BHV ou une série d’initiatives jugées malheureuses dans diverses communes flamandes.

Olivier Maingain a rappelé qu’il fallait des « signes patents » notamment en ce qui concerne la nomination des bourgmestres. Or, « je n’ai qu’une réponse un peu d’autiste à cette question », a-t-il dit.

Le premier ministre Yves Leterme qui a rencontré séparément samedi les négociateurs francophones et flamands dans le cadre de l’examen du dossier BHV a fait à cet égard de nouvelles propositions, a-t-on appris.

Préalablement, les francophones avaient fait part de leur « très mauvaise humeur » après une série de prises de décisions dans des communes de la périphérie jugées par eux discriminantes.

Pour Olivier Maingain, la nouvelle proposition d’Yves Leterme est « plutôt insignifiante », qui plus est, elle n’est ni « rédigée », ni « structurée ». Selon le président du FDF, elle est « à ce point faible que les francophones ne peuvent la prendre en considération ».

L’enlisement et le clash communautaires

Le député flamand Eric Van Rompuy (CD&V;) est d’avis qu’il sera extrêmement difficile d’aboutir à un accord communautaire le 15 juillet, a-t-il indiqué dimanche dans l’émission « De Zevende Dag » sur la VRT. « Faute de miracle, nous allons inéluctablement vers un clash », a-t-il prédit. Pour le président du FDF, Olivier Maingain, interrogé par la RTBF, en l’absence de signaux clairs côté flamand concernant Bruxelles et sa périphérie, « les négociations vont s’enliser et le résultat pour le 15 juillet sera nul pour ne pas dire désespéré ».

Selon Eric Van Rompuy, on s’inscrit petit à petit dans une crise de régime en raison du fait que les francophones refusent les réformes nécessaires. Samedi, le ministre-président flamand, Kris Peeters, a indiqué qu’une crise politique majeure sera inévitable sans accord communautaire le 15 juillet. M. Maingain a répété à cet égard ne pas pouvoir accepter le « chantage » exercé selon lui par le nord du pays, rappelant notamment qu’il n’était pas à l’origine du délai imposant le 15 juillet comme date-butoir.

Sur la VRT dimanche, Eric Van Rompuy a dit ne pas avoir été surpris par le recul du cartel CD&V;/N-VA annoncé dans un sondage commandé par la radio-télévision de service public flamande et le quotidien « De Standaard ». La Belgique est confrontée depuis un an à une crise institutionnelle qui mine le gouvernement du premier ministre Yves Leterme, a-t-il dit.

Le bouillant député flamand s’est dit pessimiste quant à l’opportunité de voir aboutir les négociations pour le 15 juillet. Il en veut pour preuve l’obstination francophone à revendiquer un élargissement de Bruxelles et à vouloir maintenir le système de dotations fédérales. Il a aussi mis en évidence le refus de la ministre de l’Emploi Joëlle Milquet de vouloir régionaliser la politique encadrant le marché du travail.
(d’après Belga)




Un accord communautaire pour le 15 juillet
Rédaction en ligne
Le Soir samedi 28 juin 2008, 14:28
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/un-accord-communautaire-pour-2008-06-28-611126.shtml

« Si aucun accord communautaire n’est trouvé d’ici le 15 juillet, alors la menace d’une grande crise politique est inévitable », a déclaré le ministre-président flamand Kris Peeters dans une interview accordée ce samedi à plusieurs médias à l’occasion de son premier anniversaire passé à la tête du gouvernement flamand.
P.-Y.Thienpont - Le Soir
« Je suppose que chacun peut estimer la difficulté de la situation et que tout sera fait pour engranger un résultat d’ici le 15 juillet car je pense que personne ne peut pronostiquer sur la situation si cela échoue », a souligné M. Peeters.

Si les négociations devaient échouer, tout est possible et même des élections anticipées, selon M. Peeters. « Alors je veux chercher comment nous pouvons réaliser une réforme de l’État ».

« Mon dialogue avec Rudy Demotte, ministre-président wallon et son collègue bruxellois Charles Picqué se poursuit. Il y a des discussions d’entités fédérées à entités fédérées et après le 15 juillet, je ne prendrai pas de décisions illégales qui soient en dehors de mes compétences. Je ne vais pas appeler à l’indépendance de la Flandre », a encore assuré M. Peeters.

(D’après Belga)




L’heure n’est plus au romantisme
Le Soir mercredi 18 juin 2008, 07:39
BEATRICE DELVAUX
rédactrice en chef
http://www.lesoir.be/forum/editos/l-heure-n-est-plus-au-2008-06-18-607241.shtml

On dira que les Flamands ont obtenu ce qu’ils veulent. On dira que les francophones capitulent. On dira qu’on a lâché le morceau belge.

On aura raison sur tout cela, mais on aura surtout tort. Car aujourd’hui dans nos colonnes, en appelant à redessiner la Belgique, en osant le confédéralisme, Philippe Moureaux (un an après Reynders, soyons justes) prend ses responsabilités d’homme politique. Il a raison de dire que le temps n’est plus, pour les partis francophones, à regarder le résultat des urnes. Mais que l’heure est à gérer un nouveau dessein pour la Belgique. Sous peine, si les francophones ne bougent pas fortement, s’ils n’assument pas de façon proactive ce destin qu’ils ne veulent pas mais que la Flandre impose, de voir ce pays sombrer dans un chaos dangereux, pour éventuellement y disparaître d’un coup sec, sans amortisseur.

Sous peine surtout de voir les rapports entre les « gens », flamands et francophones, s’envenimer et pourrir. Les méthodes pratiquées, les mots utilisés font craindre une dégradation nauséabonde. Voyez l’appel innommable à la délation linguistique d’Overijse. Désavoué par un Premier ministre au nom de son illégalité, mais non de son indignité et toujours revendiqué par son auteur. Cet appel est la partie visible d’un contexte plus large: un parti séparatiste a liberté d’expression sans être jamais clairement remis à l’ordre; les frustrations flamandes ne trouvent plus d’exutoire. Un climat dans lequel le CD&V;, désormais relayé par le VLD, alterne grandes déclarations non séparatistes, menaces ouvertes et exigences de régionalisation toujours plus larges. Cette douche chaude et froide rend toute sérénité et toute confiance impossibles. Avec la spirale qui s’ensuit: les francophones parlent désormais de territoire, d’épuration linguistique, de corridor, du port… d’une étoile bleue !

Il n’y a pas de temps à perdre pour recréer un vivre ensemble où les communautés retrouvent leur dignité, à défaut de leur unité. Il faut négocier très large mais très ferme, profond mais solide, dur mais équilibré. L’heure n’est plus au romantisme d’une Belgique rêvée. L’urgence est au pragmatisme.

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