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Belgique Mardi 08 Juillet 2008 mis en ligne par Abu Dabi
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Belgique: Le pays qui ne s'aimait plus, par Pierre Mertens

PIERRE MERTENS
Le Soir mardi 08 juillet 2008, 08:50
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/le-pays-qui-ne-s-aimait-plus-2008-07-08-614305.shtml

Voici la tribune de Pierre Mertens, parue dans « Le Monde » le 7 décembre 2007. La Belgique est menacée d'une crise mortelle. Mais il est encore temps de renoncer à l'intolérance

Il y a une trentaine d'années, lorsque nous avons, le sociologue Claude Javeau et moi, forgé le concept de " belgitude ", nous étions bien loin de penser que cette boutade, via un clin d'oeil appuyé à Léopold Sédar Senghor et Sullerot, résisterait à l'épreuve du temps.

N'avions-nous pas voulu souligner seulement que, à la différence de maints représentants des générations antérieures, les savants et les artistes de la nôtre n'avaient plus forcément à prendre le chemin de l'exil pour se voir exister ? Qu'on accordait plus d'attention que par le passé à l'histoire sociale et politique d'où nous émergions ? Et que cela pouvait peut-être aller de pair avec ce que certains pédants appellent " un vouloir vivre ensemble " ? Qu'en reste-t-il aujourd'hui ?

C'est qu'on revenait de loin. On a beaucoup glosé sur le caractère artificiel d'une construction nationale ambiguë, conçue pour faire pièce à certaine Sainte Alliance et neutraliser les passions conquérantes des grandes puissances européennes (les calculs stratégiques du dénommé Talleyrand n'y avaient pas été pour rien).

Discriminée au sein d'un Etat qui s'était créé unitaire et francophone, la population flamande développa bientôt de grands espoirs d'inverser, lorsque l'occasion se présenterait, le rapport de force. Une partie non négligeable de celle-ci pactisa et collabora même avec l'ennemi durant l'Occupation, entre 1940 et 1945, pour assouvir son appétit de revanche. Et nous en recueillons encore, au demeurant, les fruits empoisonnés.

Une guerre sourde s'était déclarée entre les communautés linguistiques - et pourquoi ne pas dire : ethniques ? - qui ne s'apaisa, désormais, que par intermittence, pour faire illusion.

Il y a quelques mois, à peine, une édition spéciale qui passait sur la première chaîne de notre télévision nationale donna à voir l'éclatement du pays, à l'initiative des instances régionales flamandes. Scénario ingénieusement concocté pour que la plupart des téléspectateurs puissent, quelques instants, y croire. Il s'agissait, sans doute, d'une " fausse bonne idée ", si l'on veut bien penser qu'elle émanait d'un service public censé ne refléter que la vérité...

A la lecture de la presse d'aujourd'hui, on pourrait croire que la réalité n'est pas loin de dépasser la fiction. On s'immerge, à corps perdu, dans un lexique de nature quasi polémologique. Il n'est plus question que " de portes qui claquent au Parlement, d'ultimatums, de gaffes et de diktats, de compromis impossible, de risque de crash, de gifles, de viols et de camouflets, de coups durs et de coups bas, de bombes à retardement, de fractures et de point de rupture, de guerre de tranchée, de dramatisation autour de Bruxelles, d'agression politique et de passage en force, de riposte et de représailles... d'actes de belligérance sur tous les fronts ! "

Nul observateur de la scène locale qui ne lésine encore sur le recours aux superlatifs martiaux ou bellicistes. La raison de tout cet émoi cassandresque, de cette belliqueuse effervescence ? Plus de deux saisons passées dans l'enfer de la recherche, vaine, d'un gouvernement. Alors, pour interrompre la chronique d'un séisme annoncé, d'un divorce inéluctable, et empêcher in extremis l'avènement du pire, on appelle désespérément : un geste fort, un signe de bonne volonté, une restauration de la confiance dilapidée.

Quelque 35 000 personnes, dont 20 % de néerlandophones, marchent, un dimanche, dans les rues de la capitale, pour exprimer confusément cela. Non à l'initiative de partis ou d'hommes d'Etat, mais d'une simple citoyenne de Liège. Ce n'est pas énorme, c'est loin d'être négligeable. Des drapeaux tricolores fleurissent sur les balcons. Pour un rien, même des anarchistes se réveilleraient, pour un temps, patriotes.

Pendant ce temps-là, se succèdent en guise de samu providentiel, pour doter la nation d'un nouveau pouvoir exécutif : un informateur, un formateur, un négociateur, un démineur, un rapporteur, un explorateur, un facilitateur, un débloqueur, divers modérateurs, des réconciliateurs... Nous en passons, et des meilleurs. A se demander où sont passés, entre-temps, les électeurs : ces prétendus destinataires ultimes du message démocratique... Peu d'heurs, beaucoup de malheurs - et un certain déshonneur.

Rien n'y fait : on se livre, partout, à des concours d'épitaphes. Les nécrologies débordent. On diagnostique, dans un délire d'anticipation, l'encéphalogramme plat. La Belgique serait, pour la énième fois, bien morte. Alors, si, au lieu de parier sur le pire - ou de verser dans l'angélisme, ce qui revient au même -, on s'évertue à examiner froidement la situation, on se retrouve même à établir certains constats.

Au sud du pays, les francophones se sont suicidairement divisés et ne font guère d'efforts pour dépasser leurs démagogiques dissensions. Un pestilentiel climat de corruption y a régné presque impunément, et cela au risque insensé d'amoindrir la crédibilité de toute une communauté. On se serait bien passé de la mansuétude dont ont pu bénéficier certaines mafias locales.

Au nord, un nationalisme nauséabond s'est radicalisé, sans qu'on y prenne vraiment garde. L'installation - parfois fantomatique - d'un " cordon sanitaire " autour d'un club ouvertement xénophobe, sinon néonazi, n'empêchera pas d'autres partis, plus " présentables ", de s'unir pour former une entité totalement dévouée, par avance, à la scission du pays. Un seul parti, parmi eux, dirigé par un leader résolument négationniste, qui n'a envoyé au Parlement que six députés (sur un total de plus de 200), tient l'organe majoritaire, dont il est l'allié indispensable, par la barbichette, et de ce fait le pays tout entier. Ces gens-là réclament - entre autres - la division de la Sécurité sociale. Donc appellent de leurs voeux la fin de la solidarité nationale. C'est-à-dire de la nation elle-même.

La Belgique ne s'aime plus. Elle ne s'est jamais vraiment assez aimée. Un certain masochisme l'a toujours rongée de l'intérieur. Cette tendance à l'autodérision qui, à la fois, reflète son humour et son défaut d'arrogance, mais aussi nourrit ses tendances suicidaires. La voici littéralement désenchantée. Toujours aussi singulière et inventive. Mais moins fraternelle - c'est bien dommage. Son métissage, sa bâtardise même, faisaient d'elle une métaphore, une métonymie de l'Europe tout entière : une partie pour le tout. Un laboratoire que l'on venait visiter, de partout, pour percer les secrets du modèle paradoxal, improbable, que nous représentions.

Un legs irremplaçable. Il suffirait de renoncer à cette foncière intolérance dont se targue l'institution - au point que le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes laisse la place au droit de l'Etat à disposer des peuples -, pour recouvrer un désir de Belgique. En attendant, on masque cruellement, de façon obscène, les besoins des gens, leurs inquiétudes socio-économiques et leurs soucis écologiques.

A quoi bon ce pays s'immolerait-il ? Il faudrait aussitôt en réinventer un, qui lui ressemblât.



JUSTICE /
De Wever s'attaque à Pierre Mertens
MARC METDEPENNINGEN
Le Soir mardi 08 juillet 2008, 08:25
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/justice-nouvelle-plainte-du-2008-07-08-614293.shtml

Pierre Mertens, écrivain, philosophe et chroniqueur au « Soir », risque (théoriquement) de comparaître devant une cour d'assises à la suite d'une plainte pénale avec constitution de partie civile déposée par le président de la N-VA, Bart De Wever.
Lire : « Le pays qui ne s'aimait plus », la tribune de Pierre Mertens publiée dans Le Monde.
Cette plainte vise une tribune publiée dans les colonnes du quotidien français Le Monde le 7 décembre 2007. Dans cet écrit titré « Le pays qui ne s'aimait plus », Pierre Mertens désignait Bart De Wever, sans le nommer, comme « un leader résolument négationniste ». Interrogé par le magazine Knack du 12 décembre 2007, Pierre Mertens ajoutait qu'il « avait soigneusement choisi ses mots », expliquant qu'en déniant la collaboration des autorités communales anversoises lors des rafles de Juifs, Bart De Wever avait commis un délit négationniste.

En février, De Wever avait critiqué les excuses formulées par le bourgmestre d'Anvers, Patrick Janssens (SP.A) à l'adresse de la communauté juive pour l'implication des autorités de la Ville dans les rafles d'août 1942. De Wever avait qualifié ces excuses de « gratuites », prenant la défense des autorités anversoises de la collaboration, et accusant Janssens d'avoir ourdi un « coup politique » dans le seul souci de « lutter contre le Vlaams Belang ». Dans une lettre d'excuses, De Wever avait encore suscité l'indignation en prétendant qu'une « controverse » existait entre « les historiens qui se sont concentrés sur l'Holocauste », s'attirant ainsi une nouvelle volée de bois vert des partis démocratiques et de nombreux historiens.

Pierre Mertens, visé par la plainte pénale de De Wever, a reçu la visite de deux policiers judiciaires. Ils lui ont signifié que le président de la N-VA-A serait disposé à retirer sa plainte s'il recevait des excuses. « Je persiste et je signe. Je ne vois pas pourquoi j'irais m'offrir la palinodie de m'excuser aujourd'hui », nous a déclaré l'écrivain en présence de ses avocats Mes Bernard Maingain et Alain Berenboom. Selon lui, les propos de Bart De Wever sont en contradiction flagrante avec les conclusions du rapport de la Cegess dont le rapport « une Belgique docile » avait établi la collaboration active des autorités anversoises dans les rafles de Juifs en août 1942.

« Je veux que M. Mertens retire ses propos. Il m'a accusé d'un délit, c'est très grave. Je ne m'énerve pas facilement », nous a déclaré Bart De Wever. Elio di Rupo, comme Hervé Hasquin et d'autres politiciens, l'avait aussi taxé de négationnisme. Il ne les a pas poursuivis. « C'est parce qu'eux, ils étaient mal informés et ils dirent cela dans l'excitation des débats télévisés. M. Mertens, lui, a dit quelque chose qu'il a réfléchi », s'explique Bart De Wever. S'agissant d'une plainte au pénal, l'issue de la procédure est soit un non-lieu, soit un renvoi aux assises, car il s'agit d'un délit de presse.



MARC METDEPENNINGEN
Nous sommes tous des Pierre Mertens
Le Soir mardi 08 juillet 2008, 08:28
http://www.lesoir.be/forum/editos/nous-sommes-tous-des-pierre-2008-07-08-614298.shtml

Le « nationalisme démocratique » dont se revendique le président de la N-VA Bart De Wever ne tolère pas la critique, tant le débat d'idées, fût-il acerbe, peut se révéler ciguë dans les simplismes dont il abreuve parfois ses troupes.

C'est une constante de l'Histoire : les nationalismes (et les dictatures qui en découlèrent) ont toujours eu à cœur de tenter de mettre au pas la presse et les intellectuels, cinquième colonne infiltrée dans leurs lignes de front idéologiques.

Après s'en être pris au Soir, taxé honteusement « d'incitation à la haine raciale », Bart De Wever entend maintenant traîner sur le bûcher judiciaire l'écrivain et philosophe Pierre Mertens. L'historien qu'est le chef de la N-VA ne peut ignorer les vociférations des nationalistes allemands de 1933 qui prétendaient purifier par le feu des autodafés les écrits qui ne leur convenaient pas et remettaient en cause leurs théories fumeuses : « Pour la communauté du peuple et une philosophie idéaliste, je remets au feu les écrits de Karl Marx, de Freud, de Brecht. Contre la trahison littéraire, pour l'éducation du peuple dans l'esprit de vérité, je remets au feu les écrits d'Erich-Maria Remarque », beuglaient-ils autour des flambées. L'écrivain Mertens passe cette fois-ci sur le bûcher avant ses œuvres.

Ce qui ne convient pas à Bart De Wever, c'est qu'une conscience internationalement reconnue a osé le définir pour ce qu'il a été dans ses propos sur les Juifs d'Anvers : un négationniste. Mark Eyskens, le sage du CD&V;, avait été plus loin en lui reprochant « d'utiliser des arguments de la littérature néonazie ». Les partis démocratiques, à l'unisson, avaient dénoncé son « négationnisme rampant » sans encourir les foudres de celui qu'ils côtoient poliment à la table des négociations institutionnelles.

Nous souhaiterions que la plainte de M. De Wever aboutisse devant une cour d'assises afin qu'il se retrouve lui-même confronté à ses égarements. Nous lui disons donc, à l'unisson avec Pierre Mertens : « Vos propos furent négationnistes. » Nous attendons avec impatience et sérénité le juge d'instruction que vous voudrez bien saisir pour nous mener, nous aussi, au bûcher judiciaire.



POLITIQUE / Accusations d'« appels à la haine et à la violence »
Bart De Wever s'attaque au « Soir »
THIERRY FIORILLI
Le Soir mardi 24 juin 2008, 09:44
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/politique-accusations-d-2008-06-24-609399.shtml

Bart De Wever a écrit vendredi dernier au Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme, il demande d'ouvrir une enquête sur la publication dans Le Soir de quatre articles qui sont, aux yeux du patron du parti nationaliste flamand des « appels à la haine » violant la loi du 30 juillet 1981, contre les actes racistes ou xénophobes.

Bart De Wever pointe la « Une » du 23 novembre 2007, Un poison nommé N-VA, consacrée à une réunion des présidents des quatre partis de l'Orange bleue (CD&V;, CDH, Open-VLD et MR) prévue par Yves Leterme, alors formateur, et annulée à cause des revendications de la N-VA, alliée du CD&V.; De Wever estime que le titre le « diabolise », lui et son parti.

Il vise ensuite le Carnet du samedi 22 mars dernier. Intitulé Un plan tout bête pour sauver Leterme 3/4, il y était proposé, au 3e degré (au moins), une solution pour garder un espoir que Leterme Ier tienne la route : se débarrasser de la NV-A. De Wever considère que c'est « un appel à la violence ».

L'édito du 28 mai est dénoncé lui aussi : Beste vrienden, et si vous arrêtiez ? De Wever l'accuse de dépeindre les Flamands comme « un bloc monolithique auquel sont attribuées des caractéristiques négatives voire criminelles. »

Enfin, dans le collimateur de la N-VA, le texte de Stefan Brijs, Journal 2012, publié le 10 juin dernier dans notre série Pas d'avenir ? 100 projets. L'écrivain flamand y propose une fiction située en 2012 où Bart De Wever dirige la Flandre à la veille de son indépendance. Avec son ministre de la Sécurité, Jean-Marie Dedecker, il fait régner un ordre antiwallon draconien. Le tableau est inspiré des journaux intimes d'un juif allemand, à Dresde, entre 1933 et 1936. « Je suis comparé à Adolf Hitler et mon parti aux Nazis », affirme De Wever.



Commentaire
Le coup de pub de Bart
BEATRICE DELVAUX
Le Soir mardi 24 juin 2008, 09:44
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/commentaire-le-coup-de-pub-de-2008-06-24-609398.shtml

Bart De Wever, président de la NV-A, qui demande au Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, de ramener Le Soir dans le droit chemin : on ne sait s’il faut en rire ou en pleurer. Non seulement parce que l’histoire du Soir est liée à la dénonciation de toutes les discriminations, mais surtout parce que dans le conflit communautaire à l’œuvre, notre journal est le lieu où l’on se bat constamment depuis des mois pour maintenir le dialogue et les échanges entre Flamands et francophones.

Si prompt aujourd’hui à stigmatiser Le Soir, Bart De Wever était aux abonnés absents pour souligner les vertus du « Face à face Nord-Sud » avec le Standaard ou celles de « Toernee generale », avec les KVS-Théâtre National-De Morgen. Embêté par ces initiatives très éloignées et souvent très critiques de l’obsession communautaire et séparatiste de son parti ?

Car au fond, dites-nous, qui nourrit dans ce pays la caricature de l’autre et l’idée qu’il n’est d’option que dans la séparation ?

Ajoutons que la méthode utilisée par Bart De Wever dans son avis est malhonnête : des bouts de phrases, tirées de leur contexte. Avec dans le lot, un texte d’un jeune écrivain… flamand. Terrifiant oui, car il en dit long sur la manière dont, en Flandre, des jeunes craignent pour le futur de leur région. Le risque du repli sur soi, oui, Le Soir l’a dénoncé dans des éditoriaux très durs. Mais c’est avec la même force qu’il prend courageusement ses responsabilités en ouvrant tout grand l’enjeu de la réforme de l’Etat. M. De Wever, pouvez-vous en dire autant ?

Au moment où la liste Dedecker a le vent en poupe, où les négociations de Leterme Ier marginalisent une N-VA en perte de vitesse, De Wever s’est payé un coup de pub sur le dos du Soir. Pathétique.

Désespéré ?



De Wever accuse Le Soir de racisme
Rédaction en ligne
Le Soir lundi 23 juin 2008, 14:00
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/de-wever-accuse-le-soir-de-2008-06-23-609098.shtml

Bart De Wever (N-VA) estime que Le Soir s'est rendu coupable de racisme à son égard, à l'encontre de son parti et contre les Flamands en général.

Bart De Wever (N-VA) estime que le journal Le Soir s'est rendu coupable de racisme à son égard, à l'encontre de son parti et contre les Flamands en général, rapportent lundi les journaux du groupe Sud Presse ainsi que Het Laatste Nieuws.

Le patron de la N-VA doit saisir, dans l'après-midi, le Centre pour l'Egalité des Chances et la Lutte contre le Racisme (CECLR) pour incitation « à la haine et à la violence ».

Dans sa lettre au Centre, Bart De Wever cite quatre articles du quotidien bruxellois qui, selon lui, « dépassent les bornes » et sont empreints de xénophobie, selon M. De Wever. Il s'agit d'un billet d'humeur de Pierre Bouillon, du mois de mars dernier, d'un éditorial de Thierry Fiorilli, d'un texte de manchette et enfin d'un texte publié dans le cadre de l'opération « Pas d'avenir 100 projets » par l'écrivain flamand Stefan Brijs.

L'homme politique flamand estime que Le Soir l'a diabolisé, lui et son parti, en le comparant à Hitler et aux nazis ou en établissant des comparaisons entre la situation belge et le Kosovo. Béatrice Delvaux, rédactrice en chef du Soir, juge « ridicule et exagérée voire choquante » la notification de M. De Wever et y voit essentiellement de sa part un « coup politique » au moment où le dialogue intercommunautaire reprend, commente-t-elle, en défendant les quatre articles incriminés. « Le Soir a pris des positions dures », ajoute-t-elle, mais qui étaient le fruit d'une situation inacceptable ».

(C.Pt , d'après Belga)

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